Introduction

Dossier : Transport et développement durableMagazine N°523 Mars 1997
Par Corinne LEPAGE

Le déve­lop­pe­ment durable s’est peu à peu for­gé au cours de ces années d’a­près-guerre où une crois­sance incon­trô­lée des pays indus­tria­li­sés a détruit, sou­vent de façon irré­ver­sible, res­sources et patri­moine natu­rels tout en appor­tant son lot de pol­lu­tions diverses.

En 1987, un rap­port de l’O­NU sous l’é­gide de Madame Brundt­land parle pour la pre­mière fois de « sus­tai­nable deve­lop­ment » tra­duit en fran­çais par déve­lop­pe­ment durable.

Par la suite, le Som­met sur la Pla­nète Terre de Rio en juin 1992 a posé la pro­blé­ma­tique du déve­lop­pe­ment durable, en for­ma­li­sant l’en­semble des objec­tifs à atteindre et des prin­cipes à obser­ver : l’A­gen­da 21 (texte approu­vé par les États, à Rio pour le XXIe siècle) résume cette problématique.

Le déve­lop­pe­ment durable c’est assu­rer notre déve­lop­pe­ment sans hypo­thé­quer celui des géné­ra­tions futures. Pour ce faire, le déve­lop­pe­ment doit avoir comme but pre­mier l’é­pa­nouis­se­ment de l’homme et non la seule accu­mu­la­tion de richesses.

Le déve­lop­pe­ment durable favo­rise la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive et contri­bue à une sépa­ra­tion plus claire des acti­vi­tés d’a­ni­ma­tion éco­no­mique et de contrôle.

Le déve­lop­pe­ment durable n’est pas seule­ment une de nos obli­ga­tions inter­na­tio­nales issue du Som­met de Rio, c’est un enjeu majeur pour notre pays dont prennent conscience un nombre crois­sant chaque jour de res­pon­sables poli­tiques, éco­no­miques et associatifs.

L’ac­tion poli­tique doit s’ins­crire dans le long terme, mais aus­si pou­voir répondre aux pré­oc­cu­pa­tions immé­diates de la popu­la­tion, lui appor­ter des solu­tions concrètes et s’a­dap­ter néces­sai­re­ment aux réa­li­tés du moment. C’est dans cette contra­dic­tion appa­rente entre les néces­si­tés du long terme et celles du court terme, les inté­rêts des géné­ra­tions pré­sentes et ceux des géné­ra­tions futures que se situe toute la res­pon­sa­bi­li­té des politiques.

C’est pour­quoi le déve­lop­pe­ment durable est l’ob­jec­tif prio­ri­taire que je me suis fixé dans toutes les actions entre­prises par mon minis­tère. C’est ain­si, qu’à ma demande, les régions fran­çaises ont orga­ni­sé en 1996 des Assises régio­nales du déve­lop­pe­ment durable et que j’ai tenu des Assises natio­nales du déve­lop­pe­ment durable les 16 et 17 décembre der­niers à l’U­NES­CO, qui ont mobi­li­sé plus de 15 000 personnes.

Je me réjouis donc que La Jaune et la Rouge consacre, à l’i­ni­tia­tive du Groupe X‑Environnement, un numé­ro spé­cial sur le déve­lop­pe­ment durable et la mobi­li­té au moment même où la loi sur l’air vient d’être votée par la repré­sen­ta­tion natio­nale. J’es­père que ce numé­ro pour­ra contri­buer à l’in­dis­pen­sable infor­ma­tion sur les enjeux fon­da­men­taux et sur les échéances à venir du déve­lop­pe­ment durable.

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