Pour sauver l’emploi et la protection sociale

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°524 Avril 1997Par : Daniel Fédou (68)

Daniel Fédou pub­lie aujourd’hui un livre sur la rela­tion entre les charges sociales et l’emploi. Comme dans son précé­dent ouvrage Exclu­sion Zéro, il n’hésite pas à remet­tre en cause les idées reçues. En par­ti­c­uli­er, on se demande à la fin de son livre si c’est bien le niveau trop élevé de nos dépens­es sociales qui crée un prob­lème majeur de finance­ment, ou si au con­traire ce n’est pas notre sys­tème obsolète de finance­ment de la Sécu­rité sociale qui est source de frac­ture sociale.

Il souligne que l’assiette des charges sociales est totale­ment inadap­tée à une péri­ode de fort chô­mage. Il con­state égale­ment que les pro­duits français finan­cent pleine­ment notre pro­tec­tion sociale, alors que les pro­duits étrangers que nous con­som­mons en sont totale­ment dis­pen­sés. Cela à un moment où l’on s’interroge sur la manière d’éviter un dump­ing social de cer­tains pays du Tiers Monde.

Reprenant alors l’idée plusieurs fois émise d’un finance­ment de notre Pro­tec­tion sociale assis sur la valeur ajoutée des entre­pris­es, il analyse les objec­tions for­mulées à l’encontre de cette idée par ses dif­férents opposants. Il aboutit ain­si à sa propo­si­tion de Coti­sa­tion sociale unifiée, la CSU, conçue de telle sorte qu’elle puisse recevoir un accord suff­isam­ment large des par­ties concernées.

Daniel Fédou mon­tre que dans la plu­part des déci­sions impor­tantes en matière d’emplois – embauch­es, licen­ciements, investisse­ments… – la CSU sup­primerait l’effet des charges sociales.

Il con­sacre pour ter­min­er un chapitre entier au prob­lème spé­ci­fique de la san­té, qui lui per­met d’illustrer l’efficacité qu’aurait la CSU. Il s’étonne que l’on con­duise les Français vers des restric­tions en matière de diag­nos­tic et de soins, alors qu’on les incite par ailleurs à con­som­mer plus et à épargn­er moins, et que l’on recherche partout des besoins nou­veaux pour créer des emplois nouveaux.

Il con­duit ain­si le lecteur à la con­clu­sion per­cu­tante que les con­traintes économiques mon­di­ales n’empêchent pas les Français de se soign­er comme ils le souhait­ent, ou de béné­fici­er de la pro­tec­tion sociale qu’ils souhait­ent, à une con­di­tion : que l’on veuille bien adapter au monde mod­erne le mode de finance­ment de notre Sécu­rité sociale.

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