Introduction par le Premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN

Dossier : La réforme de l'ÉtatMagazine N°593 Mars 2004
Par Jean-Pierre RAFFARIN

La réforme de l’E­tat a été placée par le Prési­dent de la République au pre­mier rang des pri­or­ités du gou­verne­ment. Depuis deux années des réformes sig­ni­fica­tives ont vu le jour, notam­ment sous l’im­pul­sion du min­istre et du secré­taire d’E­tat chargés de la Réforme de l’E­tat. Cela est vrai notam­ment dans le domaine de la décen­tral­i­sa­tion, mais aus­si dans ceux des sim­pli­fi­ca­tions admin­is­tra­tives ou de la réno­va­tion de la procé­dure budgé­taire. Les min­istres utilis­eront ain­si dès la loi de finances pour 2005 une nou­velle présen­ta­tion de leur bud­get, rem­plaçant les trop nom­breux chapitres de la nomen­cla­ture par des pri­or­ités poli­tiques claire­ment affichées et qui seront assor­ties d’ob­jec­tifs chiffrés. C’est vrai enfin grâce aux “straté­gies min­istérielles de réforme” (SMR) établies pour la pre­mière fois en 2003 : ces SMR don­nent lieu à un ren­dez-vous per­me­t­tant désor­mais tous les ans au par­lement de pass­er en revue l’ac­tion de chaque admin­is­tra­tion, la qual­ité des ser­vices qu’elle rend et la per­for­mance de sa gestion.

Les Français savent que la réforme est en marche. Le gou­verne­ment la con­duit avec réal­isme et sans a pri­ori, dans la con­cer­ta­tion et le dia­logue, mais aus­si avec beau­coup de déter­mi­na­tion et le souci con­stant de faire pro­gress­er le ser­vice pub­lic, comme l’a demandé le Prési­dent de la République lors de ses voeux aux corps con­sti­tués le 7 jan­vi­er. Cela com­mence par la qual­ité du ser­vice et cette exi­gence de qual­ité vaut tout par­ti­c­ulière­ment pour les amin­is­tra­tions qui accueil­lent du pub­lic, où la charte Mar­i­anne est en cours de général­i­sa­tion. Le mou­ve­ment de sim­pli­fi­ca­tion doit devenir per­ma­nent : une sec­onde loi habil­i­tant le gou­verne­ment à sim­pli­fi­er par ordon­nances, nou­velle “loi Plagnol”, est en cours de dis­cus­sion. Les tech­nolo­gies de l’in­for­ma­tion peu­vent aujour­d’hui être téléchargées. L’ad­min­is­tra­tion élec­tron­ique représente aus­si, sur un plan interne aux admin­is­tra­tions, une révo­lu­tion silen­cieuse en ce qu’elle met en com­mun pour plus d’ef­fi­cac­ité l’ensem­ble des sys­tèmes d’information.

Il importe enfin que l’E­tat soit un employeur exem­plaire afin que chaque fonc­tion­naire puisse don­ner le meilleur de lui-même au ser­vice de tous . Les ser­vices les plus per­for­mants devront aus­si voir leurs efforts recon­nus par des mécan­ismes d’in­téresse­ment ou de meilleures con­di­tions de tra­vail. En 2004 se con­cré­tis­era une impor­tante réforme de l’en­cadrement supérieur de l’E­tat, dont les corps tech­niques de l’E­tat sont une com­posante essentielle.

La com­mu­nauté poly­tech­ni­ci­enne, qui depuis deux siè­cles joue un rôle déter­mi­nant dans le développe­ment de notre Nation doit être au coeur du mou­ve­ment ain­si impul­sé : elle s’y trou­ve naturelle­ment en rai­son de sa posi­tion charnière entre l’E­tat et les entre­pris­es ; ses qual­ités de dynamisme, de rigueur et de labeur ne sont plus à démon­tr­er ; son Ecole est elle-même engagée depuis plusieurs années dans une réforme ambitieuse qui doit la plac­er au meilleur niveau d’ex­cel­lence et de répu­ta­tion au niveau inter­na­tion­al. Je tenais à saluer l’ini­tia­tive de son asso­ci­a­tion ami­cale con­sis­tant à con­sacr­er la présente livrai­son de sa revue La Jaune et la Rouge à la réforme de l’E­tat : puisse cette ini­tia­tive con­tribuer à mobilis­er nos conci­toyens, par l’in­ter­mé­di­aire de ceux qui y ont une respon­s­abil­ité par­ti­c­ulière, dans le grand chantier nation­al qu’est la mod­erni­sa­tion du ser­vice public .

Sincère­ment Jean-Pierre RAFFARIN

Poster un commentaire