Activités à la RATP

Le Groupe RATP : une ingénierie au service de grands projets urbains

Dossier : Dossier FFEMagazine N°719 Novembre 2016
Par Jean-Marc CHAROUD (79)

En quoi votre parcours professionnel est-il un atout pour exercer vos activités ?

Mon par­cours se car­ac­térise par une alter­nance entre secteur pub­lic et entre­prise privée. J’ai occupé des respon­s­abil­ités aus­si bien en admin­is­tra­tion cen­trale, pour le mon­tage et la réal­i­sa­tion de grands pro­jets d’infrastructures et de sys­tèmes, des respon­s­abil­ités d’exploitation ou encore de direc­tion générale d’entreprise.

La com­plé­men­tar­ité de ces expéri­ences m’est utile pour diriger un départe­ment de 1 000 per­son­nes, et d’en pilot­er la trans­for­ma­tion tech­nologique, économique et sociale pour rester au pre­mier rang mon­di­al des ingénieries inté­grées de transport. 

Quels sont les principaux chantiers menés par l’ingénierie de la RATP ?
Qui sont vos clients ?

Le prin­ci­pal client de l’ingénierie du groupe RATP est interne : le réseau Île-de-France (95 % de l’activité) qui tire prof­it de la syn­ergie du trip­tyque ingénierie/exploitation/maintenance.

Toute­fois 5 % de notre activ­ité est dédiée à l’externe. Par exem­ple, nous réal­isons des presta­tions sur le réseau de Stock­holm ou aux États- Unis dans le domaine de la sécu­rité fer­rovi­aire ou encore des presta­tions pour la SNCF, dans le cadre du déploiement des nou­veaux sys­tèmes de con­trôle des futurs trains des lignes D et E. 

Ces presta­tions sont pour mes équipes une véri­ta­ble recon­nais­sance de leur exper­tise, mais aus­si l’opportunité de « met­tre le nez à la fenêtre ». 

En par­al­lèle, dans les pro­jets phares que nous pilo­tons, je cit­erai l’automatisation de la ligne 4 (sans inter­rup­tion de traf­ic en réitérant la pre­mière mon­di­ale effec­tuée pour la ligne 1), les pro­longe­ments de la ligne 11 et de la ligne 14 au nord et au sud, la refonte des gares du RER, par­mi une mul­ti­tude de chantiers, visant la mod­erni­sa­tion de nos réseaux Bus, Tram, Métro et RER. 

Aujourd’hui, quels sont les principaux enjeux de la mobilité urbaine ?
Et comment les équipes d’ingénierie y participent-elles ?

Les enjeux ont con­sid­érable­ment évolué ces 20 dernières années. Il faut con­naître fine­ment le fonc­tion­nement de la ville, penser sa trans­for­ma­tion et imag­in­er la ville de demain qui sera une ville durable. Le monde des trans­ports y tient un rôle central. 

Pour l’ingénierie, le défi à relever se situe au niveau des infra­struc­tures durables, des sys­tèmes évo­lu­tifs et interopérables (aide à la con­duite, automa­ti­sa­tion inté­grale des lignes de métro…), de très hautes exi­gences de sécu­rité et de disponi­bil­ité ain­si qu’une recherche sys­té­ma­tique de réduc­tion de con­som­ma­tion énergétique. 

Quels sont les prochains grands travaux ?
Vos enjeux et perspectives ?

Dans le cadre du grand Paris, la RATP va réalis­er le pro­longe­ment ligne 14, au sud, jusqu’à Orly et l’aménagement des inter­con­nec­tions avec les futures gares le long de la ligne 15. La mod­erni­sa­tion con­jointe des infra­struc­tures et sys­tèmes ain­si que des trains qui a été amor­cée sur le RER A se pour­suiv­ra sur le RER B. 

Ces défis con­cer­nent aus­si l’électrisation des cen­tres bus pour le pro­jet « Bus 2025 » (80 % des 4 500 bus RATP seront alors élec­triques) ou les enjeux du véhicule autonome. 

La révo­lu­tion dig­i­tale est égale­ment un sujet majeur pour la RATP et son ingénierie : quels nou­veaux ser­vices pour nos clients et com­ment les ali­menter en don­nées ? Que peu­vent nous apporter les objets con­nec­tés pour la main­te­nance et la con­nais­sance des flux d’exploitation ?

En par­al­lèle à l’arrivée des nou­velles tech­nolo­gies plus « volatiles » émerge un enjeu tech­nologique et cul­turel : com­ment main­tenir des équipements gérés en cycles longs (plusieurs dizaines d’années), voire por­teurs d’exigences de sécu­rité, tout en faisant face à l’évolution per­ma­nente des tech­nolo­gies numériques qu’ils abritent ? 

Que vous a apporté la formation polytechnique et en quoi vous a‑t-elle donné les outils indispensables pour performer au sein de votre secteur d’activité ?

Pen­dant mes class­es pré­para­toires, j’ai acquis de la méthode. À l’école Poly­tech­nique, j’ai appro­fon­di un cer­tain nom­bre de con­nais­sances vues en class­es pré­para­toires dans le domaine des sci­ences et de la tech­nique, tout en élar­gis­sant ma cul­ture en économie et en sci­ences sociales. Mon pas­sage en « école d’application », les Ponts et Chaussées m’a per­mis de murir mes choix d’orientation professionnelle. 

En marge de l’école d’application, j’ai passé un DEA en intel­li­gence arti­fi­cielle. Il m’a don­né une cul­ture sur les sys­tèmes, qui m’a été très utile pour la suite de mon par­cours professionnel. 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ingénieurs polytechniciens ?
Quels sont les atouts de l’entreprise pour donner envie aux jeunes talents de vous rejoindre ?

Vis­er des postes très opéra­tionnels avec un fort con­tenu tech­nique ou pro­jet sans pour autant nég­liger les autres facettes du méti­er : le man­age­ment, la communication… 

Les métiers de l’ingénierie offrent de très belles oppor­tu­nités de par­cours. Les pro­jets, com­plex­es et d’envergures qui nous atten­dent font du groupe RATP une entre­prise qui peut apporter beau­coup à un jeune diplômé. Il ou elle pour­ra pren­dre part active­ment et de manière très opéra­tionnelle à des défis majeurs de notre monde con­tem­po­rain : penser et trans­former la ville, relever des défis tech­nologiques, d’innovation, et d’organisations com­plex­es liant infra­struc­ture et systèmes… 

Le Groupe RATP offre égale­ment à nos ingénieurs la pos­si­bil­ité d’appréhender toutes les facettes du méti­er d’opérateur inté­gré. Il per­met ain­si de bâtir un véri­ta­ble par­cours pro­fes­sion­nel au sein d’un Groupe comp­tant par­mi les lead­ers mon­di­aux du trans­port, de pren­dre rapi­de­ment des respon­s­abil­ités et de dévelop­per des tal­ents de man­ag­er dans des domaines aus­si var­iés que l’exploitation, la main­te­nance, en France ou encore dans l’une de nos fil­iales à l’international.

Quels postes sont accessibles aux jeunes diplômés et comment accompagnez-vous le développement de leurs compétences ?

Les Poly­tech­ni­ciens ont deux points d’entrée : des postes d’ingénieurs pour appréhen­der les sys­tèmes de trans­ports, ou des postes qui vont priv­ilégi­er la décou­verte du groupe afin de les faire évoluer vers les métiers de l’exploitation, dont celle du métro, une activ­ité en fort développe­ment au sein du Groupe.

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