Investissement durable et capital-risque

Investissement durable et capital-risque

Dossier : La finance durableMagazine N°804 Avril 2025
Par Elina BERREBI (X06)
Par Rémi SAID (X03)
Par Michaël KREL (X97)
Par Julien-David NITLECH (X97)
Par Cécile THARAUD (X84)

Cinq X pro­fes­sion­nels de l’investissement témoignent sur les contraintes et les apports posi­tifs des cri­tères ESG. Leur expé­rience révèle que la contrainte ESG crée plus de valeur qu’elle n’en empêche.

Fin octobre 2024, Les Echos titraient : « Les fer­me­tures de fonds ESG se mul­ti­plient – À fin sep­tembre, l’Europe a vu près de 350 fonds d’investissement durable fer­mer ou fusion­ner, et une cin­quan­taine aban­don­ner le terme ESG. Une évo­lu­tion qui devrait se pour­suivre dans les pro­chains mois. » Face à ce constat, nous nous sommes réunis à cinq anciennes et anciens, ges­tion­naires de fonds de capi­tal-risque, inves­tis­sant tous dans des socié­tés à forte com­po­sante tech­no­lo­gique. Au-delà de vous pré­sen­ter nos pra­tiques en matière d’ESG, nous vous expo­sons notre ana­lyse des évo­lu­tions récentes du sec­teur de la finance durable et nos convic­tions quant à ce que nous tous pen­sons être le bien-fon­dé de ce mou­ve­ment de fond, ses ver­tus et ses exigences.

Quelques rappels nécessaires

En 2004, le Pacte mon­dial des Nations unies invente le terme ESG – envi­ron­ne­ment, social, gou­ver­nance. Le concept d’investissement res­pon­sable pré­exis­tait depuis les années soixante : il était à l’origine des­ti­né à favo­ri­ser l’alignement de l’activité finan­cière avec les valeurs éthiques. En 2015, l’ensemble des États membres de l’Organisation des Nations unies adopte, dans le cadre du Pro­gramme de déve­lop­pe­ment durable à l’horizon 2030, un plan sur quinze ans visant à réa­li­ser 17 objec­tifs de déve­lop­pe­ment durable (les fameux ODD, ou en anglais SDG, Sus­tai­nable Deve­lop­ment Goals).

En 2021, l’Union euro­péenne, dans le but d’orienter les capi­taux vers une éco­no­mie durable, publie le règle­ment SFDR (Sus­tai­nable Finance Dis­clo­sure Regu­la­tion), contrai­gnant les acteurs de la finance à la publi­ca­tion d’informations concer­nant la dura­bi­li­té de leurs acti­vi­tés. Cette régle­men­ta­tion défi­nit notam­ment trois caté­go­ries de fonds d’inves­tissement, selon leur approche en matière de dura­bi­li­té. Nous nous sommes donc réunis entre ges­tion­naires de fonds article 6, article 8 et article 9 (cf. caté­go­ries expli­ci­tées en enca­dré) pour com­pa­rer notre his­toire, nos convic­tions et l’évolution de nos pra­tiques en matière d’investissement durable.

Par exemple, nous savons tous que le taux de fémi­ni­sa­tion des indus­tries fon­dées sur les tech­no­lo­gies – hor­mis la bio­lo­gie – est encore très faible ; nous savons tous que, sans une action éner­gique, ces indus­tries tri­ple­ront leurs émis­sions car­bone d’ici 2050. Nous savons tous aus­si les pro­messes que portent ces indus­tries, pour l’éducation, l’emploi, la san­té, l’énergie… Face à l’importance du défi et du che­min qui reste à par­cou­rir, mais aus­si face aux résis­tances envers les régle­men­ta­tions qui accom­pagnent l’effort pour la finance durable, voire le scep­ti­cisme gran­dis­sant outre-Atlan­tique, nous par­ta­geons ici nos convic­tions et décri­vons la res­pon­sa­bi­li­té his­to­rique qui nous semble être la nôtre en tant qu’investisseurs, ain­si que les méthodes qui nous paraissent appro­priées pour rele­ver ce défi.


