Le Risk Management : vers un modèle plus humain, plus technique, plus réactif

Le Risk Management : vers un modèle plus humain, plus technique, plus réactif

Dossier : Vie des entreprises | Magazine N°808 Octobre 2025
Par Valentine de LASTEYRIE

Face à la complexité croissante des risques, Albingia affirme son modèle indépendant, fondé sur la proximité, l’agilité et l’expertise technique. Dans cet entretien, Valentine de Lasteyrie, directrice générale de la compagnie, revient sur les grandes transformations du secteur, la place du Risk Management dans la stratégie des entreprises, et la vision portée par Albingia pour répondre aux enjeux de demain.

Comment Albingia accompagne-t-elle ses clients ?

Albingia, seule compagnie d’assurance 100 % française et indépendante, fait le choix stratégique de s’appuyer exclusivement sur un réseau de plus de 5 000 courtiers pour assurer les risques des PME, ETI et grands groupes français. La compagnie est spécialisée dans les risques d’entreprises, tels que la construction, les risques techniques, le dommage aux biens, le transport, la responsabilité civile, les risques spéciaux, l’art et le précieux ou l’individuelle accident. Albingia compte 333 collaborateurs répartis sur l’ensemble du territoire à travers 7 délégations. 

Nous accompagnons nos partenaires dans une vision de long terme. Notre approche se distingue par une connaissance fine des territoires, une analyse ultra technique des risques spécifiques à chaque secteur d’activité, une anticipation permanente des risques émergents et du point de vue organisationnel, des circuits de décision courts. 

Notre modèle indépendant et à taille humaine garantit ainsi aux courtiers, quels que soient leur taille et leur profil, un accompagnement technique sur mesure, agile et avec une proximité de chaque instant.

Comment la fonction Risk Management s’est-elle transformée face à la complexité croissante des systèmes économiques et industriels ?

La fonction Risk Management s’est profondément transformée en passant d’une fonction de reporting et de conformité à celle de conseil stratégique. Aujourd’hui, en tant qu’acteur intégré dans la gouvernance de l’entreprise, le risk manager joue un rôle essentiel dans la préparation de l’entreprise à l’incertitude. De ce fait, sa capacité à anticiper et à gérer les risques de manière proactive et transverse permet à l’entreprise non seulement de surmonter les aléas par l’anticipation et la prévention, de gagner en résilience opérationnelle mais aussi d’en saisir des opportunités d’innovation et de croissance. 

En tant qu’assureur, notre mission est d’accompagner les risk managers dans leur rôle de pilotage des risques et ainsi contribuer à préserver l’activité de leur entreprise tout en soutenant leur développement à long terme. 

Les modèles classiques d’évaluation des risques sont-ils encore adaptés aux ruptures climatiques et technologiques ? 

Nous évoluons dans un environnement complexe où les risques augmentent en fréquence et en intensité. Il est clair que le secteur de l’assurance est aujourd’hui confronté à deux défis majeurs, jusque dans ses fondamentaux de devoir d’assurance : l’assurabilité des risques et la gestion opérationnelle des sinistres.

Dans ce contexte, les modèles classiques d’évaluation des risques, basés sur des données historiques et des scénarios prévisibles, sont de plus en plus limités face aux ruptures climatiques ou technologiques qui ne suivent pas des trajectoires linéaires. 

Nous constatons un besoin fort d’approches plus agiles, adaptatives et l’usage de technologies sans rupture de chaîne pour anticiper des scénarios nouveaux. Les assureurs doivent également rendre leurs processus de gestion dynamiques, activables « à la demande », et ainsi développer un modèle d’assurance davantage tourné vers l’innovation par la donnée et la flexibilité opérationnelle afin de préserver le temps de la proximité et de l’accompagnement humain auprès des assurés.

Les attentes des clients d’Albingia ont-elles changé ?

Nos clients recherchent plus qu’une simple couverture d’assurance. Ils recherchent un partenaire actif capable de les accompagner tout au long de leur cycle de vie. Cela passe par une expertise technique et une relation de proximité permanente. Et plus le contexte sera volatil et les technologies avancées, plus les attentes sur le critère humain seront exigeantes.

“Plus le contexte sera volatil et les technologies avancées, plus les attentes sur le critère humain seront exigeantes.”

Disponibilité ; écoute ; qualité, personnalisation et délais de réponse ; dialogue avec un interlocuteur au pouvoir décisionnaire ; relation long terme ; expertise ; proximité ; prévention ; empathie en gestion des sinistres… Sur chacun de ces items, nous nous engageons chaque jour. Chez Albingia, nous croyons fermement que l’accompagnement client doit allier l’efficacité des outils technologiques à la valeur inestimable de l’intelligence humaine. 

Quelles compétences jugez-vous indispensables pour bâtir la gestion du risque de demain ? 

 La gestion des risques de demain nécessitera une approche totalement intégrée et holistique, capable d’appréhender la complexité croissante des risques dans un environnement incertain, interconnecté et en transformation rapide. Cette approche devra conjuguer performance technologique, intelligence humaine et vision systémique, afin de mieux anticiper les risques sur le temps long et renforcer la résilience collective. 

“La gestion des risques de demain nécessitera une approche totalement intégrée et holistique, capable d’appréhender la complexité croissante des risques dans un environnement incertain.”

Elle implique des compétences pointues en ingénierie du risque, notamment en modélisation prédictive des risques complexes, en analyse de données massives (big data) et en intelligence artificielle. La maîtrise des technologies émergentes telles que la blockchain constituera également un levier essentiel pour garantir la traçabilité, automatiser les processus et sécuriser les interactions. Ces outils permettront aux assureurs et aux assurés d’évaluer les expositions de façon plus fine, de renforcer la transparence des échanges et de personnaliser les besoins en assurance en temps réel.

Au-delà de la dimension technique, le Risk Management de demain reposera sur une pensée systémique et interdisciplinaire, capable de comprendre les interdépendances entre les risques et d’intégrer des enjeux environnementaux, sociaux et réglementaires dans les stratégies d’anticipation. Cela exigera aussi des compétences humaines fortes : capacité à coopérer au sein d’équipes pluridisciplinaires, à dialoguer avec des parties prenantes variées, et à bâtir une relation assureur-assuré plus servicielle, personnalisée et fondée sur la prévention. Enfin, cette transformation s’inscrit dans un contexte d’exigence accrue en matière de durabilité et de responsabilité, ce qui implique de nouvelles compétences en évaluation des risques ESG, en analyse d’impact et en pilotage de la transition.  

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