Livre : LA CONJURATION DE GÖTTINGEN de Jérôme Legras (93)

La conjuration de Göttingen

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°723 Mars 2017Par : Jérôme LEGRAS (93) Rédacteur : Gérard BLANC (68)Editeur : Éditions de l’Archipel, 2016 - 34, rue des Bourdonnais, 75001 Paris.

Voici un roman poli­cier qui se veut un roman d’espionnage. Écrit par un poly­tech­ni­cien, cha­cun s’attend à ce que l’intrigue se déroule dans un milieu scientifique. 

L’action prin­ci­pale se déroule aux États-Unis en 1953, mais l’auteur fait allu­sion à des évé­ne­ments sur­ve­nus en Alle­magne entre les années 1895 et 1945. 

Tout com­mence par le meurtre d’un biblio­thé­caire de l’université dans le cime­tière de Prin­ce­ton. Cet acte san­glant déclenche une enquête et abou­tit à la recherche d’une lettre mys­té­rieuse à laquelle sont mêlés de célèbres phy­si­ciens de la pre­mière moi­tié du XXe siècle, depuis Robert Oppen­hei­mer à Albert Einstein. 

Le contexte amé­ri­cain de l’époque est domi­né par le mac­car­thysme, le rôle ambi­gu joué par J. Edgar Hoo­ver et l’exécution annon­cée des époux Rosen­berg pour espion­nage en faveur de l’URSS.

L’auteur laisse pla­ner le doute sur le secret scien­ti­fique conte­nu dans cette lettre. S’agit-il de la ten­ta­tive de fabri­ca­tion d’une bombe ato­mique par l’Allemagne nazie ? De la réus­site de l’URSS pour confec­tion­ner la sienne ? Ou d’un évé­ne­ment sur­ve­nu au début du siècle ? 

Inutile de résu­mer ici cet excellent thril­ler que j’ai lu avec pas­sion. L’auteur mène l’intrigue tam­bour bat­tant, pas­sant d’un per­son­nage à un autre. Le héros, un modeste ins­pec­teur de la ville de Prin­ce­ton, sur­monte au péril de sa vie des situa­tions dramatiques. 

Jérôme Legras décrit avec soin le « méchant », un ancien nazi réfu­gié aux États-Unis après la guerre. Il sait semer des indices presque indé­ce­lables pour ame­ner des bou­le­ver­se­ments qui font rebon­dir l’action, ce qui tient le lec­teur en haleine jusqu’à la fin. 

En arrière-plan se trouve la polé­mique concer­nant la décou­verte de la rela­ti­vi­té res­treinte, resur­gie à l’occasion du cen­te­naire de la publi­ca­tion de l’article fon­da­teur d’Einstein.

Jérôme Legras prend posi­tion, mais il n’oblige pas le lec­teur à être d’accord avec lui. La réponse à cette ques­tion ne relève pas d’un thril­ler. Lec­ture hau­te­ment recommandée.

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