Transformateur MK Energies 225kV d’un parc éolien.

L’expertise technique face aux enjeux énergétiques

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°763 Mars 2021
Par Matthieu NICOMETTE (2012)

Depuis sa créa­tion, MK Ener­gies s’appuie sur l’expertise de ses équipes afin de bâtir pro­gres­sive­ment son champ d’activités et de trans­former une approche « vision­naire » de son méti­er en réal­i­sa­tions nova­tri­ces con­crètes. Le point avec le directeur tech­nique de MK Ener­gies, Matthieu Nicomette (2012).

En octobre 2020, vous avez été nommé directeur technique de MK Energies. Dites-nous en plus sur votre prise de fonction et votre périmètre d’action.

J’ai rejoint MK Ener­gies à ma sor­tie de l’École poly­tech­nique en 2016. J’ai eu la chance de décou­vrir toutes les facettes de ce méti­er à la fois com­plexe et pas­sion­nant en débu­tant ma car­rière comme un ingénieur d’études en France et à l’étranger (Maroc, Côte d’Ivoire…).

Puis, j’ai réus­si à gravir les éch­e­lons pour devenir Respon­s­able d’Affaires. Ce poste m’a per­mis de nouer des rela­tions fortes avec nos clients et d’apprécier la valeur du fac­teur humain dans les pro­jets tech­niques de grande ampleur. 

MK Ener­gies est une entre­prise de ser­vices, ce qui place les soft skills encore plus haut sur l’échelle des préreq­uis. Après avoir pris les fonc­tions de directeur des études, j’ai été nom­mé directeur tech­nique en octo­bre 2020. Il s’agit d’un poste lourd puisque mon périmètre d’action s’étend sur toutes les struc­tures opéra­tionnelles de la société. En effet, je dois organ­is­er et coor­don­ner les dif­férents métiers de MK Ener­gies qui sont l’offre d’expertise à Reims à tra­vers les entités MK Pow­er, MK Sys­tems et MK Team ain­si que nos offres de prox­im­ité à Saint-Dizier, Reims, Saint-Quentin et Arras.

Quels sont le positionnement et les principaux métiers de MK Energies ?

MK Ener­gies est un con­cep­teur inté­gra­teur indépen­dant en génie élec­trique, qui met ses exper­tis­es en élec­trotech­nique, en automa­tismes et en main­te­nance au ser­vice des clients indus­triels à forts enjeux énergé­tiques. La société se dis­tingue par une forte crois­sance depuis 2013, pas­sant de 5 à 130 col­lab­o­ra­teurs, et s’appuie sur un savoir-faire tech­nique unique, recon­nu en France, et partout ailleurs (Afrique, Russie…). Notre activ­ité se décline donc en deux prin­ci­paux volets : 

un pre­mier axe de con­cep­tion et de mise en œuvre des sys­tèmes de dis­tri­b­u­tion élec­trique de forte puis­sance (quelques dizaines de mégawatts) à tra­vers notre branche MK Pow­er auprès des indus­triels (aciéries, papeterie, sucrerie…) ;

notre deux­ième cœur de méti­er est porté par MK Sys­tems qui conçoit des solu­tions d’automatisation et de con­trôle com­mande des process à des­ti­na­tion des gros indus­triels. Nous béné­fi­cions ain­si d’un posi­tion­nement hybride et d’une approche com­mer­ciale diver­si­fiée, con­juguant l’ensemble des exper­tis­es et des métiers dans chaque indus­trie. Cela nous per­met d’assurer la cou­ver­ture la plus exhaus­tive pos­si­ble de la chaîne de valeur de nos clients.

Pour com­pléter cette approche d’expertise, nous mail­lons le ter­ri­toire avec des agences locales au plus près de nos clients pour les aider au quo­ti­di­en dans leurs pro­jets. Cette prox­im­ité est syn­onyme de réac­tiv­ité, c’est le vrai sens du ser­vice. C’est d’autant plus néces­saire que les dis­posi­tifs d’aide aux économies d’énergies sont mul­ti­ples et par­fois com­plex­es (cer­ti­fi­cat d’économies d’énergie par exemple).

Vous avez été amené à travailler sur des projets importants tout au long de votre carrière. Quels sont ceux qui vous ont le plus marqué depuis que vous avez rejoint MK Energies ?