Catégories de fonds d’investissement selon le règlement SFDR : 

Le règle­ment SFDR de l’UE pré­voit trois caté­go­ries de pro­duits différentes : 

  • les pro­duits rele­vant de « l’article 6 » soit intègrent les consi­dé­ra­tions rela­tives au risque ESG dans le pro­ces­sus de déci­sion d’investissement, soit expliquent pour­quoi le risque lié au déve­lop­pe­ment durable n’est pas per­ti­nent (com­ply or explain) ;
  • les pro­duits rele­vant de « l’article 8 » pro­meuvent des carac­té­ris­tiques sociales ou envi­ron­ne­men­tales ; ces véhi­cules peuvent inves­tir dans des inves­tis­se­ments durables, mais ne s’articulent pas autour d’un objec­tif d’investissement durable ; 
  • les pro­duits rele­vant de « l’article 9 » ont un objec­tif d’investissement durable.

Elina, Revaia est certifiée B Corp et se donne pour mission de « révéler un avenir meilleur ». Tu as donc cocréé Revaia avec Alice Albizzati (X06, amie de promo) par conviction ?

Sin­cè­re­ment oui, nous avons créé Revaia en 2018 pour être un lea­der de l’innovation res­pon­sable, favo­ri­sant les avan­cées tech­no­lo­giques et la créa­tion de valeur pour toutes les par­ties pre­nantes et encou­ra­geant les meilleures pra­tiques qui accé­lé­re­ront et per­met­tront un ave­nir plus durable pour tous. Nous fai­sons par­tie de géné­ra­tions très sen­sibles aux ques­tions de dura­bi­li­té et convain­cues de leur res­pon­sa­bi­li­té dans l’évolution du monde. Il était donc natu­rel que la socié­té de ges­tion place la dura­bi­li­té au cœur de son action ; la dis­ci­pline qu’implique la cer­ti­fi­ca­tion B Corp reflète et garan­tit notre enga­ge­ment indé­fec­tible envers la per­for­mance ESG, ain­si que notre col­la­bo­ra­tion active avec les socié­tés de notre por­te­feuille pour impul­ser une crois­sance durable.

Michael, Sofinnova, créée en 1972, a défini sa première politique ESG en 2011, lancé sa première enquête ESG auprès des sociétés de son portefeuille en 2012, établi son premier rapport ESG en 2019 et classifié tous ses fonds soit article 8, soit article 9 dès la mise en place du règlement SFDR… la trace d’une conviction ou d’une anticipation stratégique ?

Cer­tai­ne­ment les deux. Sofin­no­va est spé­cia­li­sée en sciences de la vie pour d’une part la méde­cine et d’autre part une pro­duc­tion durable dans l’agriculture, l’alimentation, la chi­mie et les maté­riaux. Ain­si par défi­ni­tion nous œuvrons pour le déve­lop­pe­ment d’innovations qui contri­buent à l’amélioration de la qua­li­té et de la durée de vie, ain­si qu’à la pro­tec­tion de l’environnement. Les pré­oc­cu­pa­tions socié­tales et envi­ron­ne­men­tales sont donc natu­rel­le­ment ins­crites dans notre ADN. Mais deux autres piliers ESG ont aus­si tou­jours été l’objet de notre atten­tion : le par­tage de la valeur s’est tou­jours mon­tré un fac­teur de per­for­mance pour la socié­té de ges­tion comme pour les socié­tés de ses por­te­feuilles ; et nous avons tou­jours, au risque de paraître intran­si­geants, appli­qué des règles très rigou­reuses de gou­ver­nance, à nous-mêmes comme aux socié­tés de nos portefeuilles.

“ L’expérience nous a plus souvent donné raison que tort !”

L’expérience nous a plus sou­vent don­né rai­son que tort ! Alors, quand les contraintes régle­men­taires et les demandes de nos action­naires se font plus pres­santes, pour­quoi ne pas être moteur plu­tôt que de subir ces chan­ge­ments ? Nous avons tou­jours eu pour phi­lo­so­phie d’être par­te­naires de nos LP (Limi­ted Part­ners, sous­crip­teurs de fonds d’investissement, qu’ils soient ins­ti­tu­tion­nels, acteurs finan­ciers, cor­po­rates, acteurs indus­triels, ou indi­vi­dus pri­vés, ndlr), dont les exi­gences en matière ESG sont doré­na­vant aus­si ambi­tieuses et for­ma­li­sées qu’elles le sont en matière finan­cière. Tout comme nos LP, nous sommes convain­cus de la créa­tion de valeur appor­tée par le déploie­ment, dans nos inves­tis­se­ments, d’une stra­té­gie ESG adap­tée à nos ambitions.

