Le réseau et l’infini

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°523 Mars 1997Par : Philippe FORGET et Gilles POLYCARPE (72)

Les réseaux envahissent notre monde, notre vie, jusqu’à notre lan­gage. Ne par­le-t-on pas désor­mais de “ faire jouer ses réseaux ”, là où l’on par­lait de “ faire jouer ses amis ” ou “ses rela­tions” ? Le voca­ble ne traduit-il pas une pro­fonde muta­tion anthro­pologique, sociale et stratégique des exis­tences indi­vidu­elles et collectives ?

Telle est l’ambition de cet ouvrage : saisir et mon­tr­er à tra­vers sa genèse philosophique et sociale pourquoi le réseau, de néces­sité sub­al­terne, est devenu la norme dom­i­nante de l’Occident ultramoderne.

Méth­ode de la puis­sance matérielle et de la sûreté générale, le réseau est fon­da­men­tale­ment stratégique. Il impose ses paramètres d’efficacité aux luttes infor­ma­tion­nelles, économiques et mil­i­taires. Proces­sus de dom­i­na­tion instru­men­tale, il recou­vre l’ancienne Terre et ses milieux, pen­dant qu’il pro­duit à l’infini ses con­nex­ions de puis­sance, con­fig­u­rant ain­si de nou­velles con­di­tions pra­tiques, sociales et cul­turelles de l’agir stratégique. Tac­tiques et opéra­tions mil­i­taires en sont, par exem­ple, pro­fondé­ment modifiées.

À la suite de L’homme machi­nal, les deux auteurs pour­suiv­ent, dans ce nou­v­el essai, leur réflex­ion sur l’humanité plané­taire qui se pro­file, livrée au jeu ter­mi­nal de la Matière déchaînée.

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