Oodrive, l’alternative aux GAFAM pour les données sensibles

Oodrive, l’alternative aux GAFAM pour les données sensibles

Dossier : Vie des entreprises - Transformation numérique et intelligence artificielleMagazine N°805 Mai 2025
Par Stanislas de RÉMUR

Don­ner aux orga­ni­sa­tions les moyens de col­la­bo­rer en toute confiance, c’est la mis­sion de l’éditeur de logi­ciels fran­çais Oodrive, pion­nier de la ges­tion sécu­ri­sée des don­nées sensibles.

Oodrive est une référence dans la sécurisation des données sensibles

Oodrive est un édi­teur de logi­ciel fran­çais créé en 2000. C’est aujourd’hui la pre­mière suite col­la­bo­ra­tive euro­péenne de confiance. Nous offrons aux orga­ni­sa­tions qui mani­pulent des don­nées sen­sibles, stra­té­giques, tous les outils de cyber­sé­cu­ri­té dont elles ont besoin pour col­la­bo­rer serei­ne­ment et effi­ca­ce­ment dans un envi­ron­ne­ment dit sou­ve­rain et sécu­ri­sé de bout en bout. Nous sommes un acteur majeur du cloud de confiance, en France depuis tou­jours et diri­gé par les trois mêmes cofon­da­teurs depuis vingt-cinq ans. Oodrive c’est 2,5 mil­lions d’utilisateurs en Europe et 3500 entre­prises clientes évo­luant dans les sec­teurs stra­té­giques, dont 80 % des membres du CAC40, des orga­nismes d’intérêt géné­ral et plu­sieurs grands ser­vices sou­ve­rains de l’État, tels que la Défense, la Jus­tice ou la San­té par exemple.

Comment un pionnier de la tech française reste-t-il leader, au bout de 25 ans ?

C’est avant tout grâce à notre capa­ci­té à se reques­tion­ner, à nous repo­si­tion­ner en fonc­tion des besoins d’un mar­ché qui n’a ces­sé de croître. Nous nous sommes tou­jours adap­tés en fonc­tion des besoins et des uti­li­sa­teurs. En 2000, nous sommes par­tis d’un constat : l’absence d’un outil dédié per­met­tant de par­ta­ger un busi­ness plan de manière sécu­ri­sée. C’était notre concept de com­mer­cia­li­ser le pre­mier disque dur externe numérique.

“Protéger ses données, c’est protéger son patrimoine.”

La sécu­ri­té, depuis notre créa­tion, c’est notre ADN. Vingt-cinq ans plus tard, nous avons réus­si à nous repo­si­tion­ner autour de la col­la­bo­ra­tion de confiance. Notre suite per­met de pro­té­ger l’ensemble du cycle de vie des docu­ments dans les orga­ni­sa­tions en allant de l’édition à la col­la­bo­ra­tion sur les fichiers, en pas­sant par le par­tage, l’organisation, la réunion, la signa­ture élec­tro­nique ou la sau­ve­garde et la res­tau­ra­tion de données.

Vous adressez-vous à l’ensemble des organisations ? 

Nous ciblons les orga­ni­sa­tions qui mani­pulent des don­nées stra­té­giques ou sen­sibles, notam­ment les orga­nismes d’importance vitale (OIV/OSE), les grands groupes… Ces orga­ni­sa­tions sont géné­ra­le­ment posi­tion­nées sur des sec­teurs par­ti­cu­liè­re­ment sen­sibles qui de par leur taille, leur typo­lo­gie, vont mani­pu­ler régu­liè­re­ment de la don­née stra­té­gique. Nous tra­vaillons éga­le­ment avec les orga­nismes d’importance vitale ou les enti­tés essen­tielles et impor­tantes. Ces orga­ni­sa­tions peuvent être des TPE/PME, mais posi­tion­nées sur des sec­teurs par­ti­cu­liè­re­ment sen­sibles comme la san­té, la défense, l’énergie, l’aérospatial. Leur rôle sou­vent vital pour la nation fait qu’elles doivent pro­té­ger leurs don­nées et pro­ces­sus des cybe­rat­taques de plus en plus mas­sives et dangereuses.

Vous défendez depuis toujours le Cloud souverain

Nous prô­nons la sou­ve­rai­ne­té, mais pas le sou­ve­rai­nisme. Der­rière chaque docu­ment sécu­ri­sé, il y a des idées, des pro­jets, des bre­vets, des inno­va­tions, des contrats, des busi­ness plans, des talents…

“Nous prônons la souveraineté, mais pas le souverainisme.”

L’intérêt de prô­ner un cloud sou­ve­rain fran­çais, aux valeurs euro­péennes, c’est de pro­té­ger le patri­moine de nos orga­ni­sa­tions, et de nos États. Au-delà de pro­po­ser des logi­ciels col­la­bo­ra­tifs sécu­ri­sés, nous pro­té­geons l’économie fran­çaise et euro­péenne, et cela doit pas­ser par une filière du numé­rique sou­ve­raine et confi­den­tielle qui rayonne en France et à l’étranger.

Quels sont les enjeux de l’indépendance numérique ? 

