Histoire du Tigre celtique

Dossier : EuropeMagazine N°600 Décembre 2004
Par Erik EGNELL (57)

En 1800, quand l’u­nion poli­tique avec le Royaume-Uni fait dis­pa­raître l’Ir­lande de la carte du monde, les Irlan­dais sont plus de huit mil­lions. Un demi-siècle plus tard la grande famine donne le signal de leur départ en masse pour les États-Unis. L’île verte, lais­sée à l’é­cart par la révo­lu­tion indus­trielle, Bel­fast excep­té, se vide de sa popu­la­tion et tombe dans l’oubli. 

Le pays avant tout agri­cole qui devient indé­pen­dant en 1922 veut se doter d’une indus­trie. L’é­qui­pe­ment hydro­élec­trique du fleuve Shan­non est lan­cé dès 1923, avec la par­ti­ci­pa­tion notam­ment de Sie­mens. Quand De Vale­ra arrive au pou­voir en 1932, il accen­tue l’in­ter­ven­tion directe de l’É­tat dans le déve­lop­pe­ment industriel. 

Les cham­pions qui naissent alors s’ap­pellent Irish Cement (aujourd’­hui entré dans le groupe pri­vé CRH et 4e cimen­tier mon­dial), Irish Sugar (aujourd’­hui pri­va­ti­sé et deve­nu Green­core), qui traite la bet­te­rave locale, Irish Steel (aujourd’­hui dis­pa­ru). Pour­tant l’in­dus­trie pri­vée n’est pas absente. C’est dans les années 1930 que l’An­glais Jef­fer­son Smur­fit crée à Dublin une » usine à papier « , qui devien­dra le n° 1 mon­dial du car­ton ondulé. 

La jeunesse du Tigre

Au len­de­main de la Deuxième Guerre mon­diale, où l’Ir­lande est res­tée neutre, De Vale­ra, après que son par­ti, le Fian­na Fail (Les guer­riers du des­tin) a per­du la faveur des élec­teurs, doit céder la place à John Cos­tel­lo, qui dirige un gou­ver­ne­ment de coa­li­tion. Alors est créée, en 1949, une agence d’É­tat, rat­ta­chée au minis­tère de l’In­dus­trie et du Com­merce, l’In­dus­trial Deve­lop­ment Agen­cy (IDA Ire­land), qui reçoit du nou­veau taoi­seach (Pre­mier ministre), bien déci­dé à tour­ner le dos au natio­na­lisme éco­no­mique de son pré­dé­ces­seur, la mis­sion d’at­ti­rer en Irlande les inves­tis­seurs étrangers. 

Quand De Vale­ra revient au pou­voir en 1951, son tanaiste (vice-Pre­mier ministre) Sean Lemass le per­suade de main­te­nir la nou­velle orien­ta­tion. C’est Lemass qui, en tant que ministre de l’In­dus­trie et du Com­merce, a mis en œuvre la poli­tique éco­no­mique pro­tec­tion­niste et éta­tiste de l’a­vant-guerre. Mais il a connu son che­min de Damas et devient le pro­mo­teur d’une Irlande terre d’ac­cueil pour les indus­triels de tous les pays. 

Alors s’en­gage entre les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs une véri­table sur­en­chère. De Vale­ra, à l’ins­ti­ga­tion de Lemass, crée un régime spé­cial de sub­ven­tions pour les pro­jets indus­triels dans les régions défa­vo­ri­sées de l’Ouest. Quand Cos­tel­lo le rem­place à nou­veau en 1954 ce régime est éten­du à l’en­semble du territoire. 

En outre la loi de finances pour 1956 pré­voit, sous le nom d’EP­TR (Export Pro­fits Tax Relief), un abat­te­ment de 50 % de l’im­pôt sur les socié­tés pour les béné­fices réa­li­sés à l’ex­por­ta­tion. Quand l’é­quipe De Vale­ra-Lemass reprend les rênes en 1957, les pro­fits à l’ex­por­ta­tion sont tota­le­ment détaxés. Les entre­prises ins­tal­lées à l’aé­ro­port de Shan­non sont exemp­tées d’im­pôt pour vingt-cinq ans. 

Il y a urgence. Depuis l’in­dé­pen­dance, un mil­lion de per­sonnes ont émi­gré. Le départ vers les pays qui créent suf­fi­sam­ment d’emplois, États-Unis, Aus­tra­lie, Afrique du Sud, reste la prin­ci­pale issue pour les jeunes attei­gnant l’âge du tra­vail. En 1961 la popu­la­tion de la Répu­blique atteint son mini­mum abso­lu : 2 810 000 personnes. 

