ISOGEO, une solution simple et puissante

Dossier : Dossier FFEMagazine N°700 Décembre 2014
Par Mathieu BECKER

Racontez-nous, Mathieu, la création de la société !

Math­ieu Beck­er : Iso­geo est née d’un besoin réel du marché que j’ai pu con­stater lorsque je tra­vail­lais à l’IAU IDF, l’agence d’aménagement et d’urbanisme de la Région Ile-de-France. J’ai pu me ren­dre compte à quel point la ges­tion des don­nées géo­graphiques était compliquée.

Les out­ils d’alors n’étaient, en effet, pas faciles d’utilisation, notam­ment la prise en main et ne per­me­t­taient pas de bien gér­er ces données.

C’est là que j’ai com­mencé à chercher des solu­tions pour faciliter ces tâch­es. Il fal­lait pro­pos­er un out­il sim­ple et puis­sant de ges­tion du pat­ri­moine des don­nées géo­graphiques tout en inté­grant l’aspect « user-friend­ly » du web et des out­ils numériques grand pub­lic. De plus, il y avait un besoin crois­sant de cat­a­loguer et com­mu­ni­quer les don­nées envi­ron­nemen­tales suite à la Direc­tive européenne INSPIRE.

J’ai donc décidé de créer l’entreprise en 2009 et après 3 ans de développe­ment, la solu­tion Iso­geo a été offi­cielle­ment lancée au print­emps 2012.

En quoi consiste exactement la solution que vous proposez ?

M. B : Iso­geo a un objec­tif sim­ple : faciliter la ges­tion des don­nées géo­graphiques, c’est le Geo­Da­ta Man­age­ment (GDM) ! Il s’agit de favoris­er l’utilisation et la val­ori­sa­tion des don­nées géo­graphiques à par­tir d’un proces­sus méti­er clair : d’abord recenser les don­nées géo­graphiques (nom­breuses et dans une mul­ti­tude de for­mats), puis les doc­u­menter (pour les enrichir) pour enfin les partager en interne, avec des parte­naires (clients, four­nisseurs) ou dans une démarche d’Open data (citoyens, entre­pris­es tierces).

Pour l’instant, Iso­geo s’intéresse exclu­sive­ment aux don­nées géo­graphiques. La force inno­vante de la solu­tion réside dans l’automatisation du proces­sus de recense­ment des don­nées (scan) et de doc­u­men­ta­tion des don­nées ; l’autre point fort, c’est la facil­ité de partage et com­mu­ni­ca­tion des don­nées : en 2 clics seulement !

Les gains réal­isés (temps, ressources) pour gér­er, archiv­er et nav­iguer dans les don­nées de manière struc­turée et effi­cace sont impres­sion­nants car les méth­odes tra­di­tion­nelles sont extrême­ment longues, impré­cis­es et coûteuses.

A qui s’adresse-t-elle ?

M. B : Notre solu­tion s’adresse aus­si bien au secteur pub­lic qu’aux grands comptes privés. Actuelle­ment, notre porte­feuille client com­prend plusieurs col­lec­tiv­ités : plate­forme régionale, départe­ments, aggloméra­tions pour l’essentiel mais aus­si étab­lisse­ments publics fonciers, agences d’urbanisme, syn­di­cats mixtes.

Mais en fait, tous les organ­ismes qui manip­u­lent des don­nées géo­graphiques sont de poten­tiels clients, que ce soit dans le domaine de l’énergie et des hydro­car­bu­res, les ges­tion­naires de réseau.

Les trans­ports sont par­ti­c­ulière­ment représen­tés avec la RATP avec qui nous avons mon­té un pro­jet mais aus­si SYSTRA, le leader mon­di­al de l’ingénierie des infra­struc­tures de trans­port qui gère une masse de don­nées géo­graphiques con­sid­érable, répar­tie dans le monde entier et aux­quelles de nom­breux acteurs doivent pou­voir accéder.

Pouvez-vous nous expliquer l’architecture de la solution Isogeo ?

Math­ieu Car­toixa : La solu­tion Iso­geo est basée sur une archi­tec­ture infor­ma­tique en nuage, hébergée sur la plate­forme Microsoft Azure, autour de tech­nolo­gies qui sont aujourd’hui clas­siques dans le domaine des appli­ca­tions grand pub­lic : appli­ca­tion web dynamique, API RESTful…

Nous nous inspirons égale­ment de l’ergonomie de ces out­ils afin de sim­pli­fi­er et de flu­id­i­fi­er la ges­tion des don­nées géo­graphiques pour nos clients. Le recense­ment automa­tique de leurs don­nées néces­site que nous puis­sions y avoir accès : dans ce cas la solu­tion devient hybride et nous instal­lons chez eux un ser­vice Win­dows, paramé­tra­ble directe­ment depuis l’application, qui va lire les don­nées et remon­ter les méta­don­nées sur notre plateforme.

