L’outplacement

Dossier : ExpressionsMagazine N°567 Septembre 2001Par : Richard LAURENT (54), responsable du Bureau des Carrières de l'A.X.

Le dic­tio­n­naire Har­rap’s Short­er traduit ce mot améri­cain par ” licen­ciement accom­pa­g­né d’aide et de con­seils four­nis par l’employeur pour trou­ver un autre emploi “.

Il s’ag­it, en effet, d’un licen­ciement, qu’il inter­vi­enne pour rai­son économique ou struc­turelle ou négo­ciée : c’est une rup­ture du con­trat de tra­vail liant l’en­tre­prise à son salarié.

Si l’en­tre­prise souhaite se sépar­er de son salarié dans de bonnes con­di­tions, elle peut lui pro­pos­er son aide et ses con­seils pour retrou­ver un autre emploi.

Si le salarié estime avoir besoin de l’aide de son entre­prise dans le cadre de sa future recherche d’emploi, il peut négoci­er son aide dans le cadre des con­di­tions de son départ.

Générale­ment, ce sou­tien est assuré par un Cab­i­net ” dit d’out­place­ment “, qui est pro­posé par l’en­tre­prise ou sug­géré par le salarié. L’en­tre­prise en sup­porte les frais, dont le mon­tant est, sauf excep­tion résul­tant d’une sit­u­a­tion per­son­nelle très par­ti­c­ulière, hors de portée raisonnable d’un indi­vidu isolé.

Ces Cab­i­nets sont, mais il faut s’en assur­er avant toute déci­sion, con­duits par des acteurs chevron­nés de la vie économique ou des sci­ences sociales et humaines. Ils pro­posent notamment :

  • des bilans de com­pé­tences ou de car­rière personnalisés,
  • l’aide à l’élab­o­ra­tion d’un pro­jet per­son­nel de carrière,
  • les moyens et les con­seils pour cibler et réalis­er la recherche d’emploi.


Ils four­nissent des locaux, équipés de moyens tech­nologiques appro­priés pour pou­voir met­tre en appli­ca­tion les résul­tats de cette stratégie.

Ils con­tin­u­ent à suiv­re le chercheur d’emploi après que celui-ci ait retrou­vé un con­trat de tra­vail, notam­ment pen­dant la péri­ode d’essai.

Et puis, l’un des grands avan­tages, bien que non quan­tifi­ables, de ces Cab­i­nets est d’as­sur­er, au chercheur d’emploi, un envi­ron­nement con­vivial. Celui-ci n’est plus seul, aux pris­es avec son stress ou son cadre famil­ial ; il est con­seil­lé, soutenu ; il échange avec d’autres per­son­nes dans une sit­u­a­tion ana­logue, cher­chant à pro­fes­sion­nalis­er leur recherche ; il prof­ite du réseau con­sti­tué par ceux qui l’ont précédé dans le cab­i­net avant d’avoir retrou­vé un emploi.

Plus on est senior et plus on a besoin de cet envi­ron­nement. Et quand on con­state, comme actuelle­ment, que la majorité de nos cama­rades sans emploi, sont des seniors, pre­mières vic­times des fusions-acqui­si­tions-restruc­tura­tions, on ne peut que soulign­er l’im­por­tance de l’out­place­ment, quand l’employeur et son salarié doivent se séparer.

Avant de con­clure, il faut toute­fois sig­naler que, prochaine­ment, l’en­tre­prise, voulant licenci­er dans le cadre de plans soci­aux, sera peut-être oblig­ée de met­tre en place des cel­lules de recon­ver­sion, qui peu­vent, suiv­ant le cas, relever du principe de l’out­place­ment.

Mais il est cer­tain que, pour les cas indi­vidu­els que le Bureau des Car­rières est amené à con­naître, l’aide per­son­nal­isée apportée dans le cadre d’un out­place­ment ” clas­sique ” restera un moyen à ne pas négliger.

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