Le mystère Coriolis

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°696 Juin/Juillet 2014Par : Alexandre MOATTI (78)Rédacteur : JREditeur : Paris – CNRS Éditions – 2014 – 15, rue Malebranche, 75005 Paris.

Si la force de Cori­o­lis est uni­verselle­ment con­nue, l’homme qui lui a don­né son nom l’est beau­coup moins. Cet éton­nant décalage est à l’origine de cet ouvrage.

Gas­pard-Gus­tave de Cori­o­lis (7792–1843) a vécu pour la sci­ence et l’enseignement. Céli­bataire, réservé, sa vie est recluse, séden­taire, sans aspérités. Pourquoi alors s’intéresser à un savant en apparence si terne ?

Parce que son œuvre sci­en­tifique recèle des résul­tats impor­tants : il est le pre­mier à don­ner un con­tenu sci­en­tifique à la notion de tra­vail. Il définit la notion de force d’entraînement, celle de force cen­trifuge com­posée, qui per­met d’expliquer enfin cer­tains mys­tères : la rota­tion du pen­d­ule de Fou­cault, la dévi­a­tion des corps vers l’est, l’érosion uni­latérale des cours d’eau, etc.

Mais ce ne sont pas là des résul­tats épars. Le fil directeur de son œuvre, c’est la théorie des machines – nou­velle branche sci­en­tifique issue des pro­grès de Ia tech­nique. Une œuvre à la charnière entre math­é­ma­tiques et physique, entre théorie et pratique.

Cori­o­lis appar­tient à la petite troupe des ingénieurs- savants, qua­si tous issus de cette École poly­tech­nique née de la Révo­lu­tion. Con­traire­ment à une image répan­due, la sci­ence n’a pas tou­jours précédé la tech­nique. En ce pre­mier XIXe siè­cle, au con­traire, elle la rat­trape à marche forcée.

C’est donc le por­trait d’un homme emblé­ma­tique de toute une époque qu’Alexandre Moat­ti dresse ici.

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