Contrôle des installations nucléaires

Nucléaire : l’expert du contrôle non destructif

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Alain GUY

Tiers de con­fi­ance dans le domaine du nucléaire, le groupe SGS accom­pa­gne les acteurs de ce secteur dans l’inspection, la cer­ti­fi­ca­tion et le con­trôle de leurs instal­la­tions. Alain Guy, Prési­dent de SGS France, qui est aus­si le cen­tre d’expertise mon­di­ale pour le nucléaire du groupe, nous en dit plus. 

Quel est le métier de SGS ? 

SGS est le leader mon­di­al dans le domaine du TIC : Test, Inspec­tion et Cer­ti­fi­ca­tion. En France, nous inter­venons dans tous les secteurs d’activité, depuis l’agriculture à l’environnement en pas­sant par les biens de con­som­ma­tion ou encore le con­trôle tech­nique auto­mo­bile ou l’aéronautique. Nous employons env­i­ron 3 000 per­son­nes sur tout le ter­ri­toire nation­al. 

Dans le nucléaire, nous sommes posi­tion­nés sur le seg­ment du con­trôle non destruc­tif, de la sur­veil­lance de mise en œuvre, de l’inspection des fab­ri­ca­tions en usine et de l’assistance tech­nique en matière de soudage ou de radio­pro­tec­tion. Au sein du groupe, 400 per­son­nes sont dédiées à l’activité nucléaire.

Concrètement, à quels niveaux intervenez-vous ? 

Une cen­trale nucléaire com­prend de très nom­breuses  tuyau­ter­ies qui sont soudées parce qu’elles sont soumis­es à de fortes pres­sions et tem­péra­tures… Pour prévenir les risques et les rup­tures, nous réal­isons donc des con­trôles non destruc­tifs sur ces soudures. Il existe plusieurs types de con­trôles (radi­ographiques de type X ou gam­ma, ultra­soniques…). 

En matière de sur­veil­lance de mise en œuvre, nous con­trôlons et véri­fions que les procé­dures ou procédés util­isés par les sociétés sont con­formes aux attentes ou que leur inter­ven­tion cou­vre bien le périmètre prévu. Au tra­vers de notre inter­ven­tion, nous cou­vrons donc toute la chaîne de valeur du nucléaire, depuis l’amont avec l’enrichissement jusqu’à l’aval avec le traite­ment des déchets nucléaires en pas­sant par la pro­duc­tion d’électricité. Nous pou­vons inter­venir aus­si bien sur des réac­teurs nucléaires en ser­vice pour des besoins de main­te­nance, que sur les sites en con­struc­tion. Nous sommes ain­si inter­venus sur l’EPR de Fla­manville et sur le pro­jet ITER. Les clients qui nous sol­lici­tent recherchent avant tout un tiers de con­fi­ance qui va venir tester et cer­ti­fi­er la qual­ité d’une soudure ou d’une fab­ri­ca­tion. De manière générale, nos clients n’ont pas les com­pé­tences en interne, ni le temps pour men­er ces inspec­tions. Nous prenons alors le relais sur l’ensemble de la chaîne de valeur du nucléaire neuf et en service.

Dans le contexte énergétique actuel, quels sont les nouvelles problématiques et les enjeux autour desquels vous êtes sollicités ?

Notre activ­ité s’inscrit au cœur des enjeux énergé­tiques actuels. En effet, nous inter­venons, par exem­ple, sur les prob­lèmes de cor­ro­sion sous con­trainte qui sont aujourd’hui respon­s­ables de près de la moitié des arrêts de réac­teurs nucléaires en France. Sur le nou­veau nucléaire, nous con­trôlons la fab­ri­ca­tion et le mon­tage des prin­ci­paux équipements, ain­si que des tuyau­ter­ies. 

“Notre activité s’inscrit au cœur des enjeux énergétiques actuels. En effet, nous intervenons, par exemple, sur les problèmes de corrosion sous contrainte qui sont aujourd’hui responsables de près de la moitié des arrêts de réacteurs nucléaires en France.”

En par­al­lèle, nous con­tribuons aus­si à la numéri­sa­tion des méth­odes de con­trôle qui représen­tent un enjeu cri­tique pour notre secteur d’activité. Il s’agit, par exem­ple, de pass­er de la radi­ogra­phie argen­tique à la radi­ogra­phie numérique, ou du con­trôle ultra­sons manuel au con­trôle ultra­sons automa­tique, qui s’appuie sur la tech­nique dite du mul­ti-élé­ments. Dans le cas des con­trôles radio, les tech­niques de développe­ment numériques sont plus respectueuses de l’environnement. Dans le cas des con­trôles ultra­sons manuels des soudures, le geste du con­trôleur peut, dans une cer­taine mesure, avoir une influ­ence sur le résul­tat du con­trôle – le con­trôle automa­tique per­met de gag­n­er en fia­bil­ité. L’enjeu est donc de réus­sir à rem­plac­er ces tech­niques par des tech­niques plus respectueuses de l’environnement ou plus fiables. 

Plus par­ti­c­ulière­ment, sur la cor­ro­sion sous con­trainte, EDF a dévelop­pé très rapi­de­ment de nou­velles tech­niques de con­trôle ultra­son par mul­ti-élé­ments, à la mise au point desquelles SGS a contribué.

Comment vous projetez vous sur le secteur nucléaire ?

Nous sommes con­va­in­cus que le nucléaire est une énergie d’avenir. Aujourd’hui, avec l’hydroélectricité, le nucléaire est la seule pro­duc­tion d’électricité qui soit à la fois décar­bonée et pilotable. Nous pour­suiv­ons donc le ren­force­ment de notre offre de ser­vices et le développe­ment de nos implan­ta­tions géo­graphiques. Par ailleurs, dans le groupe SGS, groupe mon­di­al dont le siège glob­al est en Suisse, la France est le cen­tre d’expertise mon­di­ale pour le nucléaire. 

Notre crois­sance et le ren­force­ment de notre posi­tion­nement passent par le recrute­ment de tal­ents et de com­pé­tences. Nous pro­posons des métiers var­iés à des tech­ni­ciens spé­cial­isés, dans la mesure physique, ou la con­struc­tion d’ouvrages chau­dron­nés, mais aus­si à des ingénieurs mécaniques ou dans le domaine de la métal­lurgie. 

Nous accor­dons une atten­tion par­ti­c­ulière à la for­ma­tion et à la mon­tée en com­pé­tences de nos col­lab­o­ra­teurs. Dès leur arrivée dans le groupe, ils reçoivent une for­ma­tion com­plé­men­taire dans un de nos cen­tres de for­ma­tion afin de dis­pos­er des cer­ti­fi­ca­tions et des habil­i­ta­tions néces­saires pour exercer notam­ment dans le nucléaire. Au-delà, c’est grâce au com­pagnon­nage que nos col­lab­o­ra­teurs appren­nent le méti­er, dévelop­pent et ren­for­cent leurs com­pé­tences et savoir-faire sur le ter­rain. 

Pour des per­son­nes curieuses et qui ont une cer­taine appé­tence pour ce secteur, SGS peut leur offrir de très belles per­spec­tives de car­rière en qual­ité d’experts ou sur des fonc­tions d’encadrement. 

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