Les X dans le domaine de la santé

Dossier : 225e anniversaire de l'École polytechniqueMagazine N°749 Novembre 2019
Par Auriane CANO-CHANCEL (2005)

Entre­tien avec Auriane Cano-Chan­cel (2005), Direc­teur de fran­chise onco­lo­gie, gyné­co­lo­gie et uro­lo­gie, qui nous en dit plus sur Astra­Ze­ne­ca et son posi­tion­ne­ment sur le mar­ché dans le domaine de la san­té, ses prin­ci­pales mis­sions et les atouts de sa for­ma­tion à Polytechnique.

Quelques mots sur AstraZeneca France.

D’origine anglo-sué­doise et pré­sent dans le monde entier, Astra­Ze­ne­ca est un groupe bio­phar­ma­ceu­tique gui­dé par la science et axé sur la recherche et le développement.

Ce labo­ra­toire phar­ma­ceu­tique inter­na­tio­nal est pré­sent dans 3 domaines thé­ra­peu­tiques prin­ci­paux : l’oncologie, les mala­dies res­pi­ra­toires, et les mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Aujourd’hui, Astra­Ze­ne­ca est en très forte crois­sance, tirée en par­ti­cu­lier par les nom­breuses inno­va­tions dans le domaine de l’oncologie. Astra­Ze­ne­ca a en par­ti­cu­lier ces der­nières années mis à dis­po­si­tion des pro­duits de méde­cine per­son­na­li­sée pour des patients por­teurs de muta­tions géné­tiques par­ti­cu­lières, dans plu­sieurs tumeurs, comme le can­cer de l’ovaire, du sein ou encore des poumons.

Vous êtes en charge de la franchise oncologie, gynécologie et urologie. Quelles sont vos missions dans ce cadre ?

Tout d’abord, c’est un poste avec une dimen­sion mana­gé­riale assez forte. J ’ai en charge une tren­taine de per­sonnes, au siège et sur le ter­rain. on rôle est de leur trans­mettre la stra­té­gie pour nos pro­duits et les moyens néces­saires pour mener à bien leur mis­sion. Il est de mon devoir d’assurer que les sup­ports uti­li­sés par mes équipes de visi­teurs médi­caux et les dif­fé­rentes acti­vi­tés que nous fai­sons auprès des pro­fes­sion­nels de san­té sont conformes aux don­nées médicales.

Le but étant de per­mettre aux méde­cins d’avoir le bon niveau d’information médi­cale sur les pro­duits et ain­si sur la prise en charge des patients. C’est un poste où l’orientation patient est très impor­tante et au cœur de ce que nous fai­sons au quo­ti­dien. Notre mis­sion est de sou­te­nir l’équité de prise en charge de tous les patients par­tout sur le ter­ri­toire, par exemple en nous assu­rant que tous les pro­fes­sion­nels de san­té connaissent les der­nières recom­man­da­tions de prise en charge. Enfin, il ne faut pas oublier la dimen­sion scien­ti­fique ! nous sommes une indus­trie très inno­vante, avec des avan­cées scien­ti­fiques tous les jours ; notre rôle est de don­ner accès aux patients et aux méde­cins à cette inno­va­tion le plus rapi­de­ment possible.

Avec le recul, comment capitalisez-vous sur votre formation à Polytechnique ?

Tout d’abord, le pas­sage dans l’armée de l’air lors de ma pre­mière année en tant qu’instructrice mili­taire (je for­mais des mili­taires du rang) , m’a per­mis de décou­vrir que je sou­hai­tais occu­per un poste avec une forte dimen­sion de trans­mis­sion et de déve­lop­pe­ment des collaborateurs.
sur un plan scien­ti­fique, l’école nous donne un niveau d’excellence dans un large panel de dis­ci­plines, ce qui nous per­met dans le monde pro­fes­sion­nel d’appréhender plus faci­le­ment un pro­blème via dif­fé­rents angles. a 3e année en bio­lo­gie m’a four­ni des bases solides sur les­quelles je peux m’appuyer aujourd’hui lorsque j’ai besoin d’approfondir cer­tains domaines d’expertise dans le cadre des échanges scien­ti­fiques avec mes col­lègues et les médecins.

Enfin, lors de ma 4e année, j’ai eu la chance d’effectuer un mas­tère spé­cia­li­sé dans le domaine de la san­té et des bio­tech­no­lo­gies au Royaume-Uni. Cela m’a per­mis non seule­ment d’acquérir plus de connais­sances sur les pro­blé­ma­tiques busi­ness liées à la valo­ri­sa­tion de l’innovation en san­té, mais aus­si m’a don­né une ouver­ture d’esprit sur la façon dont les autres natio­na­li­tés travaillent.

Un mot à nos lecteurs qui envisagent une carrière dans le domaine de la santé ?

Mal­heu­reu­se­ment, c’est un domaine dans lequel il y a encore assez peu de poly­tech­ni­ciens. Certes, la bio­lo­gie à Poly­tech­nique n’est appa­rue que récem­ment, mais je pense que nous avons vrai­ment besoin de gens en pro­ve­nance de grandes écoles dans notre secteur.

Les car­rières qui s’ouvrent aux étu­diants des grandes écoles sont nom­breuses, tant dans les fonc­tions mar­ke­ting et ventes, ou la vision stra­té­gique et la capa­ci­té à syn­thé­ti­ser les pro­blé­ma­tiques ne peuvent être que béné­fiques, qu’autour de la bio-infor­ma­tique et de l’intelligence artificielle.

Cela offre des débou­chés extrê­me­ment inté­res­sants pour les poly­tech­ni­ciens qui sou­haitent être sti­mu­lés intel­lec­tuel­le­ment. Sur­tout, il ne faut pas oublier qu’au-delà de cet attrait intel­lec­tuel, il y a aus­si un sens, un enga­ge­ment dans ce domaine avec un impact réel sur le deve­nir des patients malades.

C’est la com­bi­nai­son de ces fac­teurs qui m’a pous­sée vers l’industrie phar­ma­ceu­tique, et je suis per­sua­dée que de nom­breux étu­diants de grandes écoles se recon­nai­tront dans ce choix.

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