INOVATIC sécurise l’avenir des données financières

Sous la direction visionnaire de Philippe D. Vincent (X61), le groupe INOVATIC se distingue comme un pilier de l’extraction automatisée de données, propulsant les institutions financières vers une nouvelle ère de rapidité et d’agilité. Depuis sa fondation, cette PME française n’a cessé de repousser les limites de la reconnaissance et de l’extraction ciblée de données.
INOVATIC est reconnue pour son expertise en extraction automatisée de données. Comment ces technologies soutiennent-elles la rapidité et l’agilité des institutions financières dans le traitement de documents complexes ?
Pour répondre à votre question, il est nécessaire au préalable de remonter dans le passé d’INOVATIC et de rappeler le contexte dans lequel l’entreprise intervient, depuis l’an 2000, comme partenaire des banques et organismes assimilés.
Vous rappelez très opportunément l’expertise que j’ai développée dans les années 1985-1993, dans une première société INOVATIC, en tant que précurseur des techniques d’extraction automatisée de données (OCR) dans les documents scannés, en particulier aux USA, où le dynamisme d’alors de nos cousins d’Amérique n’a pas tardé à imiter cette bonne idée en créant leur propre logiciel d’OCR (OmniPage), nous obligeant à nous replier en France pour finalement cesser toute activité !
Sollicités fin 1999 par une des banques mutualistes sur leur besoin de lire automatiquement le contenu de bilans de sociétés en préalable aux analyses de risques de leurs entreprises clientes, nous avons réactivé notre savoir-faire sous le nom (provisoire) de SYSIPHE (!), en développant une version dédiée à l’extraction intelligente de données bancaires. Dès que ce fut possible, nous avons réintroduit le nom d’INOVATIC avec INOVATIC TECHNOLOGIES (développement de logiciels d’IA) et sa filiale INOVATIC SERVICES (application de ces logiciels pour nos clients bancaires).
Le contexte général du problème est le suivant : les bilans reçus par les banques de leurs Entreprises Clientes sont des documents scannés et envoyés sous forme de fichier-images à partir desquels il faut extraire les données comptables nécessaires à l’analyse de risques. Sachant qu’aucune technique actuelle ne permet de garantir à 100 % l’exactitude des données à cause des imperfections des documents, les banques, n’ayant pas vocation à effectuer cette opération en interne, la sous-traitent à des Entreprises de saisies telles qu’INOVATIC.
Cette saisie externalisée présente une faiblesse : le sous-traitant utilise des opérateurs humains qui peuvent faire fuiter des données sensibles, rompant avec la demande de confidentialité ! Or, la confidentialité des données est un impératif fort, qui ne peut se concilier avec le moindre risque de possible fuite.
Au début, nous avons imparfaitement résolu ce problème en imposant à nos opératrices de saisie des clauses contractuelles de confidentialité, les saisies étant par ailleurs pratiquées dans une salle de production protégée.
Notre première invention (en 2021) a consisté à résoudre le paradoxe présenté comme une « évidence » :
- toute saisie (nécessairement) manuelle entraîne un risque de fuite de données.
Dans le procédé inventé par INOVATIC, les opérateurs humains ne voient jamais de données sensibles sur leurs écrans, ni ne peuvent les reconstituer d’une quelconque manière ! C’est l’ordinateur qui, à réception de leurs saisies, reconstitue les montants recherchés, l’ordinateur étant, bien sûr, protégé de toute intrusion.
Prolongeant son activité inventive, INOVATIC a complété son offre à travers des inventions permettant une automatisation poussée du travail des opérateurs humains, résolvant ce double objectif (apparemment contradictoire) :
- une garantie de totale exactitude des données (aucune erreur tolérée, d’où l’obligation de vérifications humaines) ;
- une garantie de totale confidentialité.
INOVATIC en a tiré sa devise : « C’était impossible ? Nous l’avons fait ! »
Pouvez-vous expliquer comment vos services améliorent la sécurité des données financières tout en minimisant leur traitement pour une meilleure performance bancaire ?
Les banques françaises et européennes ont été interpellées par l’Autorité bancaire européenne (ABE, EBA en anglais), installée à la Défense suite au départ de la Grande-Bretagne de la zone Euro, sur le thème de la confidentialité des données financières, considérée comme impérative, en sommant les banques de l’UE de réinternaliser la saisie des bilans reçus de leurs entreprises clientes, au motif que toute sous-traitance entraînerait un risque de fuite de donnée de la part d’opérateurs humains indélicats du sous-traitant.