Rémi, certains se plaignent de la pesanteur et de la rigidité des contraintes de reporting apportées par les normes des règlements SFDR ; comment accompagner et gérer les sociétés d’un portefeuille de fonds article 9, sans leur imposer un carcan lourd et contre-productif ?

Par­tech Impact est un fonds article 9, et aus­si un fonds impact (cf. dis­tinc­tion expli­ci­tée en enca­dré), tout comme les fonds Indus­trial Bio­tech­no­lo­gy de Sofin­no­va. Nous avons déve­lop­pé des pra­tiques simi­laires. Un ques­tion­naire ESG a été éta­bli, qui nous sert autant à éva­luer la per­for­mance ESG des socié­tés cibles lors de notre pro­ces­sus d’investissement qu’à trans­for­mer les socié­tés de notre por­te­feuille au fil des années, afin d’améliorer ces per­for­mances, tou­jours selon des axes créa­teurs de valeur. Ain­si, lorsqu’une socié­té dans laquelle nous sou­hai­tons inves­tir pré­sente des lacunes par rap­port aux bonnes pra­tiques (bilan des émis­sions CO₂, plan de réduc­tion des­dites émis­sions ou de la consom­ma­tion éner­gé­tique, gou­ver­nance…), des objec­tifs d’amélioration sont ins­crits de manière for­melle dans la docu­men­ta­tion d’investissement (le pacte d’actionnaires).

Tous les conseils d’administration des socié­tés de nos por­te­feuilles ont un comi­té ESG, qui valide le plan d’action adap­té à la socié­té, suit la pro­gres­sion de sa mise en œuvre via l’analyse du repor­ting ESG, révise annuel­le­ment les actions prio­ri­taires et éta­blit le bilan des béné­fices engen­drés par les pra­tiques mises en place. Le repor­ting est donc un outil pour poser le bon diag­nos­tic puis défi­nir les actions créa­trices de valeur pour l’entreprise et ses sala­riés. Un exemple : nous sommes convain­cus qu’un par­tage des pro­fits avec les sala­riés per­met un ali­gne­ment des inté­rêts des action­naires et des sala­riés, aug­mente la réten­tion et motive les équipes. Cercle ver­tueux pour la per­for­mance de l’entreprise.


Article 9 ou impact ?

Un fonds article 9 est enca­dré par la régle­men­ta­tion SFDR et pour­suit un objec­tif d’investissement durable, la dura­bi­li­té étant mesu­rée à tra­vers une éva­lua­tion ESG. 

Un fonds à impact inves­tit « dans l’intention de géné­rer un impact social et envi­ron­ne­men­tal posi­tif et mesu­rable en plus d’un ren­de­ment finan­cier ». Il n’est pas régu­lé, mais doit res­pec­ter les trois prin­cipes sui­vants : inten­tion­na­li­té – volon­té de l’investisseur de contri­buer à géné­rer un impact social ou envi­ron­ne­men­tal posi­tif ; addi­tion­na­li­té – contri­bu­tion de l’investisseur qui per­met à l’entreprise finan­cée d’accroître l’impact posi­tif géné­ré par ses acti­vi­tés ; et mesu­ra­bi­li­té – pos­si­bi­li­té d’évaluer les effets envi­ron­ne­men­taux et sociaux dans l’économie réelle sur le fon­de­ment des objec­tifs annon­cés dans le cadre de l’intentionnalité. Par essence, les objec­tifs d’impact fixés sont posi­tifs. Leur éva­lua­tion peut être quan­ti­ta­tive ou qualitative. 

Aujourd’hui, envi­ron 30 % des fonds article 9 ne sont pas des fonds impact et envi­ron 30 % des fonds impact ne sont pas article 9. Les deux notions ne sont pas super­po­sables, même si toutes deux pour­suivent un objec­tif posi­tif envers l’environnement ou la société. 


Julien-David, est-il possible d’appliquer à des sociétés en amorçage ou série A les mêmes grilles d’évaluation ESG qu’à des sociétés ayant dépassé la série B ?

