La technologie : fer de lance des processus industriels

Dossier : Supplément Nouvelles technologies & performance des entreprisesMagazine N°751 Janvier 2020
Par Pierre-Alexis GROS (02)

À tra­vers des solu­tions très con­crètes, Cos­mo Tech aide les entre­pris­es à amélior­er leur effi­cac­ité opéra­tionnelle et à gér­er de manière proac­tive leurs proces­sus indus­triels. Ren­con­tre avec Pierre-Alex­is Gros (2002), directeur scientifique.

À l’ère où le digital révolutionne le monde, les logiciels sont de plus en plus appréhendés comme un véritable moteur de croissance. Qu’en est-il concrètement ?

Que ce soit en France ou en Europe, l’un des enjeux forts pour l’industrie est d’être capa­ble de con­serv­er et de gag­n­er en com­péti­tiv­ité. Nous évolu­ons dans un envi­ron­nement de plus en plus com­plexe, dynamique et incer­tain, notam­ment avec l’émergence de nou­veaux acteurs, des régle­men­ta­tions, ain­si que de nou­veaux modes de con­som­ma­tion, aux­quels il fau­dra s’adapter. Ain­si, le défi pour les entre­pris­es, et en par­ti­c­uli­er pour les indus­tries, est d’être capa­bles de gag­n­er en flex­i­bil­ité et en réac­tiv­ité et d’être plus robustes face à l’incertain. Pour y arriv­er, il est clair que nous avons besoin de logi­ciels qui embar­quent des tech­nolo­gies très avancées et qui vont per­me­t­tre aux indus­tries de s’adapter aux nou­veaux con­textes, en étant plus réac­tives et agiles. Ces tech­nolo­gies émer­gentes représen­tent un très grand poten­tiel de développe­ment. Cette trans­for­ma­tion dig­i­tale de l’industrie est donc fon­da­men­tale, mais elle n’est pas facile à met­tre en œuvre. Il est très impor­tant que l’Europe et la France soient très actives sur le sujet en mis­ant sur leurs mul­ti­ples atouts et tal­ents, notam­ment en ingénierie et en informatique.

Quel est le positionnement de Cosmo Tech dans ce cadre ?

Nous sommes édi­teurs de logi­ciels et nous offrons aux indus­triels la pos­si­bil­ité de dis­pos­er de jumeaux numériques de cer­tains de leurs sys­tèmes afin de leur per­me­t­tre de les simuler et d’optimiser leur effi­cac­ité opéra­tionnelle. Très con­crète­ment, nous créons des répliques dynamiques de leurs sys­tèmes qui peu­vent inté­gr­er à la fois, selon les besoins, les équipements mais aus­si les proces­sus, les ressources humaines et finan­cières, les con­traintes opéra­tionnelles, etc. Nous pou­vons ensuite effectuer un nom­bre illim­ité de sim­u­la­tions (what-if sce­nar­ios) ou faire de l’optimisation pour iden­ti­fi­er les meilleures séquences d’actions pour arriv­er à un résul­tat don­né. À titre d’exemple, nous pro­posons pour l’industrie man­u­fac­turière des jumeaux numériques représen­tant l’intégralité d’une chaîne de pro­duc­tion (usines, machines, logis­tique) per­me­t­tant d’optimiser chaque semaine la réponse à une demande volatile.

Comment définissez-vous vos axes différenciants à ce niveau ?

