Michel AMILHAT (58)

Michel Amilhat (58), un passionné du service public

Dossier : ExpressionsMagazine N°687 Septembre 2013
Par Philippe FLEURY (59)

à Bor­deaux le 5 décem­bre 1938, il tient sans doute de ses orig­ines arié­geois­es et mon­tag­nardes dont il était si fier – au milieu du XIXe siè­cle, un de ses arrière-grands-pères pater­nels avait quit­té son vil­lage du fin fond des mon­tagnes arié­geois­es pour faire for­tune à Bor­deaux – cette dis­cré­tion et cette ténac­ité qui le con­dui­saient à ne jamais s’avouer vain­cu. Et il finis­sait tou­jours par ne pas l’être.

John Rock­e­feller dis­ait que « la ténac­ité est une des qual­ités indis­pens­ables pour réus­sir dans la vie, quel que soit le but à attein­dre ». Michel en fut une belle incarnation.

Des études brillantes

Aîné d’une fratrie de cinq enfants, il fait des études bril­lantes. Il est poussé par son père, sor­ti de HEC et gérant l’affaire héritée de son arrière- grand-père, et par sa mère, bril­lant sujet resté à la mai­son pour élever ses cinq enfants, avec une belle réus­site. Après les lycées Mon­tesquieu et Mon­taigne à Bor­deaux, puis à Mar­seille, il intè­gre Poly­tech­nique et le corps des Ponts et Chaussées.

Il ren­con­tre Rosine, son épouse, en 1965. Ils se mari­ent en 1966 et auront deux enfants. Tous les deux unis par leur amour, ils se pas­sion­nent pour un vieux vil­lage d’Ariège, où ils fer­ont con­stru­ire une maison.

C’était un mon­tag­nard expéri­men­té pra­ti­quant la ran­don­née en été et le ski en hiv­er. Il se per­fec­tionne dans ses deux pas­sions, le bridge et le piano.

Rigueur, intégrité et générosité

La ténac­ité est une des qual­ités indis­pens­ables pour réus­sir dans la vie

Rigueur et intégrité ont sous-ten­du toute sa vie pro­fes­sion­nelle et sa vie famil­iale, mar­quées aus­si par une générosité et une sol­i­dar­ité avec les plus pau­vres que dis­sim­u­laient sa dis­cré­tion et sa retenue. D’abord en poste à la direc­tion de la con­struc­tion en 1963, il milite pour l’industrialisation de la con­struc­tion et sera à l’origine de Villagexpo.

Puis, en poste en Essonne, il s’intéresse aux acci­dents liés aux croise­ments de la cir­cu­la­tion routière, ce qui le con­duit à réalis­er un pre­mier gira­toire aux car­ac­téris­tiques géométriques appro­priées, au car­refour à l’époque très dan­gereux du Christ de Saclay.

Passionné de travaux

Directeur départe­men­tal de l’équipement de la Vendée en 1973, puis de l’Hérault et enfin de la Moselle, il rejoint la SANEF en qual­ité de directeur général jusqu’à 2002 avant de présider l’Escota. Pas­sion­né de travaux, il développe les pre­miers réseaux de fibres optiques.

Un acces­soire urbain indispensable
Les nou­velles dis­po­si­tions du gira­toire, com­plétées plus tard par une mod­i­fi­ca­tion lég­isla­tive des règles de pri­or­ité, ont eu le suc­cès que l’on sait. Il n’y a pas aujourd’hui une ville ou un vil­lage qui n’ait son gira­toire à l’entrée de l’agglomération. Ain­si, une mesure de sécu­rité est dev­enue un véri­ta­ble acces­soire de l’aménagement urbain.

Michel Amil­hat prend formelle­ment sa retraite en 2005. Mais elle est vite oubliée. Un homme de sa qual­ité ne cesse pas de travailler.

Et c’est ain­si qu’il présidait encore, tout récem­ment, l’association Cen­tau­re qui a pour ambi­tion d’inculquer un état per­ma­nent d’éveil aux risques de la cir­cu­la­tion routière. Chaque cen­tre Cen­tau­re est une véri­ta­ble école du com­porte­ment qui sen­si­bilise les sta­giaires aux risques de la conduite.

Néan­moins cette activ­ité lui lais­sait la lib­erté de fréquents et longs séjours dans sa mai­son de Rabat-les- Trois-Seigneurs en Ariège.

L’État a recon­nu ses mérites émi­nents. Michel, ingénieur général des Ponts et Chaussées, était offici­er de la Légion d’honneur.

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