Owkin contribue aujourd’hui à l’avènement de la médecine de précision de demain

Owkin contribue aujourd’hui à l’avènement de la médecine de précision de demain

Dossier : Vie des entreprises - HealthtechMagazine N°804 Avril 2025
Par Meriem SEFTA (X06)

Meriem Sef­ta (X06), Chief Diag­nos­tics Offi­cer au sein d’Owkin, nous pré­sente cette licorne fran­co-amé­ri­caine spé­cia­li­sée dans l’accès à la don­née de san­té et qui se mobi­lise en faveur du déve­lop­pe­ment de la méde­cine de pré­ci­sion de demain. Elle revient notam­ment sur l’évolution de l’entreprise, son acti­vi­té et ses perspectives.

Licorne franco-américaine créée en 2016, comment Owkin a‑t-elle évolué au cours de la dernière décennie ?

J’ai rejoint Owkin fin 2017. À l’époque, nous étions une petite dizaine de col­la­bo­ra­teurs contre plus de 350 aujourd’hui. Au cours de cette der­nière décen­nie, la start-up a signi­fi­ca­ti­ve­ment gran­di et a gagné en matu­ri­té, notam­ment sur le volet business.

Au lan­ce­ment d’Owkin, nous nous sommes concen­trés sur l’accès à la don­née afin de pou­voir ali­men­ter notre R&D et construire des capa­ci­tés de data science dif­fé­ren­ciantes. Nous avons aus­si mis en place une équipe de R&D à la pointe sur tout ce qui tourne autour de l’IA et de la don­née. Nous avons éga­le­ment déve­lop­pé un réseau à forte valeur ajou­tée incluant des experts médi­caux et des par­te­na­riats struc­tu­rants avec des ins­ti­tu­tions aca­dé­miques de pre­mier plan, des labo­ra­toires et des acteurs pri­vés en France et dans plus de 14 autres pays afin de pou­voir déve­lop­per une plus fine com­pré­hen­sion des enjeux médi­caux et déve­lop­per notre capa­ci­té à accé­der à des don­nées per­ti­nentes pour notre acti­vi­té de R&D.

Après avoir mené ces chan­tiers avec suc­cès, nous tra­vaillons aujourd’hui sur notre pla­te­forme de data science et sur le déve­lop­pe­ment de champs d’application busi­ness pour des ver­ti­cales spécifiques.

Dans cette démarche, l’idée est de repar­tir de notre pla­te­forme afin de déve­lop­per une acti­vi­té qui se nour­rit de don­nées de patho­lo­gie numé­rique et de l’IA et qui peut ensuite être mise au ser­vice d’une rou­tine de soin, d’un essai cli­nique… À titre per­son­nel, j’ai créé le dépar­te­ment dédié au diag­nos­tic en 2021. Owkin a aus­si déve­lop­pé des ver­ti­cales autour de la décou­verte de nou­veaux médi­ca­ments, nou­velles cibles thérapeutiques…

Aujourd’hui, quel est le positionnement d’Owkin dans le monde de la HealthTech ?

Owkin est née d’une convic­tion : la com­plexi­té de la bio­lo­gie néces­site des capa­ci­tés qui dépassent celles du cer­veau humain. Forts de ce constat, nous met­tons l’IA et la don­née au ser­vice de l’Homme pour mieux appré­hen­der et com­prendre cette com­plexi­té. Après avoir déve­lop­pé et construit l’accès à la don­née et nos capa­ci­tés en R&D, nous avons iden­ti­fié 3 axes majeurs de déve­lop­pe­ment business.

“La complexité de la biologie nécessite des capacités qui dépassent celles du cerveau humain.”

Le prin­ci­pal concerne le volet thé­ra­peu­tique qui repré­sente plus de 80 % de notre acti­vi­té, avec notam­ment la décou­verte de nou­velles molé­cules. Nous dis­po­sons ain­si de notre propre pipe­line de molé­cules qu’on a déve­lop­pées en propre. Le second axe concerne le déve­lop­pe­ment de médi­ca­ment avec un focus sur les nou­velles aires thé­ra­peu­tiques et des sous-groupes de patients atteints de cer­tains can­cers. Enfin, notre troi­sième axe est la par­tie diag­nos­tic, que je pilote, et qui repré­sente 20 % de l’activité glo­bale de l’entreprise.

Alors que le développement de l’IA et des nouvelles technologies s’accélère, comment envisagez-vous l’avenir de la médecine de précision ? Quelles sont vos ambitions ?

Chez Owkin, nous sommes convain­cus que la méde­cine de pré­ci­sion de demain sera boos­tée par l’IA et nour­rie par la don­née de san­té. Notre ambi­tion est donc de déve­lop­per un éco­sys­tème ados­sé aux tech­no­lo­gies de l’IA afin de mieux appré­hen­der la bio­lo­gie, la san­té et le médi­cal au ser­vice des patients et des médecins.