Nous affir­mons nos exi­gences ESG dès notre pre­mier inves­tis­se­ment dans les socié­tés de nos fonds article 8. Ain­si elles se fami­lia­risent avec la notion et col­la­borent avec nous afin de fixer puis d’atteindre leurs objec­tifs. Nous avons mis en place une grille unique pour tout notre por­te­feuille, foca­li­sée sur la mixi­té et l’empreinte car­bone. Cepen­dant les objec­tifs sont adap­tés au stade de déve­lop­pe­ment des socié­tés : les attentes sont d’autant plus fortes que les socié­tés sont matures.

Il faut par­fois « choi­sir ses batailles » et pri­vi­lé­gier, dans les étapes pré­coces de leur déve­lop­pe­ment, un focus sur leurs pra­tiques sociales et de gou­ver­nance : mise en place d’un board – avec au moins un membre indé­pen­dant, qui peut à terme deve­nir pré­sident du board ; d’un sys­tème de par­tage de la valeur avec les employés – attri­bu­tion de BSPCE (bons de sous­crip­tion de parts de créa­teurs d’entreprise), relu­tion des fon­da­teurs ; d’un repor­ting sur la diver­si­té et d’un sui­vi de leurs actions sociales et envi­ron­ne­men­tales. Et n’aborder avec elles les objec­tifs envi­ron­ne­men­taux à pro­pre­ment par­ler qu’à un stade de matu­ri­té qui le leur per­met plus aisé­ment. Cela étant dit, quelques quick wins sont pos­sibles : dans le logi­ciel par exemple, les socié­tés peuvent très tôt se pré­oc­cu­per de mini­mi­ser leur consom­ma­tion de cloud ou de migrer vers un cloud souverain.

Michael, Sofinnova investit aussi depuis les stades très précoces
de développement des start-up : « infliges-tu » à toutes les sociétés de tes portefeuilles les mêmes grilles d’évaluation et de reporting ?

Eh oui… quelle meilleure méthode pour gran­dir que de se voir évo­luer par­mi « les grands » ? Toutes nos socié­tés ren­seignent les mêmes ques­tion­naires, mais elles sont com­pa­rées entre elles par classe de matu­ri­té : moins de 15 sala­riés, 15 à 50 sala­riés et plus de 50 sala­riés. Les bilans envi­ron­ne­men­taux notam­ment ne sont com­pa­rables qu’à des stades com­pa­rables de déve­lop­pe­ment des tech­no­lo­gies ; une socié­té qui déve­loppe un bio­pro­cé­dé en éprou­vette ne peut avoir la même empreinte envi­ron­ne­men­tale qu’une uni­té indus­trielle de fer­men­ta­tion par exemple. L’objectif fon­da­men­tal de nos pra­tiques d’investisseur est d’accompagner les socié­tés afin qu’elles amé­liorent leurs pra­tiques ESG. En sus, au-delà du sui­vi indi­vi­duel de chaque socié­té au sein de sa classe de matu­ri­té, Sofin­no­va mène éga­le­ment des cam­pagnes annuelles d’amélio­ration thématique.

Elina, tu souhaites insister sur la responsabilité qui, selon toi, incombe aux investisseurs en matière de durabilité.

Oui, qui mieux que nous, inves­tis­seurs sié­geant aux conseils de ces start-up, peut les aider à accom­plir leur mis­sion pour un ave­nir meilleur ? Notre regard d’inves­tisseur, notre res­pon­sa­bi­li­té d’actionnaire et notre rôle d’administrateur convergent vers un objec­tif unique : la créa­tion de valeur, qui aujourd’hui ne se conçoit plus sans prise en compte des exter­na­li­tés. L’équipe ESG de Revaia accom­pagne au quo­ti­dien les socié­tés du por­te­feuille dans leur trans­for­ma­tion durable. Notre rôle est d’intégrer les objec­tifs ESG au sein des petites entre­prises et de les accom­pa­gner à déployer la per­for­mance associée.

Pen­dant long­temps, ESG signi­fiait repor­ting d’entreprises cotées, selon un for­ma­lisme qui pré­va­lait sou­vent sur la moti­va­tion. Nous nous atta­chons à ren­ver­ser cette logique, fai­sant de la stra­té­gie ESG un véri­table levier de créa­tion de valeur. Nous inves­tis­sons dans des socié­tés géné­rant 5 à 15 M€ de chiffre d’affaires, qui sont à un stade idéal pour inté­grer pro­gres­si­ve­ment une poli­tique de dura­bi­li­té sans la per­ce­voir comme une contrainte sté­rile. Elles ont aus­si com­pris qu’elles ne pour­ront se refi­nan­cer avec suc­cès que si elles sont per­for­mantes sur les dimen­sions ESG.

