Louis DENY (45), un homme de mission

Dossier : TrajectoiresMagazine N°700 Décembre 2014Par : Pierre VAILLAUD (54)

le 8 octobre 1924 à Paris, Louis Deny intègre la pro­mo­tion 45 de l’École poly­tech­nique. Ingé­nieur du corps des Mines en 1947, il com­mence sa car­rière à l’arrondissement miné­ra­lo­gique de Strasbourg.

Il devient l’adjoint de Pierre Guillau­mat, alors direc­teur du Bureau de recherche de pétrole (BRP). Puis il rentre chez Total, à l’époque Com­pa­gnie fran­çaise des pétroles (CFP), au sein de laquelle il pas­se­ra tout le reste de sa vie professionnelle.

Les droits à l’huile

Il convient de rap­pe­ler que, dans les années 1960, Total et ELF rem­plis­saient pour la France une mis­sion d’approvisionnement de pro­duits pétro­liers, en ayant si pos­sible des « droits à l’huile » au moins égaux à la consom­ma­tion fran­çaise. Louis Deny a tota­le­ment adhé­ré à cette mission.

Com­pé­tent en explo­ra­tion et pro­duc­tion, en raf­fi­nage et dis­tri­bu­tion ain­si qu’en pétro­chi­mie, il pou­vait prendre les déci­sions requises en toute connais­sance de cause.

Il ne mon­trait pas d’aversion par­ti­cu­lière aux risques liés à ces métiers et à la néces­si­té de tra­vailler en étroite coopé­ra­tion avec les États hôtes et les autres com­pa­gnies pétro­lières. Sa très bonne connais­sance de la langue anglaise et des cou­tumes anglo-saxonnes a gran­de­ment faci­li­té les contacts de Total avec ces milieux étrangers.

Le sens de l’intérêt général

Il ne faut pas oublier que les chocs pétro­liers suc­ces­sifs de 1969, 1973 et 1979 ont pro­fon­dé­ment bou­le­ver­sé l’industrie pétro­lière. Total, par exemple, a dû éva­cuer son per­son­nel d’Algérie en 1971, et a été natio­na­li­sé en Irak, en 1981.

UNE CARRIÈRE DANS LE PÉTROLE

Louis Deny a été directeur d’exploitation et de production en Algérie (CFP), puis en Libye (Total) avant de devenir, à partir des années 1960, directeur de Total en Belgique puis en Afrique du Sud et d’achever sa carrière à Paris comme vice-président-directeur général de Total.

Sans quit­ter le Moyen-Orient, où le groupe est tou­jours res­té très pré­sent, il a fal­lu redé­ployer l’activité en mer du Nord, en Asie, en Afrique ou en Amé­rique du Sud.

Simul­ta­né­ment, le groupe pre­nait une place de lea­der en raf­fi­nage et dis­tri­bu­tion en Europe.

Louis Deny, alors direc­teur géné­ral du groupe, a pu don­ner toute son impul­sion sans jamais perdre de vue l’intérêt géné­ral de l’économie fran­çaise sur le long terme dans le sec­teur de l’énergie et par­ti­cu­liè­re­ment du pétrole.

Sur le plan per­son­nel, tout le monde autour de lui savait qu’il était très proche de ses enfants et nom­breux petits-enfants.

Il était très fidèle en ami­tié, notam­ment avec ses cama­rades d’École. Sa cha­leur humaine dans les rela­tions de tra­vail était bien connue et lui faci­li­tait l’exercice de son commandement.

Poster un commentaire