L’utilité sociale

Dossier : XMP-Badge : l’innovation entre amisMagazine N°677 Septembre 2012

J’ai eu l’occasion de lever un mil­liard d’euros dans une intro­duc­tion en Bourse et, à l’expérience, il est plus dif­fi­cile de lever 500 000 euros pour une start-up.

La com­pré­hen­sion du busi­ness model et l’évaluation du réa­lisme du busi­ness plan sont les deux pre­mières étapes et les plus dif­fi­ciles. Par défi­ni­tion, dans une start-up, on ne peut pas s’appuyer sur le pas­sé. Heu­reu­se­ment, c’est un exer­cice qu’on pra­tique à plu­sieurs. Il faut ensuite éva­luer la capa­ci­té du por­teur de pro­jet à le mener à bien. Il doit à la fois pos­sé­der la hau­teur de vue néces­saire pour appré­hen­der les enjeux stra­té­giques et savoir être au four et au mou­lin avec des moyens finan­ciers tou­jours trop limités.

Enfin, il faut négo­cier le pacte d’actionnaires qui doit créer la soli­da­ri­té entre les fon­da­teurs majo­ri­taires et les busi­ness angels mino­ri­taires et pro­té­ger les mino­ri­taires sans entra­ver le fonc­tion­ne­ment de l’entreprise. Une fois les fonds levés, ce n’est pas fini. Un busi­ness angel actif est sou­vent appe­lé à par­ti­ci­per à un conseil de sur­veillance, ou comi­té stra­té­gique. Et une levée de fonds peut en cacher une autre. Il est rare qu’une seule levée de fonds suf­fise à per­mettre le démar­rage de l’entreprise.

Perdre avec philosophie

La réus­site n’est pas don­née à tous les pro­jets, hélas. Il faut savoir perdre avec phi­lo­so­phie la tota­li­té de sa mise. On ne peut donc rai­son­na­ble­ment immo­bi­li­ser dans des pro­jets aléa­toires qu’une petite frac­tion de son patri­moine qui res­te­ra indis­po­nible pen­dant de nom­breuses années. Mais, avoir la chance d’accompagner une entre­prise et de la voir pros­pé­rer apporte de grandes satis­fac­tions et un grand sen­ti­ment d’utilité sociale.

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