L’emploi des docteurs et l’évolution du doctorat

Dossier : Recherche et sociétéMagazine N°650 Décembre 2009
Par Denis RANDET (59)

Cet arti­cle est une adap­ta­tion rac­cour­cie d’un chapitre du livre Futuris 2009, pub­lié aux édi­tions Odile Jacob. Ce chapitre a été écrit avec Clarisse Ange­li­er (chef du ser­vice Cifre à l’ANRT), Hervé Biauss­er (directeur de l’École cen­trale Paris) et Jean-Claude Lehmann (ancien directeur de la Recherche de Saint-Gob­ain, mem­bre de l’Académie des technologies).

REPÈRES
Dans tous les pays, les doc­teurs sont les prin­ci­paux cadres de la recherche. Dans la recherche publique, le titre est néces­saire à peu près partout. Dans la recherche privée, il y a con­cur­rence avec des ingénieurs qui n’ont pas le titre, mais la qual­i­fi­ca­tion inter­na­tionale du doc­tor­at ren­force désor­mais son importance.
Les doc­tor­ants con­stituent une part impor­tante de la force de tra­vail de recherche publique : en France, à peu près la moitié.
En France, où mal­heureuse­ment les pas­sages du pub­lic au privé en cours de car­rière sont « homéopathiques », les doc­teurs con­stituent la prin­ci­pale passerelle humaine entre la recherche publique et la recherche privée.
Le doc­tor­at et le post-doc­tor­at sont un moyen pour les pays les plus dévelop­pés, à com­mencer par les États-Unis, d’attirer des tra­vailleurs de qual­ité, dont une par­tie restera sur place, ou qui, au moins, con­serveront des liens avec les réseaux locaux.

Para­doxe : les jeunes qui, pourvus d’un diplôme de niveau bac + 5, con­sacrent trois ou qua­tre ans de plus à pré­par­er un doc­tor­at trou­vent moins facile­ment que leurs cama­rades un emploi à durée indéter­minée. Qu’est-ce qui peut pouss­er un diplômé à faire ce par­cours sup­plé­men­taire ? Qu’est-ce qui explique l’attitude des employeurs ?

C’est la ten­sion entre ces deux élé­ments, l’intérêt col­lec­tif du doc­tor­at et son attrac­tiv­ité pour les jeunes tal­ents et pour les employeurs, qui car­ac­térise une sit­u­a­tion encore défi­ciente, chargée d’un poids his­torique, affligée de plusieurs con­tra­dic­tions, mais en pleine évo­lu­tion positive

Le point de vue exprimé ici est celui d’un prati­cien, chargé d’une respon­s­abil­ité par­tielle, celle de faire fonc­tion­ner, par délé­ga­tion du min­istère de la Recherche, les Con­ven­tions indus­trielles de for­ma­tion par la recherche (Cifre), où les doc­tor­ants pré­par­ent leur thèse comme salarié d’une entre­prise, en col­lab­o­ra­tion avec un lab­o­ra­toire pub­lic, avec l’aide d’une sub­ven­tion de l’É­tat. Dis­posi­tif créé en 1981, en appli­ca­tion d’un rap­port dû à nos cama­rades Fré­jacques, Pierre et Déjou. Il n’a cessé de se dévelop­per : aujour­d’hui, un nou­veau doc­teur français sur sept (hors doc­tor­at ès let­tres) en est issu. On lui doit une bonne par­tie des recrute­ments de doc­teurs par les entre­pris­es, une autre étant due à l’ac­tion de l’As­so­ci­a­tion Bernard Grégory.

Les docteurs dans les entreprises

Les entre­pris­es français­es embauchent chaque année presque le tiers des nou­veaux doc­teurs qui cherchent un emploi en France. On ne fait guère mieux dans les pays comparables.

