L’Europe des autoroutes

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°534 Avril 1998Par : Jean-Antoine WINGHART (53)Rédacteur : Jacques BOURDILLON (45)

L’auteur,jean-Antoine Win­ghart, est ingé­nieur géne­ral des Ponts et Chaus­sées. Il a com­men­cé sa car­rière au ser­vice de la navi­ga­tion « Rhône-Saône » à Lyon, il a été direc­teur de l’Ins­ti­tut d’ur­ba­nisme de Gre­noble, il a été direc­teur dépar­te­men­tal de l’é­qui­pe­ment des dépar­te­ments de la Marne puis du Rhône. Après avoir diri­gé avec effi­ca­ci­té et com­pé­tence (1980- 1985) l’Ins­ti­tut géo­gra­phique natio­nal (IGN), il est depuis 1985 pré­sident de l’une des plus impor­tantes socié­tés conces­sion­naires d’au­to­routes, la SAPRR (Paris-Rhin-Rhône).

Son ouvrage com­mence par un rap­pel du trai­té de Maas­tricht (1992- 1993), qui pro­pose dans son titre XII pour l’Eu­rope com­mu­nau­taire une arma­ture de réseaux de trans­ports d’éner­gie et de télé­com­mu­ni­ca­tions, et du sché­ma rou­tier et auto­rou­tier tran­seu­ro­péen (Tern 1996) pour les pays de l’Eu­rope cen­trale et orien­tale, l’i­dée d’une auto­route por­teuse de la liber­té de se dépla­cer est éga­le­ment évoquée.

L’ou­vrage se pour­suit par une des­crip­tion très sug­ges­tive des grands axes de com­mu­ni­ca­tion rou­tiers et fer­ro­viaires en Europe : les cor­ri­dors est-ouest, les fran­chis­se­ments nord-sud, les obs­tacles mon­ta­gneux (Alpes, Car­pates, Bal­kans); on découvre le goût pro­non­cé de l’au­teur (ancien direc­teur géné­ral de l’I­GN) pour la géographie.

L’ou­vrage se pour­suit par une clas­si­fi­ca­tion » auto­rou­tière » des dif­fé­rents pays d’Eu­rope en quatre caté­go­ries : ceux dont le maillage est presque ache­vé (Alle­magne de l’Ouest, Bel­gique, Luxem­bourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Autriche, Suisse), ceux dont le maillage est loin d’être ter­mi­né (Espagne, Por­tu­gal , Grèce, Irlande), les pays inter­mé­diaires qui sont en fait très proches de ceux de la pre­mière caté­go­rie (par­mi les­quels la France, l’I­ta­lie et le Dane­mark), enfin les pays d’Eu­rope du Nord mar­qués par les hypo­den­si­tés des grands espaces au nord du 60e parallèle.

Suit une des­crip­tion des grands réseaux des pays de l’U­nion euro­péenne, des pays d’Eu­rope cen­trale et orien­tale, enfin des pays du pour­tour médi­ter­ra­néen, où la Tur­quie et le Maroc appa­raissent comme les plus avancés.

L’au­teur expose ensuite les grandes étapes de la créa­tion de l’Eu­rope des auto­routes en pré­ci­sant les rôles res­pec­tifs des grandes ins­ti­tu­tions inter­na­tio­nales : Com­mis­sion des Com­mu­nau­tés (Bruxelles), Com­mis­sion éco­no­mique pour l’Eu­rope (Genève), Confé­rence éco­no­mique des ministres des Trans­ports (Cemt), des Orga­ni­sa­tions pro­fes­sion­nelles (Asse­cap, Union Rou­tiere , Irf, Aiper). Il pré­sente quelques cartes sug­ges­tives qui pré­fi­gurent l’Eu­rope des auto­routes de demain avec les grands cor­ri­dors qui res­tent à réa­li­ser. Il évoque la confé­rence de Crète (1994) et le pro­gramme Chris­to­pher­sen. Sa réflexion débouche natu­rel­le­ment sur les très impor­tants pro­blèmes de l’interopérabilité.

Avant de nous pré­sen­ter des tableaux sta­tis­tiques docu­men­tés sur les linéaires de réseaux et les inten­si­tés kilo­mé­triques des dif­fé­rents pays étu­diés, l’au­teur se livre à une réflexion sur les inter­re­la­tions entre une poli­tique des infra­struc­tures auto­rou­tières et les grands objec­tifs natio­naux et com­mu­nau­taires : le déve­lop­pe­ment éco­no­mique, l’en­vi­ron­ne­ment et l’a­mé­na­ge­ment du territoire.

L’ou­vrage se ter­mine par une carte des prin­ci­paux axes auto­rou­tiers d’in­té­rêt euro­péen exis­tants et à réaliser.

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