“La médecine de précision de demain sera boostée par l’IA et nourrie par la donnée de santé.”

Aujourd’hui, dans l’activité diag­nos­tique, nous avons d’ores et déjà plu­sieurs pro­duits sur le mar­ché. Notre objec­tif est d’avoir au moins 25 nou­veaux pro­duits sur les 5 pro­chaines années et d’accélérer ain­si notre capa­ci­té à déve­lop­per et déployer des outils de diagnostic.

Sur la par­tie molé­cule, nous conti­nuons à déve­lop­per notre pipe­line de molé­cules. À ce jour, nous avons d’ores et déjà lan­cé une molé­cule en onco­lo­gie en phase I.

En parallèle, Owkin a signé de nombreux partenariats avec des acteurs clés et emblématiques du monde de la santé. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Owkin a construit sa pla­te­forme d’accès dans une logique par­te­na­riale. Aujourd’hui, nous avons plus de 80 par­te­naires dans 14 pays avec qui nous tra­vaillons sur la décou­verte de nou­velles molé­cules, le diag­nos­tic, ain­si que les nou­velles aires thérapeutiques.

Dans le dépar­te­ment Diag­nos­tics, nous col­la­bo­rons étroi­te­ment avec des labo­ra­toires et des centres aca­dé­miques pour déve­lop­per, vali­der et tes­ter nos solu­tions. Ces par­te­na­riats sont essen­tiels pour per­mettre à nos équipes de tra­vailler avec des don­nées de qua­li­té et déve­lop­per des solu­tions per­ti­nentes pour les uti­li­sa­teurs et la méde­cine de demain, tout en amé­lio­rant l’interprétabilité de nos modèles d’IA.

Pour accé­lé­rer le déve­lop­pe­ment de ces solu­tions, nous avons aus­si éta­bli plu­sieurs par­te­na­riats stra­té­giques avec des acteurs bio­phar­ma. Avec MSD, nous tra­vaillons sur des outils pour amé­lio­rer les taux de dépis­tage MSI‑H dans 4 indi­ca­tions et éva­luer l’impact de notre solu­tion pour le can­cer colo­rec­tal (MSIn­tuit® CRC) dans 6 hôpi­taux euro­péens. De même, avec le sou­tien d’AstraZeneca, nous déve­lop­pons une solu­tion pour stra­ti­fier les patients atteints de can­cer du sein en fonc­tion de leur pro­ba­bi­li­té d’être por­teurs de muta­tions gBR­CA patho­gènes. Ces par­te­na­riats nous per­mettent d’accélérer l’accès aux solu­tions diag­nos­tiques de nou­velle géné­ra­tion pour les patients.

Avez-vous des cas d’usage récents à nous partager ?

En 2023, Owkin a lan­cé le consor­tium por­trAIt qui a été finan­cé par BPI France. Son objec­tif est d’accélérer l’adoption de la patho­lo­gie numé­rique en France au tra­vers de diverses actions : l’accélération de la R&D pour déve­lop­per de nou­veaux outils d’IA sur les patho­lo­gies numé­riques, l’accompagnement de leur adop­tion par les prin­ci­pales par­ties pre­nantes… Dans ce cadre, nous col­la­bo­rons avec une tren­taine de labo­ra­toires d’Anapath et des centres de lutte contre le can­cer qui contri­buent au déve­lop­pe­ment de ces outils et qui vont ensuite les tes­ter sur le terrain.

Owkin a aus­si récem­ment orga­ni­sé un hacka­thon inter­na­tio­nal pour la recherche sur le glio­blas­tome, un can­cer du cer­veau consi­dé­ré comme très agres­sif. Pour cette ini­tia­tive, nous avons un par­te­na­riat avec les Labo­ra­toires Servier.

Owkin a éga­le­ment lan­cé le pro­jet MOSAIC (Mul­ti Omics & Spa­tial Atlas In Can­cer), avec l’Institut Gus­tave Rous­sy pour construire la plus impor­tante base de don­nées mul­ti-omiques en onco­lo­gie. À terme, l’ambition sera de rendre acces­sibles ces don­nées aux cher­cheurs du monde entier, pour mieux com­prendre la bio­lo­gie du can­cer et éla­bo­rer de nou­veaux trai­te­ments. Par­mi les autres par­te­naires, on retrouve le CHU Vau­dois et l’Université de Pitts­burgh. À terme, l’objectif est de col­lec­ter des don­nées sur 7 000 patients, 7 indi­ca­tions de can­cer ce qui per­met­tra de créer le plus Grand Atlas de trans­crip­tion spa­tia­li­sée en santé.

Et comment imaginez-vous la prochaine décennie pour Owkin ?

Nous allons pour­suivre notre crois­sance et notre déve­lop­pe­ment en nous foca­li­sant sur nos cas d’usage thé­ra­peu­tiques et diag­nos­tics avec pour ambi­tion d’accélérer l’avènement de la méde­cine de pré­ci­sion.  

https://www.owkin.com/

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