Jack Lynch, qui devient taoi­seach en 1966, fait encore un pas de plus. Il donne sa pleine indé­pen­dance à l’I­DA. À par­tir de 1969 celle-ci fonc­tionne comme une socié­té pri­vée ayant l’É­tat pour action­naire, un sta­tut qui lui per­met de mener une stra­té­gie conti­nue, en dépit des chan­ge­ments de gou­ver­ne­ment, et de gagner ain­si la confiance des inves­tis­seurs étrangers. 

Ceux-ci ont répon­du à l’ap­pel. Les pre­miers à venir en Irlande au len­de­main de la guerre sont les Alle­mands, qui y trouvent un site plus favo­rable que leur propre pays dévas­té. Les Anglais et sur­tout les Amé­ri­cains vont suivre. À ces der­niers le pré­sident Ken­ne­dy, qui visite la terre ances­trale en 1961, montre le che­min. Dès 1970 les inves­tis­se­ments amé­ri­cains sont plus impor­tants que leurs homo­logues britanniques. 

Le 1er​jan­vier 1973, après une longue attente due aux » non » gaul­liens à l’en­trée du Royaume-Uni, les deux îles Bri­tan­niques finissent par for­cer la porte de la Com­mu­nau­té euro­péenne. Les inves­tis­seurs étran­gers dans l’île verte ont désor­mais plein accès au mar­ché continental. 

L’Ir­lande com­mence alors à accueillir ses vraies indus­tries d’a­ve­nir, celles du Tigre cel­tique. En 1972 Pfi­zer a ins­tal­lé à Rin­gas­kid­dy près de Cork une usine d’a­cide citrique. Le coup d’en­voi de ce qui devien­dra un pôle phar­ma­ceu­tique mon­dial est don­né. C’est en Irlande que plus tard la même mul­ti­na­tio­nale fera fabri­quer pour le monde entier son pro­duit phare, le Viagra. 

À la décen­nie sui­vante c’est l’in­for­ma­tique, l’in­dus­trie amé­ri­caine par excel­lence, qui s’im­plante en force dans l’île verte. En 1983 arrive IBM. En 1985, l’an­née où la balance com­mer­ciale irlan­daise devient pour la pre­mière fois excé­den­taire, c’est au tour de Micro­soft. En 1991 sui­vra Intel, à l’is­sue d’une mise en com­pé­ti­tion sévère de divers sites euro­péens, dont la France, l’An­gle­terre et l’Écosse. 

Si les inves­tis­seurs inter­na­tio­naux dans ces sec­teurs de pointe choi­sissent l’Ir­lande, c’est aus­si que la poli­tique de l’é­du­ca­tion menée par les auto­ri­tés de la Répu­blique leur per­met d’y trou­ver une abon­dante main-d’œuvre qua­li­fiée. La part du PNB irlan­dais consa­crée à l’é­du­ca­tion passe de 4 % en 1961 à plus de 8 % dans les années 1990. 

L’IDA adopte comme slo­gan : » Ses habi­tants sont à l’Ir­lande ce que le cham­pagne est à la France » (People are to Ire­land as cham­pagne is to France). Les sub­ven­tions du Fonds social euro­péen sont uti­li­sées pour la for­ma­tion du futur per­son­nel des multinationales. 

Les Irlan­dais de la dia­spo­ra sont atti­rés par les nou­veaux emplois offerts dans l’île ances­trale. Le flux migra­toire net, néga­tif depuis des siècles, s’in­ver­se­ra pour la pre­mière fois durant la décen­nie 1970. 

Cepen­dant la Com­mis­sion euro­péenne, gar­dienne des règles assu­rant le bon fonc­tion­ne­ment du Mar­ché com­mun, s’in­quiète du trai­te­ment fis­cal de faveur dont béné­fi­cient les indus­triels étran­gers en Irlande. En 1978 l’EP­TR est rem­pla­cé par un taux de 10 % de l’im­pôt sur les socié­tés appli­cable à toutes les indus­tries manufacturières. 

De ce taux béné­fi­cie­ront éga­le­ment les pres­ta­taires de ser­vices inter­na­tio­naux ins­tal­lés sur le sol irlan­dais. Ain­si l’Ir­lande va-t-elle pou­voir atti­rer chez elle les centres d’ap­pels (call cen­ters), où de nom­breux jeunes Fran­çais et Fran­çaises vien­dront travailler. 

