OKTAL-SE schéma de fonctionnement

OKTAL-SE : Environnement synthétique et simulation des capteurs électro-optiques et radar

Dossier : Dossier FFEMagazine N°729 Novembre 2017
Par Jean LATGER
Par Thierry CATHALA

HISTORIQUE

Éma­na­tion de la société OKTAL créée en 1989, OKTAL-SE (OKTAL SYNTHETIC ENVIRONMENT) a vu le jour en 2001 sous l’impulsion de son PDG Jean Lat­ger et de son asso­cié Thier­ry Catha­la. Tra­vail­lant depuis plus de 30 ans dans le seg­ment des généra­teurs d’images et des sim­u­la­tions de cap­teurs infrarouges et radar, ils ont dévelop­pé une offre logi­cielle à forte valeur ajoutée recon­nue internationalement. 

Dès les années 90, ils com­pren­nent que la sim­u­la­tion d’environnement syn­thé­tique 3D va devenir dans le futur un sup­port à la con­cep­tion, au développe­ment et la qual­i­fi­ca­tion de tout sys­tème embar­quant des cap­teurs (caméras vis­i­bles, infrarouge ou radar). 

Le marché visé à l’époque est sim­ple : le développe­ment des autodi­recteurs de mis­siles. Une cam­pagne spé­ci­fique de tir coûte cher. Elle est spé­ci­fique à un lieu, une date, un instant de la journée. Quel sera le com­porte­ment des autodi­recteurs lorsque le mis­sile évoluera dans d’autres con­di­tions, dans un autre envi­ron­nement ? Les enjeux sont impor­tants tant du point de vue indus­triel que financier. 

Si un sim­u­la­teur per­met d’immerger l’autodirecteur dans un envi­ron­nement réal­iste, les pos­si­bil­ités de tests devi­en­nent beau­coup plus éten­dues, maîtris­ables et moins coû­teuses. Les deux fon­da­teurs d’OKTAL-SE y croient et se lan­cent dans l’aventure.

Avec le sup­port de la DGA, ils créent ONDE (Out­il Numérique de Descrip­tion de l’Environnment) en 1993 qui devien­dra l’atelier DGA CHORALE (CHamp de bataille Optron­ique Radar Acous­tique simuLE) en 1999. Cet ate­lier de sim­u­la­tion reste aujourd’hui l’outil de référence de la DGA pour la généra­tion de scènes infrarouges. 

Fort de cette réus­site sur le plan nation­al, OKTAL-SE a pu exporter son savoir-faire d’éditeur de logi­ciel à l’étranger en adop­tant un mod­èle économique basé sur la vente de pro­duits sur cat­a­logue sous le nom de SE-WORKBENCH. 

Aujourd’hui env­i­ron 50% du chiffre d’affaires est réal­isé à l’export prin­ci­pale­ment en Europe (Alle­magne, Suède, Angleterre, Russie), Moyen-Ori­ent (Turquie, Israël) et en Asie (Corée du Sud, Chine, Sin­gapour, Japon). 

LA SIMULATION DANS LE DÉVELOPPEMENT DE SYSTÈME CAPTEURS

Lorsque la sim­u­la­tion vise à éval­uer les per­for­mances d’un sys­tème embar­quant des cap­teurs, son util­i­sa­tion dans un proces­sus indus­triel est con­di­tion­née par la val­i­da­tion du réal­isme de l’environnement simulé. C’est sur ce point qu’OKTAL- SE a con­cen­tré ses efforts afin de pro­pos­er des moteurs de ren­du basés sur une mod­éli­sa­tion physique avancée des phénomènes aus­si bien dans le domaine élec­tro-optique (EO) que dans le domaine radiofréquence (RF).

Quand on com­bine cette mod­éli­sa­tion physique avec des méth­odes de cal­culs récentes util­isant notam­ment la puis­sance des processeurs graphiques de nos ordi­na­teurs, on obtient une sim­u­la­tion pré­cise et performante. 

En rece­vant le prix Sci­ence et Défense en 2006, les ingénieurs de la société ont démon­tré, con­traire­ment aux idées reçues, que l’on pou­vait simuler la prop­a­ga­tion des sig­naux RF dans un envi­ron­nement 3D com­plexe et de grande échelle en util­isant la tech­nique du lancer de ray­on et en asso­ciant les lois de l’optique physique à l’optique géométrique. 

L’outil de ren­du qui en découle est aujourd’hui iné­galé en ter­mes de réal­isme et est util­isé par les agences de défense et les indus­triels comme ADD-Corée, DSO-Sin­gapour, MBDA-UK, FOI-Suède, ONERA-France, etc. 

La qual­i­fi­ca­tion de ces moteurs de ren­du spec­traux ne peut se faire sans l’aide d’organismes de recherch­es qui vont con­duire les cam­pagnes de mesures néces­si­tant des moyens matériels et humains importants. 

