Prototype de Stratolia

Louis Hart-Davis (X18), cofondateur de Stratolia

Dossier : Nouvelles du platâl | Magazine N°807 Septembre 2025

Peux-tu te présenter et nous dire comment tu en es venu à créer Stratolia ?

Les cofondateurs de stratolia
Neal Dahan et Louis Hart-Davis (X18), cofondateurs de Stratolia.

Je m’appelle Louis, j’ai 27 ans, je suis un des cofondateurs de Stratolia, un service de photographie aérienne très haute résolution depuis des satellites low cost permettant aux gouvernements et aux entreprises de traquer tout type de changement. Je suis accompagné par Neal Dahan qui est actuellement le CTO de Stratolia.

J’ai toujours eu beaucoup de projets hors cadre académique. Ils étaient une source de joie profonde, un moyen d’affronter des défis stimulants et de mener des réalisations ambitieuses de zéro jusqu’au bout. J’ai commencé à considérer l’entrepreneuriat comme carrière en prépa. C’est la manière ultime de mener des projets de grande envergure en utilisant l’aspect économique comme levier.

Ma passion pour le spatial m’a mené dans des conférences du Cnes où j’ai découvert les ballons stratosphériques et les projets de HAPS (High Altitude Platform Systems), qui opèrent dans les couches supérieures de l’atmosphère. Comprenant que ces ballons restaient sous-exploités pour l’observation de la Terre, j’ai décidé de lancer Stratolia.

Quelques chiffres
Un satellite d’imagerie haute résolution coûte environ 150 millions d’euros (exemple un Pléiades Neo d’Airbus qui atteint une résolution de 30 cm), tandis que chaque lancement Stratolia revient à moins de 2 000 euros et pourra à terme collecter des images sous les 10 cm, sur des fauchées de 40 km de large. Nous avons réalisé 5 vols tests au-dessus de Paris et obtenu nos premières images de résolution 1 m.
Une fauchée correspond à la largeur de la bande de terrain observée, dont l’axe est parallèle à la trace du véhicule spatial ou aérien. La largeur de fauchée détermine l’étendue du paysage capturé par les capteurs lors du survol spatial.

Ta techno en une punchline ?

On intègre des capteurs optiques dans des satellites de 3 kg qu’on envoie à 20 km d’altitude grâce à des ballons stratosphériques dont on contrôle la trajectoire en exploitant les variations de direction des vents aux différentes couches, grâce à des algorithmes.

Pourquoi ce projet ? Quelle valeur créez-vous ?

Stratolia offre « des yeux dans le ciel » pour fournir des données précises et fréquentes. Nous compensons les limites des satellites (résolution maximale de 30 cm) et les contraintes opéra­tionnelles des avions, coûteux et rares.

Aujourd’hui nous permettons aux couvreurs d’établir des devis de réparation de toiture à distance, leur économisant de très nombreuses heures de déplacement. Nous avons signé une LOI (lettre d’intention) de 1,5 M€ par an avec un acteur fédérant une communauté de plus de 1 000 couvreurs en France. En liaison avec des assureurs, ils souhaitent des images postsinistres sur telle ou telle région pour automatiser la génération de devis et bilans.

Au-delà de cette niche initiale, ces images servent dans l’agriculture de précision, la défense, la valorisation des forêts, la gestion d’aménagements urbains, la certification de crédits carbone, l’industrie minière (avec des images hyperspectrales), pour la conformité au règlement EUDR (règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts)… Notre principal défi est notre polyvalence : nous nous focalisons sur la conception et l’opération des ballons pour collecter les images, laissant l’analyse métier des données à des spécialistes dans chaque industrie.

Que t’a apporté l’X dans ton parcours entrepreneurial ?

Je tiens à remercier Bruno Martinaud, directeur du programme de Master Technology Venture de l’École polytechnique et consultant pour les entreprises en création et croissance, et Nicolas Mottis, professeur titulaire à l’X au département Management de l’innovation et de l’entrepre­neuriat, fondateur de l’Executive Master, responsable du programme doctoral en management et sciences sociales de l’Institut Polytechnique de Paris. Ils ont été tous les deux un socle très précieux dans ma démarche et la structuration de mon projet entrepreneurial deeptech innovant.

Louis Hart-Davis (X18)
cofondateur de Stratolia à l'X
Louis Hart-Davis (X18) cofondateur de Stratolia, lors du défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées.

Un souvenir marquant ?

Avec deux camarades, nous avons couru un marathon sur le toit de l’amphithéâtre Poincaré (278 tours) durant la Covid, qui constitue à mes yeux une métaphore de l’entrepreneuriat : initialement absurde et naïf, le projet devient rationnel et nécessite ensuite une exécution méthodique, presque obstinée.

Où va Stratolia ? Quels sont vos grands défis et prochaines étapes ?

Nous sommes actuellement en pleine levée de fonds afin de finaliser la R & D de nos nacelles et démarrer nos premières opérations commerciales. Nous cherchons à lever 2,5 M€ pour terminer la R & D et remplir nos premiers contrats commerciaux dans la toiture.

Si vous connaissez des partners dans des fonds de capital-risque (VC) ou encore des Business Angels intéressés par l’observation de la Terre, le spatial, la deeptech, le hardware ou la défense, contactez-moi !

Une recommandation ou un conseil à partager ?

J’encourage à relativiser la perception du risque entrepreneurial. Nous sommes souvent plus effrayés que blessés ; et nous souffrons de l’imagination plus que de la réalité (Sénèque).

Arrivée de la promo #20 X-UP Create ! 
Suivez-nous sur nos réseaux 

Arrivée de la promo #20 X-UP Create !

Ateliers du X Novation Center
3 à 5 ateliers entrepreneuriaux
par mois ouverts à tous et gratuits #Exploration du marché #Produit #Commercial #Juridique #RH #Finance
Inscription :
https://bit.ly/AteliersXNovation Center2025

Appel à mentors
à l’incubateur X-UP de l’École polytechnique

Devenez mentor et participez au lancement et développement d’une start-up deeptech innovante
Faites-vous connaître : https://bit.ly/Appelàmentors2025

Donnez votre avis