Mais qui n’a enten­du l’his­toire du Français aux deux cartes de vis­ite, son titre de doc­teur ne fig­u­rant que sur celle qu’il des­tine à l’é­tranger ? Qui n’a enten­du, en con­tre­point des com­pli­ments adressés à la qual­ité des ingénieurs français, le reproche fait aux grandes écoles de détourn­er du doc­tor­at et de la recherche ” nos meilleurs cerveaux ” et aux entre­pris­es d’embaucher des ingénieurs plutôt que des docteurs ?

Dans un lab­o­ra­toire améri­cain, être doc­teur est indis­pens­able en ter­mes de crédibilité

Les doc­teurs sont le plus sou­vent recrutés à l’ini­tia­tive des respon­s­ables de la recherche. Les directeurs des ressources humaines, au niveau d’une direc­tion générale, ne con­nais­sent pas les doc­teurs, au sens où ils ne cherchent pas à iden­ti­fi­er ce diplôme pour la ges­tion de leurs personnels.

Ensuite, à la dif­férence de ceux qui ont choisi le secteur pub­lic, beau­coup des chercheurs recrutés par les entre­pris­es quit­tent la recherche après quelques années. Il n’est pas facile de savoir si ce pas­sage ini­tial par la recherche leur ouvre des per­spec­tives plus intéres­santes, même si l’on entend dire, ici ou là, qu’ils sont bien adap­tés à l’en­vi­ron­nement ouvert et changeant des entre­pris­es modernes.

Le doc­tor­at est en train de devenir le passe­port des chercheurs employés par les entre­pris­es multi­na­tionales. Cer­taines entre­pris­es l’af­fir­ment de manière pré­cise : ” Si j’en­voie un chercheur français dans un de mes lab­o­ra­toires améri­cains, il faut qu’il soit doc­teur ; c’est indis­pens­able en ter­mes de crédi­bil­ité et d’ac­cès aux réseaux. ”

En France, les entre­pris­es ont encore du mal à appréci­er la qual­ité de la for­ma­tion uni­ver­si­taire et du doc­tor­at. Le titre de doc­teur est encore accordé avec des niveaux d’ex­i­gence mal défi­nis, d’ailleurs inévitable­ment vari­ables, puisqu’il s’ag­it appréci­er un tra­vail per­son­nel et non des résul­tats d’examens.

Quel salaire d’embauche ?

Les pra­tiques ne sont pas uni­formes et elles évolu­ent, plutôt à la hausse. Il est encore assez courant qu’un doc­teur soit recruté comme un cadre avec un ou deux ans d’an­ci­en­neté, alors qu’il en a au moins trois. Mais un cadre de quel niveau ? De plus en plus d’en­tre­pris­es pren­nent comme référence les grandes écoles de niveau A. Le doc­tor­at peut donc être finan­cière­ment intéres­sant dès cette pre­mière embauche pour ceux qui sor­tent d’autres écoles ou de mas­ters d’u­ni­ver­sité. A con­trario, les nor­maliens et autres poly­tech­ni­ciens ou cen­traliens qui veu­lent faire car­rière dans le privé ne trou­vent pas ici d’inci­ta­tion pour com­mencer par la recherche.

Faut-il légifér­er ? C’est une ten­ta­tion française clas­sique. Mais atten­tion aux effets per­vers : des entre­pris­es pour­raient alors ne pas recruter des per­son­nes qu’elles seraient oblig­ées de pay­er trop cher pour l’opin­ion qu’elles en ont. Com­mençons par amélior­er la qual­ité et la faire reconnaître.

Des salaires très variables
En Alle­magne, au Roy­aume-Uni et aux États-Unis, les doc­tor­ants sont recrutés sous con­trat à durée déter­minée par les uni­ver­sités ; la par­tic­i­pa­tion des entre­pris­es se con­cré­tise par les con­trats de recherche ou les dota­tions. La rémunéra­tion des doc­tor­ants est vari­able : en Alle­magne, le salaire annuel est de l’ordre de 17 000 euros pour un statut d’employé sci­en­tifique ; au Roy­aume-Uni, il varie de 18 000 à 36 000 euros. En France, la moyenne des allo­ca­tions annuelles offertes par les dif­férents dis­posi­tifs est de 22 000 euros. L’implication d’une entre­prise per­met d’offrir une meilleure rémunéra­tion : en 2008, dans le cadre du dis­posi­tif Cifre, où le doc­tor­ant est salarié d’une entre­prise, le salaire moyen a été de 26 500 euros.

