Pierre Woltner (X56)

Pierre Woltner (X56), une carrière au service de l’intérêt général

Dossier : Trajectoires | Magazine N°808 Octobre 2025
Par Jean-Luc LAURENT

Pierre Woltner a consacré sa très riche vie professionnelle au secteur public, notamment dans le secteur de l’environnement et de la prévention des risques, domaine dans lequel il a fait partie des précurseurs.

Pierre voit le jour le 13 septembre 1936. Sa famille paternelle originaire des pays baltes (Riga en Lettonie) a commencé à importer des grands crus de Bordeaux et a finalement acquis un domaine viticole très réputé, La Mission Haut-Brion. Pendant plus de 60 ans, la famille Woltner va embellir la propriété et moderniser l’outil de travail. Son grand-père maternel Louis Bruinger a créé en Lozère une grande entreprise de travaux publics, il a été député puis sénateur.

De ce fait, Pierre était attaché à ses deux régions d’origine : la Lozère et le Bordelais. Ses parents s’étant installés avenue Claude-Bernard à Paris, il fait ses études secondaires et sa prépa au lycée Janson-de-Sailly. Après l’X, il choisit le corps des Mines et, à la sortie de l’École des mines, fait un voyage d’études aux USA. En 1961, il participe (en poste à Alger) à la fin du plan de Constantine, plan de développement économique lancé en septembre 1958 par le général de Gaulle.

Retour en métropole

Son premier poste en métropole est à Nantes, en 1961, comme « ingénieur ordinaire », selon la dénomination de l’époque pour les jeunes ingénieurs des Mines en arrondissement minéralogique. En 1967, il prend un poste à l’arrondissement minéralogique de Douai, il a la charge du secteur de la sécurité des véhicules et des appareils à pression. C’est d’ailleurs dans le train entre Paris et Douai qu’il rencontre celle qui deviendra son épouse : Sabine, enseignante. Ils se sont mariés le 3 septembre 1969. Avec elle, ils n’ont pas pu avoir d’enfant, ce qui les a conduits à adopter leur fils Cyrille.

En octobre 1971, il devient ingénieur en chef chargé de l’arrondissement minéralogique de Clermont-Ferrand et Limoges, il s’occupe donc de la totalité des compétences d’un service des Mines. Ensuite il est appelé à Paris, au jeune ministère de l’Environnement, par Jean-François Saglio (X55), directeur de la prévention des pollutions et des risques, pour devenir son adjoint. Lorsque Thierry Chambolle (X59) remplace Jean-François Saglio, il conserve ses fonctions.

Comme directeur adjoint de la prévention des pollutions et des risques, son accessibilité et sa compétence lui ont permis d’être un guide et un conseil pour les jeunes chefs de bureau qui le consultaient très volontiers.

Pierre Woltner avait notamment la charge de la coopération avec l’URSS. Il a également souvent coopéré avec l’OCDE et travaillé dans le cadre de l’ONU. Il a pris un grand plaisir à ses fonctions internationales.

Un conseiller écouté

Après sa retraite, il est nommé en septembre 2001 président du Conseil supérieur des installations classées. Il s’agissait de l’instance qui conseillait le ministre sur les risques et pollutions industrielles ; elle était composée d’experts, de syndicalistes, d’associations écologistes et d’industriels ; sa consultation était obligatoire pour les installations les plus dangereuses et pour les fermetures d’installations trop dangereuses.

Tout le monde reconnaît qu’il a été un des très grands présidents de cette instance, notamment du fait de ses talents de conciliateur et de sa très grande complicité avec le secrétaire général du Conseil, Alain Jeoffroi. Sa générosité l’a conduit à parrainer, dans les années 2009-2011, trois élèves étrangers (issus de Roumanie, de Chine et du Cambodge) dans le cadre de l’AX. Chaque parrain s’engage pour un an auprès d’un élève. Il lui permet de se familiariser avec son pays d’accueil, sa culture et sa langue. Pierre Woltner et sa femme se sont engagés à fond dans cette démarche d’accueil et d’appui, et les jeunes qui ont pu en bénéficier ont beaucoup apprécié.

Pierre est décédé le 30 mai 2025, à l’âge de 88 ans. 

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