Mais la conjonc­ture inter­na­tio­nale se met en tra­vers de l’es­sor ain­si amor­cé. C’est l’é­poque des chocs pétro­liers, aux­quels l’Ir­lande, sans res­sources éner­gé­tiques, à l’ex­cep­tion de la tourbe et du vent, est expo­sée de plein fouet. Les gou­ver­ne­ments qui se suc­cèdent choi­sissent de lais­ser filer le défi­cit bud­gé­taire. L’in­fla­tion atteint 20 % en 1981. La livre irlan­daise, décro­chée du ster­ling, devra être déva­luée plu­sieurs fois au cours des années qui suivront. 

Alors s’ouvre une période d’a­gi­ta­tion sociale. Les grèves natio­nales se mul­ti­plient, à la poste, chez Aer Lin­gus, dans les trans­ports en com­mun, grèves qui durent par­fois plu­sieurs mois. 

Ce cli­mat trou­blé a des réper­cus­sions poli­tiques. Après que le taoi­seach Charles Hau­ghey et le Fian­na Fail ont per­du les élec­tions de juin 1981, quatre gou­ver­ne­ments vont se suc­cé­der en deux ans. En novembre 1982 la coa­li­tion diri­gée par Gar­ret Fitz­ge­rald, chef du Fine Gael (La nation gaé­lique, le deuxième grand par­ti irlan­dais) allié au Labour, prend le pouvoir. 

L’ho­ri­zon éco­no­mique reste sombre : faible crois­sance, fort taux de chô­mage, qui en 1987 frô­le­ra les 17 % de la popu­la­tion active, émi­gra­tion accrue. La dette publique enfle rapi­de­ment et atteint jus­qu’à 130 % du PIB. Pour­tant le ministre des Finances, Alan Dukes, s’at­taque cou­ra­geu­se­ment au défi­cit bud­gé­taire, qui, entre 1982 et 1987, recule de 16 % à 8 % du PIB. 

Au sein du Fian­na Fail, alors dans l’op­po­si­tion, cer­tains réclament une approche plus libé­rale et dyna­mique de l’é­co­no­mie. En 1985 ils font scis­sion et fondent les Pro­gres­sive Demo­crats ou PDs, dont le pro­gramme vise à mettre en place un envi­ron­ne­ment encore plus favo­rable aux affaires. 

Alors vient le grand tour­nant. Les élec­tions de février 1987 donnent le pou­voir à un gou­ver­ne­ment mino­ri­taire Fian­na Fail diri­gé par Charles Hau­ghey, qui inau­gure une poli­tique éco­no­mique » that­ché­rienne » de retour à l’or­tho­doxie bud­gé­taire et de désen­ga­ge­ment de l’É­tat. Le nou­veau chef du Fine Gael, Alan Dukes, annonce que son par­ti sou­tien­dra la poli­tique éco­no­mique du gou­ver­ne­ment. Il inau­gure ain­si le consen­sus poli­tique qui va per­mettre l’é­mer­gence du Tigre. 

Le bud­get de 1988 réduit dras­ti­que­ment les dépenses. L’é­du­ca­tion et la san­té sont par­ti­cu­liè­re­ment tou­chées. Des hausses d’im­pôt ont éga­le­ment lieu. Mais le taux géné­ral de l’im­pôt sur les socié­tés est réduit de 50 à 43 %. La rigueur bud­gé­taire per­met à la Banque cen­trale d’a­bais­ser le coût du crédit. 

Cepen­dant sur un point la nou­velle poli­tique se dis­tingue radi­ca­le­ment du modèle that­ché­rien. Une de ses com­po­santes impor­tantes est en effet le » par­te­na­riat social » asso­ciant gou­ver­ne­ment, syn­di­cats et patro­nat, qui signent le pre­mier accord tri­par­tite sur les salaires, le Pro­gramme for Natio­nal Reco­ve­ry – PNR 1988–1990.

Le PNR pré­voit des hausses de salaires modé­rées en échange de pro­messes gou­ver­ne­men­tales de réduc­tion des impôts per­son­nels, d’aug­men­ta­tion des pres­ta­tions sociales et de plus grande asso­cia­tion des par­te­naires sociaux aux déci­sions de poli­tique économique. 

