L’Organic Design APL : le data center vertueux

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°781 Janvier 2023
Par Pénélope GUY
Par Christophe WEISS

Depuis 1983, la socié­té APL DATA CENTER conçoit et construit des data cen­ters, indis­pen­sables au monde digi­tal, en Europe et en Afrique. Entre­tien avec Péné­lope Guy, en charge de l’offre numé­rique res­pon­sable, et Chris­tophe Weiss, direc­teur géné­ral de la socié­té APL.

Quand un dirigeant peut-il faire appel à vous ?

Notre mis­sion Orga­nic Desi­gn pri­vi­lé­gie des pro­jets en sym­biose avec l’environnement. Nous accom­pa­gnons la stra­té­gie de nos clients et leur choix de solu­tions hybrides d’hébergement IT pour leurs data cen­ters ! Nous défi­nis­sons les infra­struc­tures per­ti­nentes et évo­lu­tives dont ils ont besoin pour leur pro­duc­tion informatique. 

Après cette étape de réflexion, comment intervenez-vous auprès des entreprises ? 

À plu­sieurs niveaux : les études, la construc­tion d’un nou­veau data cen­ter, la réno­va­tion d’un ouvrage exis­tant, ou l’externalisation et la migra­tion vers une infra­struc­ture d’hébergement externe. Les solu­tions sont sou­vent sur-mesure, même si nous cher­chons à stan­dar­di­ser, notam­ment pour le Edge data center.

Comment définiriez-vous vos prestations ? 

En contrac­tant géné­ral, maître d’œuvre, ou assis­tant au maître d’ouvrage, nous accom­pa­gnons nos clients depuis l’expression des besoins jusqu’au commissioning/réception des data centers. 

Quelle est votre valeur ajoutée ? 

Comme socié­té d’ingénierie et de conseil spé­cia­li­sée dans les bâti­ments data cen­ters, nous pos­sé­dons un savoir-faire, une exper­tise et des réfé­rences qui font auto­ri­té sur le mar­ché. Nous veillons à pro­po­ser la meilleure concep­tion des data cen­ters au ser­vice de la sécu­ri­té, la conti­nui­té de ser­vice et de la réduc­tion de l’impact environnemental.

Pour qui intervenez-vous ? 

Pour tout type d’entreprise ! Depuis qua­rante ans pour des héber­geurs pro­fes­sion­nels, des opé­ra­teurs télé­coms ou encore pour les mil­liers de socié­tés, admi­nis­tra­tions ou les col­lec­ti­vi­tés qui construisent ou rénovent leurs propres infrastructures. 

Comment votre société est-elle structurée ?

APL emploie 140 col­la­bo­ra­teurs, dont 96 ingé­nieurs qui tra­vaillent en mode pro­jet. Grâce à notre dyna­misme et celui du mar­ché IT, notre pro­gres­sion est impor­tante, entre 20 à 30 % par an. Nous recru­tons des ingé­nieurs dans toutes les dis­ci­plines (élec­tri­ci­té, froid, éner­gé­tique, infor­ma­tique, pilo­tage de tra­vaux, envi­ron­ne­ment, sécu­ri­té, qua­li­té, etc.).

Où intervenez-vous principalement ? 

Nous tra­vaillons en France, en Suisse, au Magh­reb et dans les pays de l’ouest de l’Afrique.

En parlant de data center, on pense à un grand bâtiment. Qu’en est-il vraiment ?

Ce n’est pas tou­jours le cas ! Même si cer­tains data cen­ters hyper­scales atteignent plu­sieurs mil­liers, voire dizaine de mil­liers de m2 IT, des data­cen­ters plus modestes sont par­tout dans les villes, dans les quar­tiers, dans des édi­fices bana­li­sés, au sein d’un grand immeuble ou dans un bâti­ment industriel.

Un data center est un maillon essentiel de la chaîne de traitement numérique des données. Qu’en est-il de la qualité des réseaux et de son exploitation ? 

La connec­ti­vi­té réseau est essen­tielle pour trans­por­ter la data. De plus, une main‑d’œuvre qua­li­fiée est néces­saire pour l’exploitation 24 h / 24 des infra­struc­tures tech­niques, et pour les mou­ve­ments régu­liers des machines IT. 

Un data center sert un process informatique et télécoms. Une ingénierie spécialisée est donc fondamentale…

Les maté­riels infor­ma­tiques évo­luent très vite au rythme des muta­tions tech­no­lo­giques. Le data cen­ter doit s’adapter en per­ma­nence et faire évo­luer sa puis­sance, ses sur­faces, ses modes de fonc­tion­ne­ment. Il doit inté­grer les nou­velles régle­men­ta­tions envi­ron­ne­men­tales, tout en garan­tis­sant la conti­nui­té de ser­vice vitale pour l’entreprise.