Se dégager du poids du passé

Tra­vailler avec les entreprises
Les dis­posi­tifs qui per­me­t­tent aux étu­di­ants, puis aux doc­tor­ants, de tra­vailler avec les entre­pris­es sont très for­ma­teurs. À com­mencer par les stages de mas­ter, qu’il faudrait d’au­tant plus dévelop­per qu’ils peu­vent aider au bon moment à faire un choix d’ori­en­ta­tion en con­nais­sance de cause.

Ce passé pèse encore lourd. Il y a eu trop de travaux sans impact véri­ta­ble, de doc­tor­ants insuff­isam­ment encadrés, voire isolés, de rémunéra­tions dérisoires sans cou­ver­ture sociale, d’in­dif­férence à l’in­ser­tion pro­fes­sion­nelle des doc­teurs. Cas minori­taires, mais assez nom­breux pour affecter l’im­age de l’ensemble.

S’engager en connaissance de cause

Il faut com­mencer par amélior­er la qual­ité et la faire reconnaître

On a con­nu trop de jeunes diplômés s’en­gageant dans un doc­tor­at par con­ti­nu­ité, sous l’in­flu­ence de leur envi­ron­nement immé­di­at, sans infor­ma­tion ni réflex­ion sur leur avenir. Le pre­mier impératif est de s’as­sur­er qu’on a du goût pour la recherche, surtout pour les élèves des écoles, où le con­tact avec les chercheurs s’avère moins naturel, même s’il y a eu beau­coup de pro­grès. La ques­tion des débouchés ultérieurs a été beau­coup nég­ligée ; elle est main­tenant prise en compte, comme une des mis­sions impor­tantes des écoles doc­tor­ales. Mais fournir l’in­for­ma­tion per­ti­nente au bon moment reste un souci.

Une faible rémunération en début de carrière

La rémunéra­tion des doc­tor­ants est l’élé­ment com­para­tif le plus directe­ment acces­si­ble et l’ex­pli­ca­tion la plus évi­dente du manque d’at­trac­tiv­ité du doc­tor­at. Une fois les abus cor­rigés, ce qui est main­tenant à peu près le cas en France où la plu­part des doc­tor­ants béné­fi­cient d’un statut pro­fes­sion­nel, il reste que les années de doc­tor­at impliquent un sac­ri­fice financier.

C’est vrai dans tous les pays de référence : le doc­tor­ant souf­fre partout de l’am­biguïté de sa sit­u­a­tion, mi-étu­di­ant, mi-chercheur.

Des difficultés dans le monde entier

Pro­mou­voir la notoriété
Le doc­tor­at est, pour l’avenir, un enjeu majeur dans la répu­ta­tion des uni­ver­sités français­es et un des déter­mi­nants de l’im­age des grandes écoles. Ces dernières en ont pris con­science et la recherche y tient une place crois­sante. Les uni­ver­sités français­es sont moins entraînées à pro­mou­voir leur image. Et le paysage uni­ver­si­taire français, en pleine tran­si­tion, est assez dif­fi­cile à déchiffr­er depuis l’é­tranger. Accroître la masse d’une uni­ver­sité, à des niveaux approchant la cen­taine de mil­liers d’é­tu­di­ants, n’est pas un moyen de pro­gress­er dans les classe­ments inter­na­tionaux. En revanche, il peut être judi­cieux de s’as­soci­er, entre uni­ver­sités et avec de grandes écoles, pour con­stituer de véri­ta­bles Grad­u­ate Schools, véhicules d’une notoriété internationale.