Avant de pren­dre mes fonc­tions de directeur tech­nique, j’ai par­ticipé au pro­jet de mise en œuvre de 3 tur­boal­ter­na­teurs d’une puis­sance de 6 mégawatts dans une sucrerie en Côte d’Ivoire. Mise à part l’emplacement du chantier, le pro­jet a été com­plexe pour plusieurs raisons tech­niques et humaines. En effet, il a fal­lu gér­er le fonc­tion­nement des tur­boal­ter­na­teurs de manière simul­tanée tout en se coor­don­nant avec l’activité des équipes mul­ti­lingues des autres entre­pris­es. En sus, il y a eu plusieurs décalages dans les plan­nings ce qui a com­plex­i­fié davan­tage cette mis­sion. Quant au pro­jet phare de 2021, MK Ener­gies se mobilise afin de met­tre en place son pro­pre cen­tre de for­ma­tion : MK School, autour de trois prin­ci­paux enjeux : dévelop­per les com­pé­tences de nos équipes exis­tantes, for­mer nos nou­veaux col­lab­o­ra­teurs et pal­li­er le manque de pro­fils tech­niques capa­bles d’intégrer nos métiers. Au-delà, ce pro­jet nous per­me­t­tra d’inclure nos clients dans cette démarche d’amélioration continue.

Quels sont les principaux enjeux qui persistent ?

Nous sommes face au défi de recruter des pro­fils tech­niques qui soient à la hau­teur des exi­gences de nos métiers. Nous souhaitons que MK School soit un pre­mier pas vers l’atteinte de cet objec­tif. En par­al­lèle, nous devons accom­pa­g­n­er nos clients dans leurs démarch­es de décar­bon­a­tion qui con­stituent des pro­jets à très grande échelle. Au-delà des dis­cours poli­tiques, il s’agit d’une réal­ité qui néces­site de l’agilité et de l’expertise. Dans la con­ti­nu­ité de ce dernier enjeu, nous devons égale­ment aider nos clients à appréhen­der l’industrie 4.0 alors que la plu­part des usines ont du mal à se dig­i­talis­er. Notre méti­er con­siste à gér­er des pro­jets qui se dévelop­pent à une très grande vitesse. Cela nous oblige à engager toutes les par­ties prenantes dans une démarche d’optimisation, notam­ment des flux d’informations au plus près des équipements indus­triels. Il s’agit effec­tive­ment du seul moyen pour réus­sir à min­imiser l’écart entre les avancées tech­nologiques et la réal­ité du terrain.

Pour conclure, comment voyez-vous votre métier évoluer dans l’avenir sous l’impulsion de la course vers l’industrie 4.0 ?

Nos métiers et nos pro­jets évolu­ent de plus en plus vite vers des proces­sus dig­i­tal­isés. Il y a une myr­i­ade d’informations issue de la chaîne indus­trielle. Il est donc pri­mor­dial de faire le tri pour ne pas se noy­er dans les infor­ma­tions et donc per­dre en pro­duc­tiv­ité. De plus, la dig­i­tal­i­sa­tion des proces­sus expose les entre­pris­es aux risques de cyber­at­taques et nous avons déjà vu les dégâts qu’elles peu­vent causer. Pour faire face à ces risques, le futur des sys­tèmes indus­triels doit s’appuyer sur des proces­sus à la fois dig­i­taux et sécurisés. En par­al­lèle, le monde de l’industrie est aus­si le reflet de notre société, où l’instantanéité prime et où les déci­sions sont pris­es du jour pour le lende­main, au point de devoir finalis­er les pro­jets avant même qu’ils ne soient lancés. 

Ce temps d’ingénierie de plus en plus court met une pres­sion énorme sur nos équipes pour qu’elles maîtrisent les out­ils infor­ma­tiques au bureau comme au chantier. Par ailleurs, la révo­lu­tion 4.0 ne doit pas occul­ter les savoir-faire tech­niques de base, sans lesquels le 4.0 devient inutile. 

Dans l’avenir, les com­pé­tences tech­niques seront très demandées parce que les pro­jets devien­dront plus com­plex­es, dans un tem­po plus ser­ré. Pour cela, nous croyons en notre mod­èle d’une entre­prise de ser­vice, qui maîtrise ses fon­da­men­taux tech­niques et qui souhaite les partager avec les généra­tions de demain pour accom­pa­g­n­er nos clients dans tous leurs pro­jets énergétiques.


En bref

  • 130 col­lab­o­ra­teurs
  • 25 M€ de chiffre d’affaires
  • Cer­ti­fiée MASE depuis 3 ans 
  • 6 implan­ta­tions : Reims, Saint-Dizier, Arras, Dunkerque, Saint-Quentin et Vervins

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