Non­obs­tant le par­te­na­riat social, les charges sociales pesant sur les entre­prises sont main­te­nues à un niveau très bas, à l’i­mage de la fis­ca­li­té, avec en contre­par­tie une sécu­ri­té sociale d’É­tat réduite au mini­mum. La légis­la­tion sociale conti­nue d’être peu contrai­gnante, qu’il s’a­gisse par exemple de la durée des congés ou de l’in­dem­ni­sa­tion des licen­cie­ments. Les mul­ti­na­tio­nales, qui mettent en place pour leur per­son­nel des for­mules d’as­su­rance pri­vée, tiennent les syn­di­cats à l’é­cart avec la com­pli­ci­té de tra­vailleurs bien payés. 

La der­nière et non la moindre des ini­tia­tives éco­no­miques de l’an­née 1987 est la créa­tion du Centre de ser­vices finan­ciers inter­na­tio­naux de Dublin, tra­vaillant off­shore pour le compte de non-rési­dents et béné­fi­ciant du même régime fis­cal favo­rable que les autres clients de l’I­DA. L’IFSC connaît un suc­cès immé­diat et durable. 

La crois­sance repart. De 4 % en 1987, elle s’é­lève jus­qu’à près de 8 % en 1990. L’in­fla­tion est conte­nue au voi­si­nage de 2,5 %, ce qui per­met une hausse des reve­nus réels à par­tir de 1989. Entre 1987 et 1989 le taux de chô­mage recule de 16 à 12 %. Le nombre de conflits sociaux sur la même période tombe de 100 à 35 par an. Le défi­cit bud­gé­taire est sta­bi­li­sé autour de 2 % du PIB et la dette publique amorce sa décrue, repas­sant en des­sous des 100 % du PIB en 1989. 

Mais une fois encore l’ac­tua­li­té inter­na­tio­nale com­pro­met le pro­ces­sus de redres­se­ment. La guerre du Golfe casse la conjonc­ture mon­diale. Le finan­ce­ment de la réuni­fi­ca­tion alle­mande pousse à la hausse les taux d’in­té­rêt. Un ralen­tis­se­ment géné­ral des affaires s’ensuit. 

L’Ir­lande en subit le contre­coup. La crois­sance tombe au-des­sous de 2 % en 1991, soit une chute de six points d’une année sur l’autre. Les deux années sui­vantes elle reste voi­sine de 3 %. Le chô­mage se remet à croître et retrouve son niveau anté­rieur de 16 % de la popu­la­tion active. 

Nous sommes alors en 1993. Aux États-Unis, avec l’a­vè­ne­ment du pré­sident Clin­ton, va s’ou­vrir la plus longue période de pros­pé­ri­té de l’a­près-guerre. L’Eu­rope aborde une nou­velle phase de son inté­gra­tion avec l’en­trée en vigueur du trai­té de Maas­tricht. En jan­vier 1993 la livre irlan­daise est déva­luée pour la der­nière fois, avant d’en­trer dans la mon­naie com­mune, l’euro. 

Le Tigre cel­tique va pou­voir faire son apparition. 

Le Tigre bondissant

En 1994 la crois­sance irlan­daise dépasse à nou­veau les 5 %. En 1995 elle est de 10 %. Sur les sept années 1994–2000 elle sera en moyenne de 9,3 %, soit plus de trois fois la crois­sance moyenne de l’U­nion euro­péenne, qui, dans cette période éco­no­mi­que­ment faste pour tous, reste infé­rieure à 3 %. 

Les dra­gons asia­tiques des années 1980 ont trou­vé leur émule. Qu’est-ce donc qui a fait bon­dir le Tigre ? 

La Toile couvre le monde, bou­le­ver­sant la façon de tra­vailler des entre­prises, et un petit appa­reil conquiert les habi­tants de la pla­nète : le télé­phone por­table. L’Ir­lande béné­fi­cie for­te­ment de ces nou­velles per­cées, qui enthou­siasment les Bourses de tous les pays. Elle est deve­nue terre d’é­lec­tion pour les biens et ser­vices liés aux hautes tech­no­lo­gies. Au point que les jeunes cadres irlan­dais des firmes infor­ma­tiques amé­ri­caines, y ayant acquis leur savoir-faire, créent leurs propres entreprises. 

L’in­dus­trie indi­gène irlan­daise se taille une place dans la high-tech, dans les logi­ciels et ser­vices infor­ma­tiques avec Iona, qui entre­ra au NASDAQ en 1997, Bal­ti­more et tous les autres, mais aus­si dans la phar­ma­cie avec Elan, qui devien­dra la plus forte capi­ta­li­sa­tion de la Bourse de Dublin. 

