INTRODUCTION

Dossier : Le tissu des PME françaisesMagazine N°522 Février 1997
Par Jean-Pierre RAFFARIN

Avec 95 % des entre­pris­es et plus de deux tiers des emplois salariés en France, les PME de l’in­dus­trie, des ser­vices, du com­merce et de l’ar­ti­sanat con­stituent la majeure par­tie du réseau entre­pre­neur­ial en France et je suis très heureux que La Jaune et la Rouge con­sacre ce mois-ci un numéro spé­cial sur le “fait PME” afin d’y sen­si­bilis­er tout par­ti­c­ulière­ment la com­mu­nauté polytechnicienne.

Jean-Pierre RAFFARIN, ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l’artisanatEn effet, même si aujour­d’hui ce sont ces PME qui, par leur sou­p­lesse, leur capac­ité d’in­no­va­tion, et leur dimen­sion humaine, sont créa­tri­ces d’emplois, elles man­quent d’im­age et de recon­nais­sance de la part des grandes struc­tures et des grandes insti­tu­tions. La réal­ité PME ayant été ain­si sous-estimée, les rap­ports de force avec les dif­férents parte­naires se sont pro­gres­sive­ment dégradés.

C’est pour cela que sous l’im­pul­sion du Prési­dent de la République, le Gou­verne­ment a décidé de s’en­gager résol­u­ment dans une “poli­tique PME” pour la France, qui n’est pas une poli­tique pro­tec­tion­niste tournée vers le passé, mais qui, par un rééquili­brage des rap­ports de force affirme la petite struc­ture comme fac­teur de progrès.

Je ne cit­erai pas l’ensem­ble des mesures pris­es à l’is­su d’un tra­vail en com­mun avec les dif­férents parte­naires socio­pro­fes­sion­nels, un grand nom­bre d’élus et les min­istres con­cernés (qui a don­né lieu, en un an, à six textes de lois, plus de dix décrets et huit rap­ports par­lemen­taires), je dirai sim­ple­ment que pour stim­uler une véri­ta­ble mobil­i­sa­tion et pour attein­dre ses objec­tifs, le gou­verne­ment a con­cen­tré ses efforts dans trois direc­tions principales :

  • rééquili­br­er les rela­tions des PME avec leurs parte­naires, par la sim­pli­fi­ca­tion admin­is­tra­tive, une con­cur­rence plus juste, un urban­isme com­mer­cial maîtrisé et pour 1997 le retour à une réforme atten­due des marchés publics ;
  • ren­forcer les moyens financiers, au ser­vice du développe­ment des PME, avec la créa­tion de la Banque de Développe­ment des PME, avec des prêts bonifiés à 3,5 % pour l’ar­ti­sanat ou encore avec la baisse de la fis­cal­ité pour les béné­fices réinvestis ;
  • enfin, faciliter l’ac­cès des PME aux fonc­tions mod­ernes du man­age­ment en ren­dant plus acces­si­bles la qual­ité, l’in­no­va­tion et l’internationalisation.
     

Bien que ces mesures soient pour la plu­part d’en­tre elles des mesures struc­turelles les pre­miers effets en sont déjà per­cep­ti­bles et un pre­mier objec­tif a déjà été atteint : il n’y a plus un seul débat économique dans notre pays sans que l’on se préoc­cupe de la posi­tion des PME.

Je ne doute pas que ce numéro de La Jaune et la Rouge, de par la qual­ité des auteurs et de leurs arti­cles apportera une pièce impor­tante au débat en cours. n

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