Solscore, outil d’aide à la décision proposé par le groupe Fondasol pour les projets de construction.

Le Groupe Fondasol : un acteur engagé dans l’évolution de son secteur

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°775 Mai 2022
Par Olivier SORIN

Encore peu con­nue du grand pub­lic, la géotech­nique a pour­tant un rôle à jouer dans la décar­bon­a­tion du BTP. Acteur français incon­tourn­able de ce secteur, le groupe Fon­da­sol se mobilise et s’engage pour accélér­er sa pro­pre décar­bon­a­tion et accom­pa­g­n­er ses col­lab­o­ra­teurs et ses clients dans cette démarche essen­tielle et néces­saire. Expli­ca­tions d’Olivier Sorin, prési­dent directeur général.

Quelles sont les principales évolutions connues par votre groupe ?

Le groupe Fon­da­sol est un bureau d’études spé­cial­isé en ingénierie con­seil sur les enjeux liés aux sols et aux infra­struc­tures. Nous tra­vail­lons avec des maîtres d’ouvrages privés et publics, et avons la capac­ité à inter­venir sur toutes les typolo­gies d’ouvrages, de la mai­son indi­vidu­elle aux grands ouvrages.

Depuis une dizaine d’années, nous avons dévelop­pé des exper­tis­es annex­es à la géotech­nique, notre cœur de méti­er : nous pro­posons aujourd’hui plus de quinze spé­cial­ités à nos clients, cou­vrant l’ensemble des don­nées du sous-sol, des car­ac­téris­tiques intrin­sèques du sol à l’eau, la pol­lu­tion, les risques naturels, mais aus­si les don­nées géométriques du ter­rain… L’intégration des études de struc­tures dans notre offre nous per­met égale­ment d’accompagner les pro­jets de l’amont à l’aval, et d’intervenir sur l’ensemble de la chaîne de valeur d’un pro­jet de construction. 

Dès 2014, nous avons lancé notre muta­tion numérique sur l’ensemble des dimen­sions de nos métiers. Nous souhaitons ain­si gag­n­er en valeur ajoutée et en effi­cience, et inven­ter une autre rela­tion avec nos clients. 

Notre pro­jet implique le voy­age com­plet de la don­née, de son acqui­si­tion sur le ter­rain à son exploita­tion et à sa val­ori­sa­tion dans un out­il d’aide à la déci­sion, Solscore, mobil­isant les algo­rithmes et l’intelligence arti­fi­cielle, pour délivr­er une ten­dance immé­di­ate et une infor­ma­tion com­plète sur les risques liés aux aléas du sous-sol, ain­si que des pré­con­i­sa­tions sur le sous-sol fiables et optimisées.

La dimension environnementale et le développement durable sont aujourd’hui des préoccupations majeures dans votre secteur. Comment les appréhendez-vous au sein de votre groupe ?

Nous avons pris la pleine mesure de cet enjeu et nous mobil­isons pour réduire notre impact et notre empreinte envi­ron­nemen­tale. Dans cette démarche, je tiens à saluer l’engagement et la mobil­i­sa­tion de nos jeunes ingénieurs, qui ont une con­science envi­ron­nemen­tale plus mar­quée que les précé­dentes générations !

Le groupe Fon­da­sol a déployé de nom­breuses ini­tia­tives en interne. Nous avons ain­si opté pour l’électrification de notre parc de véhicules, et avons mis en place une poli­tique de déplace­ment plus sobre. Le groupe égale­ment général­isé le recours au télé­tra­vail. Nous veil­lons par ailleurs au tri et au traite­ment des déchets asso­ciés à nos activ­ités, avec près de 26 tonnes recy­clées en 2021. Au tra­vers de ces actions sim­ples, qui sont salu­taires et qui font sens, notre objec­tif est d’imprégner les con­sciences et de dif­fuser des bonnes pra­tiques à l’ensemble de nos collaborateurs. 

Nous nous sommes aus­si penchés sur nos activ­ités les plus éner­gi­vores et les plus émet­tri­ces de gaz à effet de serre. Nos équipes R&D tra­vail­lent ain­si sur le pro­to­type d’une foreuse élec­trique autonome, CLEA, qui rem­plac­era à terme l’ensemble de nos machines, lesquelles fonc­tion­nent aujourd’hui avec un moteur hydraulique ou ther­mique. Avec cette nou­velle machine, notre objec­tif est non seule­ment de réduire notre empreinte car­bone sur les chantiers, mais aus­si les nui­sances sonores pour nos col­lab­o­ra­teurs et les riverains. 