Les fonds struc­tu­rels euro­péens jouent un rôle cen­tral dans la stra­té­gie indus­trielle de l’É­tat irlan­dais, aidant à implan­ter sur le ter­rain des pôles (ou » clus­ters ») où sont valo­ri­sées les nou­velles tech­no­lo­gies. Ces fonds, déjà dou­blés avec l’Acte unique euro­péen, le sont une nou­velle fois à Maastricht. 

L’Eu­rope crée aus­si au pro­fit de ses quatre pays membres les plus défi­cients en infra­struc­tures de base, dont l’Ir­lande, le » fonds de cohé­sion « . Ain­si peuvent être lan­cés ou accé­lé­rés le pro­gramme auto­rou­tier, celui des trans­ports publics de Dublin, les grands pro­jets d’eau et d’assainissement. 

Au total c’est envi­ron 40 % du coût des pro­jets ins­crits au Plan de déve­lop­pe­ment natio­nal 1993–1999 qui seront cou­verts par les fonds euro­péens. Cepen­dant les infra­struc­tures indus­trielles se déve­loppent plus vite que les infra­struc­tures clas­siques, creu­sant l’é­cart entre les forces pro­duc­tives du pays et son équi­pe­ment. L’en­semble des aides au titre du Cadre com­mu­nau­taire d’ap­pui repré­sente annuel­le­ment au début 2,4 % et à la fin 2,8 % du PIB. 

Le par­te­na­riat social fait main­te­nant par­tie de la vie natio­nale. Les accords trien­naux suc­ces­sifs limitent les hausses des salaires, une limi­ta­tion com­pen­sée pour les sala­riés par la baisse des taux de l’im­pôt sur le revenu. 

Les recettes fis­cales engen­drées par le Tigre per­mettent à l’É­tat de satis­faire tout le monde. L’a­mé­lio­ra­tion des finances publiques est spec­ta­cu­laire. Le bud­get rede­vient excé­den­taire en 1997. Le Tigre accom­plit un miracle : plus les taux de l’im­pôt baissent et plus son pro­duit aug­mente. Le solde posi­tif va conti­nuer de croître et frô­le­ra les 5 % du PIB en fin de période. La dette publique dimi­nue régu­liè­re­ment. En 2000 elle ne repré­sen­te­ra plus que 35 % du PIB, le taux le plus bas de toute l’U­nion euro­péenne après le Luxembourg. 

La poli­tique éco­no­mique du pays pen­dant toute cette période est mar­quée par une par­faite conti­nui­té, un point très appré­cié des inves­tis­seurs et des finan­ciers étran­gers, et d’au­tant plus méri­toire que la vie poli­tique irlan­daise reste mouvementée. 

Aux élec­tions de 1989 le Fian­na Fail ne conserve le pou­voir qu’en s’al­liant avec les Démo­crates de pro­grès, les PDs. Mais les par­te­naires se brouillent. De 1992 à 1994 l’Ir­lande a un gou­ver­ne­ment Fian­na Fail-Labour. Mais le Labour change d’al­liés. Le gou­ver­ne­ment Fine Gael-Labour dit de l’Arc-en-ciel, qui dure jus­qu’en 1997, pour­suit la poli­tique qui a per­mis l’ar­ri­vée du Tigre. 

Enfin les élec­tions de juin 1997 amènent au pou­voir l’ac­tuelle coa­li­tion Fian­na Fail-PDs, avec le taoi­seach Ber­tie Ahern, chef du Fian­na Fail, et la tanaiste Mary Har­ney, chef des PDs, coa­li­tion qui est recon­duite en 2002.

Mais ces aléas poli­tiques n’af­fectent pas les acteurs éco­no­miques. Les inves­tis­seurs étran­gers conti­nuent d’af­fluer. En 1997 ils repré­sentent 48 % des emplois indus­triels, 69 % de la pro­duc­tion et plus de 85 % des expor­ta­tions. Les entre­prises étran­gères paient des salaires 25 % plus éle­vés que l’in­dus­trie indigène. 

La Com­mis­sion euro­péenne cepen­dant, consta­tant l’a­mé­lio­ra­tion de la situa­tion éco­no­mique de l’Ir­lande, estime que les condi­tions fis­cales de faveur dont y jouissent les inves­tis­seurs étran­gers ne sont plus jus­ti­fiées. Le gou­ver­ne­ment irlan­dais tourne la dif­fi­cul­té grâce à la réduc­tion pro­gres­sive du taux géné­ral de l’im­pôt sur les socié­tés. Un accord conclu avec la Com­mis­sion en 1998 pré­voit que ce taux sera de 12,5 % à comp­ter du 1er jan­vier 2003. Les béné­fi­ciaires des taux pré­fé­ren­tiels conti­nue­ront d’en pro­fi­ter jus­qu’en 2005 ou 2010 selon le cas. Cet accord ras­sure les multinationales. 