Vous devez éta­blir des tableaux de bord, des indi­ca­teurs de per­for­mance pour maî­tri­ser la bonne marche des installations…

À l’image de ce qui se passe dans le nucléaire, nous devons mettre en place une exploi­ta­tion par­fai­te­ment maî­tri­sée, réa­li­ser des tra­vaux en exploi­ta­tion, anti­ci­per les pannes, ajou­ter ou démon­ter les ser­veurs sans arrêt de ser­vice. Ces pres­ta­tions requièrent des com­pé­tences de haut niveau.

Implanter un data center répond à bien d’autres critères que la connectivité des réseaux. Qu’en est-il ?

De nom­breux cri­tères pré­sident au choix d’implantation pour maî­tri­ser les risques. Cepen­dant, la consom­ma­tion et les impacts envi­ron­ne­men­taux repré­sentent désor­mais la pré­oc­cu­pa­tion prin­ci­pale de nos clients. Il faut pou­voir mesu­rer et maî­tri­ser les impacts envi­ron­ne­men­taux d’un data cen­ter voire d’un ser­vice numé­rique. Cela leur per­met de réduire et opti­mi­ser leur consom­ma­tion et leur fac­ture énergétique. 

À quel moment intervenez-vous ? 

Dès le début d’un pro­jet, nous pro­po­sons les meilleures solu­tions pour conci­lier conti­nui­té de ser­vice, sécu­ri­té, effi­cience éner­gé­tique et res­pect de l’environnement. Nous com­pa­rons ensuite ces solu­tions pour faire les meilleurs choix. Nous éva­luons les impacts envi­ron­ne­men­taux des infra­struc­tures, avec une feuille de route claire qui doit être res­pec­tée grâce à des indi­ca­teurs de per­for­mance efficaces. 

Que devez-vous prendre en compte ? 

Les contraintes sont mul­tiples dans la mise en place d’un data cen­ter, et ne pas por­ter atteinte à l’environnement, à la bio­di­ver­si­té, car il serait stop­pé pour pro­té­ger les espèces ani­males ou végé­tales concer­nées. Par ailleurs, des outils de modé­li­sa­tion numé­rique effi­caces per­mettent de gagner du temps dans l’optimisation des solu­tions tech­niques (BIM, cir­cu­la­tion des flux d’air dans les ser­veurs, entre autres). 

Intervenez-vous dans les certifications ? 

Pour valo­ri­ser nos éco­con­cep­tion, notre dépar­te­ment Numé­rique res­pon­sable accom­pagne nos clients dans la mise en œuvre des bonnes pra­tiques, le choix et l’obtention de cer­ti­fi­ca­tions adaptées.

Quel type d’innovations mettez-vous aujourd’hui en avant ? 

L’efficacité éner­gé­tique devient la prio­ri­té. Nous inté­grons de plus en plus de solu­tions de récu­pé­ra­tion de cha­leur fatale pour chauf­fer des bureaux ou des ouvrages exté­rieurs. Par ailleurs, les data cen­ters com­mer­ciaux d’hébergement pro­posent une mutua­li­sa­tion ver­tueuse des infra­struc­tures de sto­ckage des don­nées pour le compte de socié­tés tierces. En les accom­pa­gnant, APL par­ti­cipe acti­ve­ment à la réduc­tion de la consom­ma­tion glo­bale de l’informatique.

Comment contribuez-vous à l’innovation des data centers ? 

Notre labo­ra­toire en R&D peut inter­ve­nir sur tous les pro­jets pour répondre aux demandes de nos clients dési­rant des solu­tions inno­vantes et opé­ra­tion­nelles. Nous étu­dions des solu­tions comme le refroi­dis­se­ment des ser­veurs dans des bains d’huile, le refroi­dis­se­ment à l’air exté­rieur, etc. 

Avec nos par­te­naires, nous défi­nis­sons les réfé­ren­tiels et les indi­ca­teurs de demain, en par­ti­cu­lier sur les impacts envi­ron­ne­men­taux. Avec l’ADEME, APL et une qua­ran­taine d’acteurs du sec­teur ont éla­bo­ré une métho­do­lo­gie d’affichage envi­ron­ne­men­tal des ser­vices cloud et d’hébergement, qui per­met à leurs clients de connaître et réduire leur empreinte environnementale. 

Comment changer l’image des data centers ? 

En démys­ti­fiant le data cen­ter, ses usages et son fonc­tion­ne­ment. C’est un maillon indis­pen­sable des ser­vices numé­riques que cha­cun uti­lise au quo­ti­dien, aus­si bien à titre pri­vé que pro­fes­sion­nel. Ses per­for­mances et son effi­cience éner­gé­tique pro­gressent d’année en année, plus que toute autre indus­trie. 

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