Le courrier des lecteurs

Dossier : ExpressionsMagazine N°553 Mars 2000Par : Jacques FROT, Père Antoine MICHEL (79), Jean-Nicolas PASQUAY (54) et Jean VILLEMAIN (37)

Le principe de précaution

À propos du n° 546, juin-juillet 1999

Le principe de précaution

À propos du n° 546, juin-juillet 1999

J’ai lu avec beau­coup d’intérêt l’article d’André Cicolel­la (La Jaune et la Rouge, juin-juil­let 1999). La prise de con­science des prob­lèmes de l’environnement a eu un cer­tain nom­bre de con­séquences vertueuses dans les com­porte­ments indi­vidu­els et col­lec­tifs. L’apparition du principe de pré­cau­tion est l’une de ces con­séquences vertueuses.

Il est regret­table, cepen­dant, que cer­tains max­i­mal­istes de l’écologie en tirent argu­ment pour s’opposer à toutes avancées tech­nologiques, ils déna­turent le principe de pré­cau­tion en prô­nant une règle du style : “ en l’absence de preuve de non-dan­gerosité il faut s’abstenir… même s’il n’y a pas de preuve de dan­gerosité. ” À ce compte, et s’ils suiv­aient cette règle, les PVD seraient bien loin d’entrer dans l’ère indus­trielle. Main­tenant que les pays indus­tri­al­isés ont, sans ver­gogne, salopé l’atmosphère et l’eau depuis une bonne cen­taine d’années, les PVD pour­raient “ la trou­ver saumâtre ” de se voir, eux, soumis à la pré­cau­tion à l’aube de leur développement.

Et pour­tant le principe de pré­cau­tion est un bon principe. Alors com­ment faire… pour éviter que ce bon principe con­duise à ne plus rien faire ? Car la meilleure pré­cau­tion si l’on refuse tous les risques est de surtout ne pas se lever le matin ! Bruno Com­by (80), écol­o­giste1, pro­pose le principe de notabilité :

Un développe­ment indus­triel est admis­si­ble tant que l’on respecte les équili­bres naturels aus­si bien au niveau local que plané­taire, en exploitant les ressources naturelles, mais sans jamais provo­quer de mod­i­fi­ca­tion notable des dif­férents paramètres d’environnement, les seules mod­i­fi­ca­tions admis­es devant être lim­itées, dans l’espace et dans le temps. Un change­ment provo­qué par la main de l’homme dans les valeurs d’un paramètre d’environnement est, par déf­i­ni­tion, con­sid­éré comme “ notable ” s’il excède les vari­a­tions naturelles de ce même paramètre en fonc­tion du lieu ou en fonc­tion du temps dans un même lieu.

L’association des deux principes de pré­cau­tion et de nota­bil­ité serait une juste mesure pour un pro­grès réfléchi.

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1. Bruno Com­by, prési­dent fon­da­teur de l’Association des écol­o­gistes pour le nucléaire (AEPN).

Jacques FROT, ani­ma­teur du Groupe de communication
(GR.COM.) de l’AEPN. http://www.ecolo.org


Aidons les enfants malades d’Ukraine

À propos du n° 547, août-septembre 1999

J’ai lu avec un grand intérêt le numéro de La Jaune et la Rouge sur l’Ukraine (août-sep­tem­bre 1999). Il se trou­ve en effet que la com­mu­nauté religieuse catholique dont je fais par­tie, le Foy­er Marie Jean, est en lien avec l’Ukraine depuis huit ans.

Nous entretenons des rela­tions étroites avec plusieurs habi­tants de la région de Lviv, dont deux sont main­tenant mem­bres de la com­mu­nauté. Les liens d’amitié et les voy­ages que nous avons effec­tués là-bas nous ont ouverts aux sit­u­a­tions sociales, famil­iales et per­son­nelles sou­vent dra­ma­tiques que ce pays connaît.

À notre mesure, nous avons par­ticipé à plusieurs pro­jets, notam­ment avec le Cen­tre Car­i­tas de la ville de Tcher­vono­grad. Actuelle­ment, nous cher­chons à les aider pour un pro­jet tourné vers les enfants les plus en dif­fi­culté : les enfants malades chroniques dont la sit­u­a­tion famil­iale dif­fi­cile ne per­met pas un accès nor­mal aux soins et à l’éducation. Ce pro­jet envis­age d’offrir à des jeunes enfants entre trois et sept ans un lieu où l’on puisse les accueil­lir, leur apporter l’attention et les soins dont ils ont besoin pour une durée de trente jours, renouvelable.

Le pro­jet est déjà très avancé. Une mai­son en par­fait état a été cédée gra­tu­ite­ment au Cen­tre Car­i­tas. Une équipe est prête à y tra­vailler : reste la ques­tion du finance­ment. Le bud­get annuel de ce pro­jet est éval­ué à 23 000 $. Divers parte­naires se sont engagés à vers­er 10 000 $ par an pen­dant trois ans. Il manque env­i­ron 13 000 $ par an.

Ceux qui seraient intéressés pour aider cette mai­son d’enfants et qui voudraient plus de ren­seigne­ments peu­vent me con­tac­ter à l’adresse ci-dessous. Les dons éventuels pour­ront faire l’objet d’un reçu fiscal.

J’espère de tout cœur que nous pour­rons aider nos amis ukrainiens à soign­er et édu­quer les enfants malades de Tchervonograd.