Dans tous les cas les don­nées restent chez nos clients : c’est impor­tant pour eux… même si nous offrons main­tenant – et à leur demande – la pos­si­bil­ité de stock­er leur don­nées notam­ment pour pré­par­er l’Open data.

Les poly­tech­ni­ciens s’orientent générale­ment vers les grands groupes.
Qu’est-ce qui vous a attiré chez Isogeo ?

M. C : Mon ambi­tion est sim­ple : me réalis­er dans mon tra­vail. C’est une ambi­tion per­son­nelle portée par une pas­sion pro­fes­sion­nelle : j’aime fab­ri­quer des choses et par­ticiper à l’élaboration de nou­veaux con­cepts et entités.

Ce qui m’a attiré chez Iso­geo, c’est qu’il s’agit d’une petite struc­ture où tout est à dévelop­per : les pro­duits et l’entreprise. C’est à nous de créer notre manière de tra­vailler ensem­ble con­traire­ment aux grands groupes où les struc­tures sont déjà bien établies… avec sou­vent beau­coup d’inertie. Tous les jours nous testons, nous met­tons en oeu­vre et nous ajus­tons pour trou­ver les meilleures formules.

Mon ambi­tion se nour­rit de valeurs (intégrité, respect, inno­va­tion, con­vivi­al­ité), et celles d’Isogeo me cor­re­spon­dent parfaitement.

Quelle lecture faites-vous de l’évolution d’Isogeo depuis sa création ?

Didi­er Tranchi­er : Cette entre­prise est par­tie d’un besoin client et d’une inno­va­tion tech­nologique. Iso­geo imag­i­nait au début que son pro­duit allait se ven­dre facile­ment sans penser vrai­ment aux con­traintes liées à la commercialisation.

Ma col­lab­o­ra­tion avec Iso­geo a per­mis de revoir la démarche com­mer­ciale puis de met­tre en place une véri­ta­ble stratégie mar­ket­ing. Cette évo­lu­tion a été facil­itée par le rapi­de appren­tis­sage et l’efficacité dévelop­pée par Math­ieu Beck­er, le fon­da­teur d’Isogeo, grâce aux­quels le suc­cès com­mer­cial est vite arrivé.

Math­ieu est passé d’un focus « tech­nologique » à « com­mer­cial » et cela lui a don­né une large vision de son entre­prise et du marché. Par con­tre, la mis­sion d’Isogeo est depuis le début tou­jours la même : démoc­ra­tis­er les don­nées et leur don­ner du sens.

Au final, Iso­geo est un peu « le Google des don­nées géo­graphiques ». Le niveau d’ambition a aug­men­té et les investisse­ments deve­naient nécessaires.

C’est ain­si qu’en 2013, un investis­seur privé européen a par­ticipé à une lev­ée de fonds d’un mil­lion d’euros pour accélér­er le développe­ment d’Isogeo en France et à l’international. Grâce à cet investisse­ment, la société Iso­geo s’est com­pléte­ment restruc­turée et s’est dévelop­pée pour attein­dre 13 per­son­nes aujourd’hui.

Quels sont les axes de développement et les principaux challenges à relever ?

D. T : Iso­geo est une entre­prise tech­nologique inno­vante dotée d’une ambi­tion inter­na­tionale, au ser­vice du secteur pub­lic mais aus­si des grands comptes privés à même de révo­lu­tion­ner la manière de gér­er les don­nées géographiques.

Les axes de développe­ment vont dans 2 direc­tions : l’international à court terme et le grand pub­lic à plus long terme pour un ser­vice sim­ple et universel.

Forte d’un poten­tiel de développe­ment con­sid­érable, elle doit relever le défi de con­serv­er sa vision avant-gardiste tout en con­tin­u­ant à s’internationaliser à une grande vitesse pour rester la pre­mière à met­tre en oeu­vre ces ser­vices géo­graphiques innovants.

L’aspect humain dans le développe­ment d’Isogeo est tout aus­si fon­da­men­tal car j’ai per­son­nelle­ment assisté à la trans­for­ma­tion d’un homme, Math­ieu Beck­er. Ingénieur vision­naire, il s’est trans­for­mé en homme de com­merce et chef d’entreprise.

A tra­vers cette muta­tion, la société Iso­geo est passée de développeur d’une appli­ca­tion à une entre­prise tech­nologique innovante.

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