L’outil Solscore que nous avons dévelop­pé nous per­met par ailleurs de mobilis­er notre base de don­nées his­toriques pour opti­miser en regard une nou­velle cam­pagne de sondages et lim­iter ain­si tant la durée d’intervention sur site que son impact carbone.

Synoptique de CLEA, le projet de machine de forage connectée, légère, électrique, ergonomique et autonome du groupe Fondasol.
Syn­op­tique de CLEA, notre pro­jet de machine de for­age con­nec­tée, légère, élec­trique, ergonomique et autonome.

Et en externe, vis-à-vis de vos clients, comment cela se traduit-il ? Quels sont les principaux freins qui persistent dans cette démarche ? 

La dimen­sion écore­spon­s­able est aujourd’hui inéluctable. Elle s’impose d’ores et déjà comme un élé­ment dif­féren­ciant aus­si bien en interne que par rap­port à nos clients et aux jeunes tal­ents que nous cher­chons à attir­er et fidélis­er. Notre défi est donc de nous empar­er de ce sujet dès aujourd’hui pour accom­pa­g­n­er cette tran­si­tion, plutôt que de la subir demain. Il ne s’agit pas seule­ment de trans­former nos proces­sus internes pour aller vers plus de sobriété et de fru­gal­ité, mais de nous posi­tion­ner comme un acteur de la décar­bon­a­tion capa­ble d’accompagner ses clients dans leur pro­pre trans­for­ma­tion en leur pro­posant des solu­tions plus adap­tées pour faire face au défi envi­ron­nemen­tal et climatique. 

Dans cette logique, nous tra­vail­lons, par exem­ple, sur la rédac­tion d’un cat­a­logue qui fourni­ra à nos clients des infor­ma­tions quan­ti­ta­tives sur l’empreinte et le bilan car­bone des solu­tions tech­niques disponibles. En par­al­lèle, cela demande de for­mer nos ingénieurs et col­lab­o­ra­teurs afin qu’ils puis­sent con­seiller et assis­ter avec per­ti­nence les maîtres d’ouvrages sur les pro­jets de demain. 

Alors que nous sommes à la croisée des chemins de plusieurs enjeux et trans­for­ma­tions majeures, nous devons réus­sir à faire tra­vailler ensem­ble dif­férentes généra­tions, aux sen­si­bil­ités et aux aspi­ra­tions dif­férentes vis-à-vis des ques­tions du cli­mat, du développe­ment durable, de la neu­tral­ité car­bone… La dif­fi­culté est de pou­voir faire cohab­iter et col­la­bor­er des jeunes ingénieurs qui ont une con­science envi­ron­nemen­tale forte avec leurs aînés, qui n’ont pas été sen­si­bil­isés à ces sujets au cours de leurs études ou durant leur pre­mière par­tie de carrière.

Et pour relever ce défi environnemental et poursuivre votre développement, quelles sont les compétences et les talents que vous recherchez ? 

Actuelle­ment, nous prévoyons 80 recrute­ments, essen­tielle­ment des ingénieurs. Nous seri­ons d’ailleurs ravis de pou­voir accueil­lir des poly­tech­ni­ciens dans nos équipes ! Nous recher­chons des pro­fils d’ingénieurs en génie civ­il, avec une spé­cial­i­sa­tion en géolo­gie ou en géotech­nique, mais aus­si des chefs de pro­jet trans­for­ma­tion numérique, des data sci­en­tists ou encore des spé­cial­istes du BIM.

Au-delà des com­pé­tences tech­niques, nous cher­chons des per­son­nes curieuses et hum­bles, qui ont l’envie d’apprendre, de pro­gress­er et de faire bouger les lignes : tout est encore à faire dans nos métiers tech­niques ! La dig­i­tal­i­sa­tion et le défi envi­ron­nemen­tal et cli­ma­tique vont en effet large­ment con­tribuer à faire évoluer notre secteur d’activité, qui a très peu changé au cours des dernières décen­nies. Nous invi­tons toutes les per­son­nes désireuses de con­tribuer à cette révo­lu­tion à nous rejoin­dre au plus vite !


En bref

  • Créa­tion en 1958
  • 850 col­lab­o­ra­teurs
  • Des agences en France, au Lux­em­bourg, au Maroc, au Séné­gal et au Canada
  • Un chiffre d’affaires de 90 mil­lions d’euros en 2021 
  • 97 % des salariés actionnaires
  • Plus de 75% du cap­i­tal détenu par les salariés
  • 5 % du chiffre d’affaires investis dans la formation
  • www.groupefondasol.com

Poster un commentaire