Cette injonction signait la disparition d’INOVATIC ! Avec mon équipe de R&D, nous avons alors inventé une méthode permettant de vérifier/corriger les résultats tentativement trouvés par l’ordinateur, sans que les opérateurs humains impliqués ne voient les montants confidentiels ni ne puissent les reconstituer, tout en garantissant l’exactitude des valeurs vérifiées.
L’invention s’appuie sur le concept de Coïncidence Forte.
La Coïncidence Forte est une relation entre images de chiffres permettant au noyau de l’application de regrouper les images de chiffres composant les montants (qu’il sait extraire automatiquement) en « Modèles », avec la certitude que deux chiffres différents ne peuvent pas se retrouver dans la même classe d’équivalence (c’est-à-dire dans le même modèle).
Il y a Coïncidence Forte lorsqu’il existe une position des images testées l’une au-dessus de l’autre où leurs profils extérieurs et intérieurs ne s’éloignent pas l’un de l’autre de plus d’un pixel.
On a pu démontrer et vérifier que, pourvu que le bilan soit scanné à au moins 200 ppi, deux images en Coïncidence Forte ne peuvent que représenter un même chiffre (et dans la même police).
Il ne reste plus aux opérateurs humains qu’à attribuer une valeur de 0 à 9 à chaque « modèle ».
Un OCR pourra attribuer tentativement une telle valeur, par exemple sur une quelconque instanciation du modèle, qui devra être confirmée/corrigée par opérateur, les logiciels de Reconnaissance Optique de Caractère (OCR en anglais) ne pouvant jamais garantir l’absence d’erreurs.
Chaque modèle de chiffre vu par les opérateurs de vérification, correspondant à de multiples instanciations, ne leur permettra pas de remonter à un quelconque montant du document.
Cerise sur le gâteau : le nombre de vérifications humaines est divisé par au moins 100, le nombre d’instanciations de chaque modèle étant notoirement supérieur à ce chiffre…
INOVATIC figure dans le classement Fintech 100 de France Innovation et Truffle Capital. Quelles innovations technologiques majeures avez-vous mises en œuvre pour atteindre cette position et quelles prévisions faites-vous pour maintenir ce rang à l’avenir ?
L’innovation de la Coïncidence Forte est la principale, mais elle a permis de développer d’autres inventions conduisant à une automatisation très poussée du procédé. En particulier, on a pu, en s’appuyant sur elles, automatiser la vérification par opératrices des valeurs des modèles de caractères, conduisant à des taux de 95 % de tout automatiques ! D’autres automatisations sont en préparation, conduisant à des taux de 99 % de bilans traités en tout automatiques !
Dans le cadre de notre stratégie d’innovation continue, INOVATIC a battu tous ses records sur l’exercice 2024. Pour INOVATIC TECHNOLOGIES, nous avons enregistré un bénéfice de 312 968 €. Notre filiale de production, INOVATIC SERVICES, a généré un bénéfice de 367 452 €, portant le total du groupe à 680 420 €. Ces résultats sont les premières retombées de nos actuels développements technologiques et ils devraient continuer à croître dans les années à venir…
Vous avez mentionné une avancée technologique majeure pour l’année 2025 dans le secteur de la fintech. En quoi consiste-t-elle ?
Il s’agit des prolongements de la Coïncidence Forte évoqués dans la question précédente, qui vont nous permettre de nous déployer dans l’ensemble de l’UE, et de nous diversifier dans tous les domaines connexes de la fintech. Nul doute que les adaptations de notre technologie aux réalités des pays d’Europe bénéficieront aux domaines couverts par la fintech.
Il est également important de noter que nos automatisations très poussées de la lecture des documents comptables, à elles seules, apportent un progrès significatif, quand bien même la confidentialité des données ne serait pas requise.
Enfin, nos brevets étendus à l’ensemble du monde permettront au groupe INOVATIC de devenir le leader mondial de ces technologies.
Quelles stratégies adoptez-vous pour rester compétitif dans le domaine de l’Open Banking et du Bank as a Service, et faire progresser le secteur bancaire ?
Réinvestir nos bénéfices dans des diversifications ciblées sur le secteur bancaire !
Et, au crépuscule de votre vie, que diriez-vous à un jeune d’aujourd’hui ?
La vie est une aventure, fais-en ton aventure, vis-la de tout ton être, et puis demain, et puis encore demain, et jusqu’à la dernière syllabe inscrite sur le registre de ton temps sur cette terre.


