La théorie et la pratique dans les travaux et la correspondance d’Émile Clapeyron et de Gabriel Lamé (1818-1835)

La théorie et la pratique dans les travaux et la correspondance d’Émile Clapeyron et de Gabriel Lamé (1818–1835)

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°770 Décembre 2021Par : Bulletin n° 67 de la Sabix, août 2021Rédacteur : Pierre Couveinhes (70)Editeur : Centre Poly-Média, École polytechnique

Grâce à l’action de la Sabix et des his­to­riens Dmitri et Iri­na Gouzévitch, les descen­dants de Gabriel Lamé ont fait don d’un ensem­ble impor­tant de let­tres de leur illus­tre ancêtre à la Bib­lio­thèque cen­trale de l’École polytechnique.

Dans cette volu­mineuse cor­re­spon­dance, un ensem­ble revêt un intérêt tout par­ti­c­uli­er : il s’agit de trente-cinq let­tres adressées à Lamé par Émile Clapey­ron (1799–1864, X1816) sur la péri­ode 1833–1835 durant laque­lle les deux ingénieurs ont tra­vail­lé en étroite col­lab­o­ra­tion sur des sujets sci­en­tifiques, tech­niques, indus­triels voire poli­tiques. Cette cor­re­spon­dance régulière et suiv­ie sur plusieurs années est pub­liée inté­grale­ment dans ce bul­letin de la Sabix avec les analy­ses et com­men­taires de l’historienne Éve­lyne Barbin. Cette mise en con­texte fait revivre de manière extra­or­di­naire­ment vivante la révo­lu­tion indus­trielle qu’a con­nue la France sous le règne de Louis-Philippe, avec l’essor des mines et le développe­ment des machines et des chemins de fer à vapeur, qui vont boule­vers­er l’échelle des dis­tances et trans­former ain­si la géo­gra­phie économique du pays.

Au tra­vers d’une mul­ti­tude de réc­its, on sent bat­tre le pouls d’une époque déci­sive dans l’histoire économique de la France. On par­ticipe à des événe­ments dra­ma­tiques comme l’accident de machine à vapeur ayant coûté la vie à Jabin, col­lègue et ami de Clapey­ron à l’École des mineurs, ou la révolte des ouvri­ers de rubaner­ie de Saint-Éti­enne. On suit les démarch­es fas­ti­dieuses néces­saires à la pub­li­ca­tion d’articles sci­en­tifiques, et les con­tro­ver­s­es sur des sujets tels que « le principe des forces vives » (qui con­duira à la loi de con­ser­va­tion de l’énergie). On apprend égale­ment que les pre­miers chemins de fer français étaient à trac­tion ani­male ou mus par des treuils, avant que la loco­mo­tive ne s’impose…

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