Nos jumeaux numériques se dis­tinguent à tra­vers trois prin­ci­paux avan­tages. D’abord, ils per­me­t­tent de tester virtuelle­ment un nom­bre illim­ité de scé­nar­ios. Ain­si, nos clients sont capa­bles de met­tre en œuvre ou de tester l’impact des aléas qui pour­raient sur­venir au cours de la mise en œuvre de leurs plans d’action. Par exem­ple, cela peut per­me­t­tre d’identifier les meilleures actions pos­si­bles pour amélior­er la réponse à une demande imprévue sans impacter de manière trop impor­tante le reste de la pro­duc­tion. Nos jumeaux numériques per­me­t­tent aus­si de pro­pos­er une opti­mi­sa­tion automa­tique des plans d’action, et donc d’augmenter dras­tique­ment l’efficacité opéra­tionnelle ou la pro­duc­tiv­ité, tout en s’assurant de leur robustesse face aux aléas. Ain­si, les pro­grammes de pro­duc­tion pour­ront être plus robustes avec des marges d’intervention plus claires. Comme nous prenons en con­sid­éra­tion l’ensemble des inter­ac­tions et des con­traintes, qui sont inté­grées dans le jumeau numérique, les plans pro­posés sont réelle­ment exé­cuta­bles. Ensuite, ces jumeaux numériques per­me­t­tent à nos clients, lors des sim­u­la­tions, de pren­dre en compte et de visu­alis­er les dif­férents effets cas­cade. Cela per­met de faire une analyse très fine par des plans d’actions et d’aller en extraire toute la valeur, tout en les ren­dant trans­par­ents et explic­a­bles. Enfin, même s’il s’agit de tech­nolo­gies logi­cielles avancées, elles sont faciles à utilis­er et peu­vent aus­si facile­ment évoluer et pass­er à l’échelle. Lors de la mise en œuvre chez un client, nous com­mençons sou­vent par instanci­er le jumeau numérique sur un périmètre réduit, mais qui per­met déjà de créer de la valeur à court terme. Puis, nous pou­vons par étapes éten­dre le jumeau à l’ensemble du sys­tème con­sid­éré pour offrir les béné­fices max­i­maux de son utilisation.

Plus particulièrement, à quelles problématiques répondent vos solutions ?

Aujourd’hui, nous avons un fort posi­tion­nement sur plusieurs secteurs et notam­ment sur la chaîne de valeur du man­u­fac­tur­ing. Nous gérons des prob­lé­ma­tiques tac­tiques ou opéra­tionnelles très con­crètes en pro­posant des solu­tions d’optimisation de pro­duc­tion au sein des usines ain­si que pour gér­er l’amortissement et le renou­velle­ment des moyens de pro­duc­tion. Nous avons aus­si des solu­tions pour gér­er le cycle de vie d’un pro­duit et l’ensemble de son évo­lu­tion. Nos jumeaux numériques peu­vent ain­si être util­isés dans tous les secteurs d’activité : auto­mo­bile, aéro­nau­tique, rail et plus large­ment tous les domaines du man­u­fac­tur­ing. Nous offrons aus­si des solu­tions dans le domaine de l’énergie avec en par­ti­c­uli­er des jumeaux numériques dédiés à l’optimisation de la plan­i­fi­ca­tion et de l’exécution des grands arrêts réguliers d’infrastructures indus­trielles (réac­teurs nucléaires, raf­finer­ies, etc.).

Comment vos logiciels peuvent-ils devenir un véritable moteur de croissance des industries ?

Gart­ner affirme que l’utilisation de jumeaux numériques va très rapi­de­ment se répan­dre dans l’industrie et per­me­t­tra d’augmenter l’efficacité opéra­tionnelle d’environ 10 %. C’est exacte­ment ce que nous obser­vons chez nos clients. L’utilisation de nos solu­tions per­met aus­si de créer de la valeur à très court terme : une fois la solu­tion instal­lée, une valeur mesurable est créée en moins d’un trimestre. C’est un fac­teur de com­péti­tiv­ité très impor­tant et la capac­ité à opti­miser l’efficacité opéra­tionnelle sera sans aucun doute un moteur de crois­sance clé pour l’industrie française et européenne en face de ses com­péti­teurs chaque jour plus nom­breux et plus efficaces.

Et pour conclure, quels sont les futurs challenges de Cosmo Tech ?

Notre plus gros enjeu est d’aider à accélér­er la trans­for­ma­tion dig­i­tale de nos clients indus­triels. Chez nos clients, cette trans­for­ma­tion est sou­vent déjà en route mais elle n’est pas tou­jours facile. C’est pour cela que nous priv­ilé­gions tou­jours la facil­ité d’intégration et d’utilisation afin que les par­ties prenantes puis­sent immé­di­ate­ment mesur­er l’impact con­cret de ces tech­nolo­gies sur leur méti­er. Nous éten­dons aus­si l’intégration de capac­ités de Machine Learn­ing dans nos jumeaux dig­i­taux afin de faire levi­er sur la capac­ité de plus en plus grande des indus­triels à dis­pos­er de quan­tités impor­tantes de don­nées. Nous devons inve­stir en per­ma­nence dans la recherche et développe­ment afin de con­solid­er notre posi­tion­nement face aux acteurs asi­a­tiques et nord-améri­cains. Enfin, nous sommes aujourd’hui très act­ifs en France et en Europe mais nous envis­ageons d’ores et déjà des déploiements plus loin à l’international avec des pro­jets aux États-Unis, et plus par­ti­c­ulière­ment en Asie.


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