Platon a rendez-vous avec Darwin

Platon a rendez-vous avec Darwin

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°763 Mars 2021Par : Vincent Le Biez (2004)Rédacteur : Hervé Mariton (77)Editeur : Les Belles Lettres, janvier 2021

Platon a rendez-vous avec DarwinL’absence de culture géné­rale chez un scien­ti­fique est une carence quand l’absence de culture scien­ti­fique n’a jamais culpa­bi­li­sé grand monde. Vincent Le Biez orga­nise un dia­logue de ces cultures : de Sadi Car­not (X 1857) avec Han­nah Arendt, d’Ilya Pri­go­gine avec Charles Per­cy Snow (1905−1980)… Charles Per­cy Snow et Vincent Le Biez appellent au dia­logue des cultures. « En quoi les concepts d’évolution, de mem­branes, d’entropie, de struc­tures dis­si­pa­tives, de lois d’échelle ou de tran­si­tions de phase per­mettent-ils d’éclairer des ques­tions poli­tiques aus­si essen­tielles que celles du pro­grès, des fron­tières, de la coopé­ra­tion et de la com­pé­ti­tion, du déve­lop­pe­ment durable, de la plu­ra­li­té ou de la sub­si­dia­ri­té ? » Selon le second prin­cipe, il ne peut y avoir de socié­té orga­ni­sée sans apport d’énergie. Viser le « zéro émis­sion nette de car­bone » est un objec­tif rece­vable dans la tran­si­tion éco­lo­gique. Le pro­pos « la bonne éner­gie est celle qu’on ne consomme pas » n’est pas la com­mo­di­té d’une pen­sée facile : il conduit le monde à sa perte. La ques­tion n’est pas la consom­ma­tion mais la qua­li­té des sources. L’humanité, dans le désordre maxi­mal, dis­pa­raî­tra, un jour. « Pas plus que la pers­pec­tive de notre propre mort ne nous conduit à nous sui­ci­der, l’épuisement des res­sources de basse entro­pie ne doit conduire nos socié­tés à se saborder. »

Vincent Le Biez se pas­sionne pour Dar­win et Monod, il s’inspire de la struc­ture répli­ca­tive de l’ADN, l’ordre et la muta­tion. « La muta­tion ne peut être qu’une per­tur­ba­tion mar­gi­nale de l’ordre exis­tant. » À la com­bi­nai­son du hasard et de la néces­si­té répond la conju­gai­son de la liber­té et de l’ordre qui féconde le progrès.

Vincent Le Biez est un conser­va­teur de pro­grès. Il appelle à l’humilité plu­tôt qu’à l’utopie. Nous sommes conscients d’être des
« funam­bules capables d’éblouir… comme de tomber ». 

Nous n’avons d’autre choix que de mobi­li­ser l’énergie pour avancer. 

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