Mer­ci d’avance.

Père Antoine Michel (79)
Foy­er Marie Jean Mai­son de la Source d’Eau Vive
07690 Saint-Julien-Vocance
Tél. : 04.75.34.73.11.
Fax : 04.75.34.75.64.
Dons : “ Mis­sion Ukraine ” CCP Lyon 339 64 R


Attitude des Britanniques vis-à-vis du Comité national français

À propos du n° 549, novembre 1999

L’intéressant exposé de D. Cordier à l’occasion de l’Assemblée générale de X‑Résistance du 8 juin 1999 et dont la syn­thèse a paru dans La Jaune et la Rouge de novem­bre 1999 appelle trois remar­ques – pour ne pas dire mis­es au point – con­cer­nant le Comité nation­al français.

On y lit en effet :

Si les Anglais ont accep­té que soit créée une force mil­i­taire, et même une petite force admin­is­tra­tive, ils ne voulaient pas enten­dre par­ler d’un Comité nation­al… Il fal­lut atten­dre le 24 sep­tem­bre 1941, un mois avant l’arrivé de Jean Moulin, pour que naisse le Comité nation­al français.

1) Dans ses Mémoires de guerre (L’Appel 1940–1942) édi­tions Plon, Charles de Gaulle écrit :

Dès le pre­mier instant, j’avais entretenu M. Churchill de mon inten­tion de provo­quer, si pos­si­ble, la for­ma­tion d’un “ Comité nation­al ” pour diriger notre effort de guerre. Afin d’y aider, le gou­verne­ment bri­tan­nique fai­sait, le 23 juin (1940), pub­li­er deux déc­la­ra­tions. (Pages 79–80)

Le texte de ces déc­la­ra­tions fig­ure dans la par­tie “Doc­u­ments” des Mémoires. Extrait :

Le gou­verne­ment de Sa Majesté déclare qu’il recon­naî­tra un comité français de cette nature et qu’il trait­era avec lui… (Page 270)

Ain­si les textes de base mon­trent que les Anglais accep­taient le principe d’un comité national.

2) Faut-il attribuer aux Anglais le fait que le Comité nation­al n’a vu le jour que le 24 sep­tem­bre 1941 ?

La réponse est non. Dans ces mêmes Mémoires au chapitre “La France com­bat­tante ” on lit en effet (pages 219 et 220) :

Mais, dès lors que le champ d’action allait s’élargissant, il me fal­lait plac­er à la tête de l’entreprise un organ­isme adéquat. De Gaulle ne pou­vait plus suf­fire à tout diriger… Enfin, la forme col­lé­giale étant, pour tous les États, celle du pou­voir, nous aide­ri­ons à nous faire recon­naître en l’adoptant pour nous-mêmes. Par ordon­nance du 4 sep­tem­bre 1941, j’instituai le Comité national.

À vrai dire, depuis le début, je ne ces­sais pas d’y penser. Mais le fait qu’en l’espace d’une année j’avais eu à pass­er huit mois en Afrique et en Ori­ent, surtout le manque d’hommes dits “ représen­tat­ifs ” m’avait con­traint de différer.

En sep­tem­bre 1941, de Gaulle dis­posera, pour for­mer le Comité, de com­pagnons qui avaient eu le temps (un an) de faire leurs preuves et d’acquérir la notoriété qui leur fai­sait défaut au moment de leur ralliement.

De Gaulle n’évoque dans cette affaire aucune obstruc­tion anglaise.

3) Comme on le sait, le Général fait large­ment état dans ses Mémoires des obsta­cles semés sur son chemin par les Alliés (les Bri­tan­niques et surtout les Améri­cains). Les diver­gences d’intérêt firent l’objet d’âpres luttes.

Mais pour ce qui con­cerne le Comité nation­al, Charles de Gaulle donne des élé­ments clairs et détail­lés qui ne lais­sent aucune place à l’accusation injus­ti­fiée con­tre nos amis bri­tan­niques que l’on trou­ve dans cette par­tie du résumé de l’exposé de D. Cordier.

P.-S. : on notera l’extraordinaire dili­gence dont a fait preuve Churchill par ses déc­la­ra­tions, cinq jours seule­ment après l’appel du 18 juin !

Jean-Nico­las PASQUAY (54)


Temps de travail et temps de vie

À propos du n° 552, février 2000

Bernard Brun­hes (58) écrit : “que vont faire ceux qui seront économique­ment inac­t­ifs de 55 ou 60 ans à 80 ou 85 ans… ? ”

Il me sem­ble que par­mi eux, nom­bre pour­raient être utile­ment employés dans l’Éducation nationale où ils apporteraient expéri­ence humaine et sagesse…

Cer­tains revendiquent avec tapage plus de pro­fesseurs et plus d’enseignants en “ créant des postes ”. Mais il n’est pas dit où trou­ver ces per­son­nes com­pé­tentes et motivées alors que déjà dans quelques fil­ières la valeur des recrutés, même aux con­cours, est d’un niveau insuffisant.

Il y a, par­mi les jeunes retraités, ou les retraités trop jeunes, un gise­ment con­sid­érable de per­son­nes aptes à avoir com­pé­tence et autorité pour enseign­er… mais ça ne paraît pas, actuelle­ment, “ poli­tique­ment correct ”.

Jean VILLEMAIN (37)

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