Livre : ISLAM ET SCIENCE. ANTAGONISMES CONTEMPORAINS d' Alexandre Moatti (78)

Islam et Science

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°727 Septembre 2017Par : Alexandre MOATTI (78)Rédacteur : Gérard BLANC (68)Editeur : Presses Universitaires de France 170 bis, boulevard du Montparnasse 75680 Paris CEDEX 14 Tél. 01 55 42 72 62,

Entre 800 et 1250, la civi­li­sa­tion musul­mane a gran­de­ment contri­bué à la science en Occi­dent et en Orient. Pour quelles rai­sons des cou­rants de pen­sée au sein de l’islam s’opposent-ils aujourd’hui à la science contemporaine ? 

Alexandre Moat­ti répond à cette ques­tion en consa­crant un cha­pitre à cinq auteurs cri­tiques de la science occi­den­tale : Tariq Rama­dan, figure média­tique dans le monde fran­co­phone, Sayyid Qutb, prin­ci­pal rédac­teur du cor­pus doc­tri­nal des Frères musul­mans, René Gué­non, phi­lo­sophe fran­çais conver­ti à l’islam, Hos­sein Nasr, intro­duc­teur de l’idée de science isla­mique et Ziaud­din Sar­dar, por­teur d’un dis­cours post­mo­derne et relativiste. 

Trois autres cha­pitres abordent les dis­cours radi­caux dif­fu­sés sur Inter­net : carac­tère scien­ti­fique mira­cu­leux du Coran, créa­tion­nisme, révi­sion­nisme his­to­rique et théo­rie du complot. 

Des élé­ments com­muns cir­culent chez ces mou­ve­ments ou pen­seurs isla­miques. Ils consi­dèrent la science comme un che­min vers la reli­gion, ou vice-ver­sa ; la science s’inscrit dans le Coran, elle prend en consi­dé­ra­tion l’existence d’un prin­cipe créa­teur, elle sert à appuyer des pré­dic­tions religieuses. 

Ces pos­tu­lats sont com­plé­tés par des imbri­ca­tions spé­ci­fiques à l’islam, entre la science, la reli­gion, la morale, la poli­tique, les sciences cora­niques (ou isla­miques) et la science occidentale. 

Ces cri­tiques de la science dif­fèrent de celles émises en Occi­dent du fait qu’elles sont avan­cées au nom de la reli­gion. Au-delà du détour­ne­ment de la pen­sée occi­den­tale, elles dénotent une atti­tude oppo­sée à l’autonomie et à l’universalité de la science, qui éloigne le public de l’effort néces­saire pour la com­prendre et dimi­nue la capa­ci­té de doute et de rai­son­ne­ment indis­pen­sable à sa pratique.

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