Vous me parlez de grilles d’évaluation, de questionnaires ESG… Quand j’interroge les sociétés du portefeuille de
Polytechnique Ventures, je constate qu’elles remplissent plusieurs de ces questionnaires, une fois par an, pour satisfaire chacun de leurs actionnaires institutionnels, et ce parfois dès le stade d’amorçage. Nous savons tous combien sont précieuses les minutes d’énergie de nos entrepreneurs ! Un tel engouement pour la grille ESG vous semble-t-il… durable ?

Julien-David : Effec­ti­ve­ment, il n’existe pas encore d’outil uni­ver­sel pour quan­ti­fier la per­for­mance d’une entre­prise en y inté­grant sa per­for­mance ESG. C’est jus­te­ment l’objectif que se donne la CSRD (Cor­po­rate Sus­tai­na­bi­li­ty Repor­ting Direc­tive), appli­quée en France à par­tir de 2024 : har­mo­ni­ser le repor­ting de dura­bi­li­té des grandes entre­prises et entre­prises cotées, et amé­lio­rer la qua­li­té et la publi­ca­tion de leurs don­nées ESG.

Eli­na : Dans ce contexte, charge à nous d’anticiper le tra­vail au niveau de notre por­te­feuille en offrant des points de réfé­rence adap­tés à l’écosystème start-up, pre­nant en compte sa matu­ri­té pour com­pa­rer effi­ca­ce­ment leurs ini­tia­tives et indi­ca­teurs de per­for­mance. Dans cette optique, Revaia a publié un bench­mark ESG par stade de matu­ri­té pour aider les diri­geants à prio­ri­ser leurs actions, se posi­tion­ner face à leurs pairs et encou­ra­ger des échanges constructifs.

Michael : Plu­sieurs ini­tia­tives tendent à éva­luer les bonnes pra­tiques et à pro­po­ser des recom­man­da­tions afin de gui­der les stra­té­gies ESG et d’homogénéiser les pra­tiques des acteurs finan­ciers : idéa­le­ment chaque socié­té ne ferait qu’un repor­ting pour l’ensemble de ses action­naires, quel que soit son stade de matu­ri­té. Des outils sont en train de se mettre en place pour per­mettre d’agréger les ques­tions de plu­sieurs fonds et de ne répondre qu’une fois à chaque ques­tion. Nous pou­vons citer le pro­gramme Know­ledge pour l’ESG dans les sciences de la vie dont Sofin­no­va Part­ners est moteur.

Rémi : Les régle­men­ta­tions en matière de repor­ting ESG sont jeunes, les pra­tiques récentes. Il nous paraît de notre res­pon­sa­bi­li­té de contri­buer à les amé­lio­rer, mais aus­si de tra­vailler à ce qu’elles ne soient plus per­çues comme un trop-plein de contraintes for­melles, mais comme l’occasion d’une meilleure performance.

Et comment répondez-vous aux sceptiques, pour qui performances extra-financière et financière ne seraient pas alignées ?

Rémi : La per­for­mance extra-finan­cière n’est pas un élé­ment à consi­dé­rer iso­lé­ment. Une bonne pra­tique ESG est une pra­tique créa­trice de valeur. Les faits com­mencent à le démon­trer : nos socié­tés reçoivent des appels d’offres avec des cri­tères de sélec­tion fon­dés sur leurs pra­tiques res­pon­sables et une étude Deloitte a révé­lé que l’ESG influen­çait la valo­ri­sa­tion des tran­sactions, par le biais d’une prime à la sur­per­for­mance ou d’une décote en cas de risque potentiel.

“La finance durable est un métier de conviction.”

En conclu­sion, nous tous pen­sons que la finance durable est un métier de convic­tion, qui pren­dra quelques années à matu­rer ; nous pen­sons que les régle­men­ta­tions, aus­si impar­faites soient-elles, peuvent nous ser­vir de levier pour amé­lio­rer les pra­tiques des PME et pour les accom­pa­gner à déployer au mieux leur contri­bu­tion sociale et envi­ron­ne­men­tale ; nous pen­sons qu’il est de notre res­pon­sa­bi­li­té de déve­lop­per outils et bench­marks pour per­mettre ces trans­for­ma­tions avec effi­ca­ci­té et… durabilité !


Références :

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