L’optimisme américain

Dossier : ExpressionsMagazine N°680 Décembre 2012Par : Jessica Matheron (Mines ParisTech 2003)

Née avec la dou­ble nation­al­ité, les dif­férences cul­turelles fran­co-améri­caines me fasci­nent. En CM1 à Los Ange­les je décou­vris l’abondance de com­pli­ments décernés par l’institutrice aux petits prodi­ges de mon école pri­maire médiocre. J’attendais tou­jours le sourire de con­nivence d’un adulte ou un baiss­er de rideau qui ne vint jamais.

Des années plus tard, investis­seur en Struc­turés de Crédit, je m’expatriai à New York une semaine avant que la fail­lite de Lehman ne vienne tout boule­vers­er. J’enchaînai donc en MBA à Har­vard et renouai … avec mon CM1 !

Dans l’amphithéâtre, les élèves surex­cités se pré­cip­i­taient pour par­ticiper et les pro­fesseurs s’extasiaient de chaque triv­i­al­ité, indépen­dam­ment du degré de vérité…j’étais choquée. Au fil des mois, alors que les élèves com­mu­ni­quaient avec plus d’assurance je com­pris soudain le mes­sage de la pièce.

S’il est aus­si agréable de tra­vailler aux Etats-Unis, s’il y a autant d’entrepreneurs ent­hou­si­astes et d’innovation, le sys­tème édu­catif y con­tribue sans doute. Les com­pli­ments précè­dent le mérite, l’encouragent et le pro­tè­gent. Je ne puis m’empêcher de songer aux khôlles et de sourire !

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