Introuvables contradictions

Dossier : EditorialMagazine N°748 Octobre 2019
Par Hubert JACQUET (64)

Fin 2017, le fac­teur apporte un épais cour­rier à la rédac­tion. À l’heure du tout élec­tro­nique, les lettres sont rares et un pli de onze pages dac­ty­lo­gra­phiées retient évi­dem­ment notre atten­tion. Un de nos fidèles lec­teurs – de la pro­mo 34 ! – s’étonne de ce que le ton du dos­sier consa­cré à la tran­si­tion éner­gé­tique soit trop « poli­ti­que­ment cor­rect » et regrette qu’aucun article n’ouvre un vrai débat sur la ques­tion du sto­ckage de l’énergie. Il joint à sa lettre le texte d’une confé­rence qu’il a don­née sur le sujet quelques mois plus tôt. D’autres lec­teurs nous enver­ront des cour­riels allant dans le même sens et le coor­don­na­teur y répon­dra. La Jaune et la Rouge publie­ra ces échanges au début de 2018. Heu­reuse contro­verse qui enri­chit notre revue, mais contro­verse trop rare.

Car, si les dos­siers consti­tuent un des points forts et remar­quables de La Jaune et la Rouge, il est dif­fi­cile de sus­ci­ter au sein de leur conte­nu des ten­sions, voire une polé­mique, sources de débats ultérieurs.

“Les polytechniciens sont volontiers frondeurs et se gardent du conformisme ambiant”

Cette dif­fi­cul­té s’explique lar­ge­ment par le carac­tère béné­vole de tous ceux qui apportent leur concours à l’élaboration des dos­siers, coor­don­na­teurs et auteurs. Ils sont sol­li­ci­tés parce qu’ils connaissent bien le domaine en ques­tion et qu’ils peuvent appor­ter des points de vue à la fois per­ti­nents et ori­gi­naux. C’est ce qui fait la qua­li­té de nos dos­siers et la revue leur doit une grande recon­nais­sance à ce titre. Mais, ces béné­voles sont sou­mis à des contraintes fortes, en par­ti­cu­lier des contraintes d’espace et de délais, qui font que les déve­lop­pe­ments tra­di­tion­nels du type thèse-anti­thèse-syn­thèse les limitent sou­vent à des syn­thèses et que la recherche de points de vue anta­go­nistes – tou­jours dif­fi­cile – se révèle trop longue.

De tout temps, les poly­tech­ni­ciens ont été volon­tiers fron­deurs et se sont gar­dés du confor­misme ambiant, cela s’expliquant pour une large part par leur for­ma­tion scien­ti­fique. Il est indis­pen­sable que notre revue soit à l’image de cette liber­té d’esprit : alors je lance un appel à nos lec­teurs – même ceux qui appar­tiennent aux pro­mo­tions pos­té­rieures à 1934 – pour qu’ils n’hésitent pas à dépo­ser, sur notre site, leurs com­men­taires et leurs obser­va­tions qui seront source de débats utiles et vivifiants.

Météo et urgence cli­ma­tique vue par Gab’s

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