Jacques RUEFF

Dossier : Arts,Lettres et SciencesMagazine N°715 Mai 2016Par : Gérard MinartRédacteur : Jean NETTER (65)Editeur : Odile Jacob – 2016 – 15, rue Soufflot, 75005

Biogra­phie sur Jacques Rueff (19S), penseur libéral français, qui a joué un rôle impor­tant dans le redresse­ment de l’Économie française après la Pre­mière Guerre mon­di­ale comme con­seiller de Poin­caré, ou à par­tir de 1958 avec le général de Gaulle.

Gérard Minart a pub­lié de nom­breux ouvrages sur les penseurs libéraux français et vient de sor­tir une biogra­phie sur Jacques Rueff (19 S), une heureuse initiative.

Gérard Minart a pub­lié de nom­breux ouvrages sur les penseurs libéraux français et vient de sor­tir une biogra­phie sur Jacques Rueff (19 S), une heureuse initiative.

Car Jacques Rueff a joué un rôle très impor­tant dans le redresse­ment de l’Économie française après la Pre­mière Guerre mon­di­ale comme con­seiller très écouté de Poin­caré, ou à par­tir de 1958 avec le général de Gaulle.

Et par­mi toutes les propo­si­tions qu’il a pu faire au cours de sa longue car­rière, celles qui n’ont pas été mis­es en œuvre à l’époque demeurent encore sou­vent d’actualité comme les recom­man­da­tions du rap­port Rueff-Armand de 1960 : « Si nous voulons main­tenir le rythme de l’expansion […] nous avons l’impérieux devoir de révis­er nos struc­tures économiques et d’en extir­p­er, autant qu’il est pos­si­ble, les influ­ences malthusi­ennes qui freinent le progrès… »

Sont, entre autres, visés, les notaires, les taxis. Un dis­cours très mod­erne d’Inspecteur des Finances, comme on en con­naît encore aujourd’hui.

Rueff est un écon­o­miste, tout autant prati­cien que théoricien : par­ti­san de la méth­ode expéri­men­tale, il recherche ensuite les lois éventuelles, et il est sûr d’une chose, l’ajustement naturel des prix régule et sta­bilise l’activité économique.

Et ce principe s’applique à toutes vari­ables économiques, par­ité de change, salaire. Der­rière des analy­ses par­fois froides, Rueff, haut fonc­tion­naire toute sa vie durant, ne sous-estime pas le rôle de l’État, y com­pris dans sa dimen­sion sociale, mais ce rôle ne doit pas empêch­er la libre for­ma­tion du prix.

La biogra­phie décrit ce par­cours excep­tion­nel de cet homme resté en per­ma­nence au ser­vice des autres, col­lec­tion­nant les hon­neurs qu’il n’avait sans doute pas recher­chés ; un témoin aus­si d’une époque où servir allait de pair avec un réel désintéressement.

Ce livre bien doc­u­men­té, très étayé, avec certes quelques red­ites, mais peu importe, nous aide à décou­vrir Jacques Rueff, ce poly­tech­ni­cien qui, nul doute, devrait occu­per une place plus impor­tante dans les manuels d’histoire de l’économie. À lire.

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