OKTAL-SE s’appuie donc sur ses parte­nar­i­ats avec l’ONERA (France), le Fraun­hofer Insti­tut (Alle­magne) et FOI (Suède) pour garan­tir la valid­ité des sim­u­la­tions et ali­menter les bases de don­nées de mesures qui enrichissent de la simulation. 

ÉVOLUTION DU MARCHÉ DE LA SIMULATION

Si l’emploi des cap­teurs infrarouges et radar con­cer­nait prin­ci­pale­ment les sys­tèmes de défense il y a quelques dizaines d’années, il s’est aujourd’hui large­ment répan­du dans les appli­ca­tions civiles de notre quotidien. 

Des pro­grammes de recherche au niveau nation­al sont notam­ment en cours dans le domaine aéro­nau­tique (pro­jet DGAC CORAC) pour tir­er par­ti de la vision infrarouge de nuit et radar en con­di­tion météorologique dégradée afin d’augmenter la per­cep­tion de l’environnement par le pilote. 

EN BREF

  • Création : 2001
  • Adresse : 11 avenue du Lac, 31320 Vigoulet-Auzil
  • Actionnaires : Jean Latger, Thierry Cathala, OKTAL, SOGECLAIR
  • Effectif : 30 personnes
  • Produit : SE-WORKBENCH
  • Mots clés : Environnement synthétique, simulation capteurs, infrarouge, radar, GNSS
  • Références : DGA, MBDA France & UK, Dassault Aviation, Groupe SAFRAN, ONERA, DIEHL BGT (Allemagne), FOI (Suède), ADD (Corée du Sud), LIGNEX1 (Corée du Sud), DSO (Singapour)
  • www.oktal-se.fr

Comme dans le domaine auto­mo­bile, la ten­dance en ter­mes de « vision cap­teur » est de fusion­ner l’ensemble des canaux (vis­i­ble, infrarouge et radar) afin « d’augmenter la vision » et tir­er le meilleur par­ti de chaque bande de fréquence. 

Dans ce con­texte les avion­neurs Air­bus, Das­sault Avi­a­tion, Air­bus Heli­copters, Laté­coère ont choisi d’utiliser la solu­tion d’OKTAL-SE qui con­siste à utilis­er le même envi­ron­nement syn­thé­tique 3D pour simuler tout type de cap­teur (vis­i­ble, proche infrarouge, ther­mique, radar, GNSS). 

L’autre ten­dance forte dans le domaine de la vision cap­teur con­siste à embar­quer la sim­u­la­tion à bord des sys­tèmes. L’environnement syn­thé­tique n’est alors plus con­finé au lab­o­ra­toire de con­cep­tion et de test du sys­tème, mais il est util­isé en phase opéra­tionnelle pour amélior­er la vision. 

Ce « Com­bined Vision Sys­tem » déjà mit en place sur cer­tains avions d’affaire chez Das­sault Avi­a­tion fait aus­si son appari­tion dans le domaine auto­mo­bile. Là encore, le réal­isme et la cohérence du ren­du de la scène sur tout le domaine EO et RF sont primordiaux. 

Les solu­tions basées sur des tech­nolo­gies de moteurs de jeux vidéo (comme le sont la plu­part des solu­tions logi­cielles améri­caines) trou­vent ici leurs lim­ites, car elles ne pren­nent pas en compte la physique des phénomènes d’interaction du ray­on­nement avec les matéri­aux et l’atmosphère.

STRATÉGIE LONG TERME

Siège de OKTAL-SE, manoir du 16e siècle

Dans un marché où les pro­jets de développe­ment s’étalent sur plusieurs années voire décen­nies (l’autodirecteur infrarouge du mis­sile SCALP de MBDA pour lequel l’atelier de sim­u­la­tion d’OKTAL-SE est util­isé a été mis sur le marché en 1994 et ne cesse d’évoluer depuis), la péren­nité et la con­ti­nu­ité dans la stratégie de développe­ment d’un four­nisseur de pro­duits est un fac­teur déter­mi­nant pour main­tenir la con­fi­ance des clients éta­tiques et des grands industriels. 

OKTAL-SE s’inscrit dans cette stratégie long terme comme le mon­tre le parte­nar­i­at entre OKTAL-SE et MBDA signé en 2013 qui vient con­sacr­er une col­lab­o­ra­tion de plus de vingt ans. Cette con­ti­nu­ité est aus­si assurée par la fidéli­sa­tion des experts tech­niques de l’entreprise qui s’épanouissent dans leur envi­ron­nement de tra­vail depuis sa création. 

Le démé­nage­ment de la société en 2006 dans un manoir du 16e siè­cle situé dans la cam­pagne du sud toulou­sain par­ticipe aus­si à l’image de sta­bil­ité et d’unicité de l’entreprise qu’apprécient tout par­ti­c­ulière­ment les clients étrangers et français qui vien­nent régulière­ment se for­mer dans ce lieu atypique.

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