Ce qui importe aujourd’hui, ce n’est pas la loca­li­sa­tion d’hébergement de don­nées. Ce qui est impor­tant, c’est la pro­prié­té du code. L’espionnage indus­triel a tou­jours eu cours dans le monde des affaires. Il fut un temps où on étu­diait les déchets dans les pou­belles de nos concur­rents. Aujourd’hui, on scrute plu­tôt les don­nées, les pro­ces­sus commerciaux.

L’espionnage est deve­nu numé­rique. Il y a une quin­zaine d’années, la déma­té­ria­li­sa­tion mas­sive des orga­ni­sa­tions les a pous­sés à choi­sir des clouds publics, qui leur per­met­taient de déma­té­ria­li­ser rapi­de­ment toute leur infra­struc­ture, tout leur patri­moine numé­rique. À l’époque, elles se sont tour­nées vers des solu­tions amé­ri­caines, pré­sentes depuis un moment et expé­ri­men­tées. Avec les lois extra­ter­ri­to­riales des États-Unis, on a fina­le­ment com­pris que l’on ris­quait gros en cas de perte de son patri­moine numérique.

Le Patriot Act ou le Cloud Act sont des lois US per­met­tant aux juri­dic­tions amé­ri­caines de récol­ter les don­nées héber­gées sur des clouds amé­ri­cains sans en aver­tir les déten­teurs. Le moindre repré­sen­tant de la loi peut exi­ger d’un héber­geur amé­ri­cain la livrai­son de toutes les infor­ma­tions sto­ckées, dans le cadre de son enquête, sans en aver­tir le client déten­teur. Cette ingé­rence US peut gra­ve­ment nuire à la répu­ta­tion et à la pro­duc­ti­vi­té d’une entreprise.

Faut-il alors fuir les hébergeurs étrangers ?

Nous pous­sons les orga­ni­sa­tions non pas à faire une tran­si­tion radi­cale de leur patri­moine numé­rique vers des clouds sou­ve­rains ou de confiance, mais plu­tôt une migra­tion maî­tri­sée pour leurs don­nées sen­sibles. Il faut car­to­gra­phier son patri­moine numé­rique, clas­si­fier ses don­nées en fonc­tion de leur niveau de sen­si­bi­li­té et migrer les don­nées les plus stra­té­giques vers des clouds dits de confiance. Une fois rapa­triées dans un envi­ron­ne­ment sûr, notre suite col­la­bo­ra­tive com­plète per­met de conti­nuer à tra­vailler sur ces docu­ments tout en étant cer­tain qu’ils demeurent par­fai­te­ment intègres et confidentiels.

Ces risques sont-ils vraiment méconnus ?

La prise de conscience des entre­prises est en route. Mais l’Europe a le devoir de mon­trer l’exemple, en sui­vant la France qui est à la pointe dans ce domaine. Le Sec­Num­Cloud est le Graal dans notre domaine, un label fran­çais qui fait foi. La France dis­pose d’un vaste éco­sys­tème de socié­tés tech­no­lo­giques diver­si­fié, com­po­sé à la fois de grands groupes recon­nus au niveau mon­dial, et d’entreprises de taille inter­mé­diaire (ETI) à la pointe de la sécu­ri­té aux capa­ci­tés fonc­tion­nelles com­pé­ti­tives. À Bruxelles, il est éga­le­ment sur­pre­nant, pour ne pas dire inquié­tant, de voir la Com­mis­sion euro­péenne envi­sa­ger une révi­sion de la Euro­pean Union Cyber­se­cu­ri­ty Cer­ti­fi­ca­tion Scheme for Cloud Ser­vices (EUCS) qui aban­don­ne­rait le cri­tère de sou­ve­rai­ne­té et ouvri­rait en grand les portes du cloud euro­péen aux géants amé­ri­cains et chinois.

La France doit-elle alors s’imposer ?

Plu­sieurs ministres ont déjà aver­ti : nous sommes pré­cur­seurs dans le domaine. Les entre­prises fran­çaises com­mencent à se rendre compte de ce para­doxe France/Europe et com­prennent qu’il ne faut pas se conten­ter des labels euro­péens. L’État fran­çais doit néan­moins mon­trer l’exemple, via les mar­chés publics.

Cer­tains ont déjà fait le choix de la confiance numé­rique, comme le minis­tère des Armées qui uti­lise 200 000 licences Oodrive, ou encore le bar­reau de Paris et de nom­breux hôpi­taux par exemple. 

L’intelligence artificielle est-elle une alliée dans la sécurisation des données ?

Nous voyons l’intelligence arti­fi­cielle comme une oppor­tu­ni­té. L’intégrer per­met­trait d’augmenter poten­tiel­le­ment la sécu­ri­té des don­nées, d’offrir des oppor­tu­ni­tés pour amé­lio­rer la rési­lience de nos sys­tèmes d’information face aux cyber­me­naces. On pour­rait par exemple détec­ter plus faci­le­ment les intru­sions ou pro­duire plus régu­liè­re­ment des ana­lyses en temps réel. Si nous devons adop­ter l’IA, cela se fera dans un cadre de confor­mi­té et de sécu­ri­té de nos appli­ca­tions. Ce qui néces­site aujourd’hui un meilleur enca­dre­ment de l’intelligence arti­fi­cielle par la loi. 

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