Dans les trois pays les plus sig­ni­fi­cat­ifs pour une com­para­i­son, c’est-à-dire les États-Unis, la Grande-Bre­tagne et l’Alle­magne, la ques­tion de l’at­trac­tiv­ité du doc­tor­at est posée. Et c’est bien la faib­lesse com­par­a­tive des rémunéra­tions ini­tiales qui est en cause. Les États-Unis s’en sor­tent en atti­rant les doc­tor­ants du monde entier, mais s’in­quiè­tent de la vul­néra­bil­ité correspondante.

La Grande-Bre­tagne et l’Alle­magne se soucient de la qual­ité du doc­tor­at, avec des éclairages dif­férents : en Grande-Bre­tagne, c’est le car­ac­tère trop étroite­ment académique qui rebute les entre­pris­es ; en Alle­magne, où l’im­age du doc­tor­at est excel­lente, y com­pris pour les entre­pris­es, la dif­fi­culté est la con­ti­nu­ité du tra­vail de thèse, car de nom­breux doc­tor­ants tra­vail­lent en alter­nance, faute encore une fois d’une rémunéra­tion suffisante.

Une formation trop étroite ?

Le reproche le plus fréquent que les entre­pris­es font à la for­ma­tion doc­tor­ale est que celle-ci ignore les réal­ités de leur vie. Ce reproche vise la for­ma­tion uni­ver­si­taire, puisqu’elles dis­ent n’avoir pas de doute à l’é­gard des doc­teurs qui sont ingénieurs. Cela ren­voie à une réal­ité plus générale, qui ne con­cerne pas que l’emploi par le secteur privé : dans le monde de l’open inno­va­tion, on a besoin aujour­d’hui de for­ma­tions plus ouvertes. Et ce pour plusieurs raisons : tra­vail en équipe, inter­dis­ci­pli­nar­ité crois­sante, développe­ment des échanges inter­na­tionaux, impor­tance, dès le stade de la recherche, des enjeux soci­aux et économiques.

Le doc­tor­ant souf­fre partout de l’am­biguïté de sa sit­u­a­tion, mi-étu­di­ant, mi-chercheur.

Dans le cadre des écoles doc­tor­ales, des for­ma­tions com­plé­men­taires font main­tenant par­tie du bagage. Cepen­dant, la pré­pa­ra­tion d’une thèse absorbe beau­coup de temps, et ces for­ma­tions ne peu­vent dépass­er quelques semaines. D’abord, il faut essay­er de faire le max­i­mum de choses pen­dant le mas­ter, comme le font les écoles : le doc­tor­at n’est pas une péri­ode de rattrapage.

Sans met­tre en cause l’ef­fi­cac­ité du mas­ter, la Grande-Bre­tagne envis­age, tout en red­outant des effets per­vers, de pro­longer le doc­tor­at. Aux États-Unis, celui-ci s’é­tale sou­vent sur qua­tre ou cinq ans, avec des for­ma­tions de niveau très élevé pour les meilleurs doctorats.

La pertinence avant l’excellence

Si l’on veut amélior­er la sit­u­a­tion française, il faut faire pro­gress­er la qual­ité du doc­tor­at et les manières de la démon­tr­er. Aug­menter le nom­bre n’est pas en soi un objectif.

Il faut faire pro­gress­er la qual­ité du doc­tor­at et les manières de la démontrer.

La France a d’ailleurs un nom­bre de doc­teurs con­ven­able en pro­por­tion de son effort de recherche (env­i­ron 8 000 par an, hors let­tres). C’est sur la qual­ité des sujets, des doc­tor­ants, de l’en­cadrement et du suivi que peu­vent se con­stru­ire la recon­nais­sance et la notoriété du doc­tor­at. Le con­cept de per­ti­nence est ici plus appro­prié et exigeant que ” l’ex­cel­lence ” tant invoquée.

