La guerre qui ne peut pas avoir lieu

La guerre qui ne peut pas avoir lieu

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°768 Octobre 2021Par : Jean-Pierre Dupuy (60)Rédacteur : Hubert Lévy-Lambert (53)Editeur : Desclée de Brouwer, 2019

Dans ce livre con­sacré à la guerre nucléaire, sous-titré Essai de méta­physique nucléaire, Jean-Pierre Dupuy nous explique que le monde est dans une hor­loge de l’apocalypse de 24 heures, à une minute de minu­it, et que (presque) tout le monde s’en fiche.

Puis Jean-Pierre Dupuy définit le con­cept de dis­sua­sion, résumé dans l’acronyme MAD (Mutu­al Assured Destruc­tion), et tente de démon­tr­er que la cat­a­stro­phe est inévitable mais qu’elle peut ne pas se pro­duire ! Il explique que la men­ace de repré­sailles n’est pas crédi­ble, que les inter­venants soient rationnels ou sim­u­la­teurs, voire fous, en dis­tin­guant dis­sua­sion et préemp­tion, pre­mière frappe et riposte, armes tac­tiques et stratégiques, dis­sua­sion équili­brée ou du faible au fort, avec l’exemple de la force de frappe française.

Dans la troisième par­tie, inti­t­ulée « Théorie pure de MAD », Jean-Pierre Dupuy résume plus de 10 000 pages con­sacrées à la pen­sée stratégique sur l’arme nucléaire et son acmé dans le con­cept de MAD. Il con­clut que l’absence de guerre nucléaire depuis Hiroshi­ma ne prou­ve pas que la dis­sua­sion soit effective.

Dans la dernière par­tie, Jean-Pierre Dupuy mon­tre qu’il est pos­si­ble de don­ner des fonde­ments rationnels à l’efficacité de la dis­sua­sion nucléaire en s’appuyant sur l’actualité, l’histoire, l’anthropologie, la théolo­gie, la théorie lit­téraire, la philoso­phie et la métaphysique.

Une annexe théorique développe l’application de la théorie des jeux à la dis­sua­sion nucléaire. On y voit surtout des jeux à deux, plus appro­priés au temps de la guerre froide qu’à notre péri­ode d’intervenants mul­ti­ples. On attend un nou­v­el ouvrage expli­quant ce qui se passe lorsque la bombe est détenue aus­si par des pays dont tous les dirigeants ne con­nais­sent pas for­cé­ment la théorie des jeux ! 

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