Un indi­ca­teur important
Le recrute­ment des doc­teurs par les entre­pris­es est un indi­ca­teur impor­tant. Dans les col­lab­o­ra­tions qu’elle établit avec elles, la recherche publique doit don­ner au doc­tor­at une place sig­ni­fica­tive. Il est tout aus­si néces­saire que les entre­pris­es con­sid­èrent le doc­tor­at comme un élé­ment impor­tant de leur stratégie d’in­no­va­tion. Cela ne se fera pas sans amélior­er la con­nais­sance réciproque : com­bi­en de DRH et de respon­s­ables d’é­coles doc­tor­ales ont eu l’oc­ca­sion de s’expliquer ?

Dans un con­texte de plus en plus mar­qué par la respon­s­abil­ité et la mise en con­cur­rence, il y aura de fortes dif­féren­ci­a­tions. Il est impor­tant que la ” per­for­mance ” de la for­ma­tion doc­tor­ale soit mesurée et que les moyens accordés dépen­dent des résul­tats. Il fau­dra être plus exigeant sur des élé­ments que l’on con­naît depuis dix ans : l’in­térêt des sujets de thèse, la qual­i­fi­ca­tion des doc­tor­ants, les con­di­tions de tra­vail et, in fine, la qual­ité de la sou­te­nance et de la délivrance du diplôme.

Sur un sujet aus­si com­plexe, en pleine évo­lu­tion, qui porte encore le poids d’in­suff­i­sances anci­ennes, on pour­rait ne retenir de ce texte qu’une tonal­ité cri­tique. Rap­pelons que, bien mené, le doc­tor­at est une occa­sion d’ex­cep­tion dans une vie pro­fes­sion­nelle. Pour un jeune doc­tor­ant, n’est-ce pas une chance de se trou­ver investi, avec trois ou qua­tre ans de liber­té de manœu­vre, d’un tra­vail orig­i­nal, por­teur d’un véri­ta­ble impact, dont on lui attribuera sans con­tes­ta­tion le mérite ? Tra­vail qu’il accom­pli­ra entouré de gens pas­sion­nés, dans une atmo­sphère d’en­t­hou­si­asme et de décou­verte, en ayant accès à un ” maître ” qui pren­dra tout le temps de répon­dre à ses ques­tions en le trai­tant déjà comme un égal ; tra­vail où il sera en rela­tion avec un réseau inter­na­tion­al de per­son­nes qui s’in­téressent au même sujet. Pourquoi douter de son avenir ? .

La place des doc­teurs dans les comités exécutifs
Peut-on éval­uer la place des doc­teurs dans l’élab­o­ra­tion des straté­gies des grandes entre­pris­es ? À titre indi­catif et sans pré­ten­tion sta­tis­tique, l’analyse suiv­ante porte sur 72 entre­pris­es appar­tenant au ” Top 100 ” des entre­pris­es mon­di­ales actives en R & D, recen­sées par le ” R & D Score­board “. On compte en moyenne près de deux doc­teurs au sein de chaque comité exé­cu­tif et un mem­bre du comité exé­cu­tif sur six est doc­teur. Deux pays se situent large­ment au-dessus de cette moyenne, l’Alle­magne et la Suisse. Mais la France (étude sur cinq entre­pris­es) dépasse égale­ment la moyenne. Aux États-Unis, la pro­por­tion est plus faible. Cette pro­por­tion de doc­teurs dans les instances dirigeantes dépend aus­si des secteurs. Elle est forte dans les indus­tries chim­iques et l’au­to­mo­bile où l’Alle­magne est très représentée.

PAYS Nbre de doc­teurs au CE % de docteurs
Allemagne 3,9 57,3%
Suisse 3,7 31,4%
France 1,6 20,5%
Pays-Bas 1,5 17,6%
Royaume-Uni 1,2 14,3%
États-Unis 1,4 8,1%
Moyenne sur 11 pays 1,9 13,7%
Secteur d’ac­tiv­ité Nbre de doc­teurs au CE % de docteurs
Chimie 2,6 30,1%
Automobile 2,5 23,3%
Electronique 3 23,1%
Pharmacie 2,5 21,3%
Logiciels 3 19,0%
Aérospatial 1,8 13,0%
Moyenne sur 14 secteurs 1,9 13,7%

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