La forte crois­sance fait recu­ler le chô­mage. L’é­lan don­né par la high-tech sti­mule l’emploi dans d’autres sec­teurs, comme celui de la construc­tion, alors que l’ar­ri­vée mas­sive des Amé­ri­cains à la recherche de leurs racines fait les beaux jours de l’hô­tel­le­rie-res­tau­ra­tion. En fin de période le nombre des per­sonnes cher­chant du tra­vail, selon la défi­ni­tion de l’OIT, des­cend au-des­sous de 4 % de la popu­la­tion active. 

Est-ce une coïn­ci­dence ? 1994, la pre­mière année du Tigre cel­tique, est aus­si celle du ces­sez-le-feu annon­cé par l’I­RA en Irlande du Nord, exemple bien­tôt sui­vi par les milices loya­listes, qui per­met­tra les accords du Ven­dre­di Saint de 1998. Le Tigre, inver­sant le rap­port éco­no­mique entre les deux par­ties de l’île, a détour­né la jeune géné­ra­tion du com­bat nationaliste. 

Mais un incon­vé­nient des inves­tis­seurs étran­gers est le rapa­trie­ment des béné­fices, qui atteignent 17 % du PIB à la fin de la période du Tigre cel­tique. Le reve­nu des Irlan­dais selon le PIB par habi­tant sera en 2000 le deuxième plus éle­vé de l’U­nion euro­péenne après le Luxem­bourg mais seule­ment légè­re­ment supé­rieur à la moyenne euro­péenne et com­pa­rable à celui de la France en PNB. 

Ces dif­fé­rences de chiffres ne changent pas le fait fon­da­men­tal. Grâce au Tigre les Irlan­dais sont, pour la pre­mière fois de leur his­toire, deve­nus riches. 

L’en­vo­lée des prix de l’im­mo­bi­lier est la marque la plus évi­dente du phé­no­mène d’en­ri­chis­se­ment, la demande, ali­men­tée par la hausse sen­sible des reve­nus par tête à par­tir de 1994, ne ces­sant de pré­cé­der l’offre. Le mou­ve­ment est entre­te­nu par les bas taux d’intérêt. 

L’in­fla­tion reste pour­tant conte­nue jus­qu’en 2000, année où les der­niers mois voient se pro­duire une flam­bée des prix, attei­gnant 7 % de hausse annuelle en novembre. L’Ir­lande détient dès lors le pri­vi­lège peu enviable d’être un des pays les plus chers d’Eu­rope, ce dont les tou­ristes vont finir par s’apercevoir. 

Les imma­tri­cu­la­tions de véhi­cules neufs sont une autre mani­fes­ta­tion de la nou­velle richesse du pays. Elles sont de 75 000 en 1993, 153 000 en 1997 et 275 000 en 2000, effet mil­lé­naire aidant. Ce gon­fle­ment mas­sif du parc rou­lant ne manque pas d’af­fec­ter la cir­cu­la­tion dans le grand Dublin. 

Tels sont les pro­blèmes des riches. Mais tous ne sont pas riches. Les années du Tigre vont voir l’en­ri­chis­se­ment des classes moyennes mais aus­si l’ac­crois­se­ment de la pau­vre­té des plus pauvres. 

La part des Irlan­dais vivant avec 50 % ou moins du reve­nu moyen de la popu­la­tion passe de moins d’un cin­quième en 1994 à plus d’un quart en 1998. Selon les cri­tères du PNUD, l’Ir­lande se situe à l’a­vant-der­nier rang des pays indus­tria­li­sés au clas­se­ment de l’in­dice de pauvreté. 

Pour­tant le par­te­na­riat social s’est don­né aus­si des ambi­tions sociales, avec la Stra­té­gie natio­nale de lutte contre la pau­vre­té, la NAPS, qui béné­fi­cie aus­si de finan­ce­ments euro­péens. On assiste néan­moins à un recul des dépenses sociales en pour­cen­tage du PIB. 

Même le suc­cès du Tigre cel­tique en matière d’emploi doit être nuan­cé. La pro­por­tion d’emplois à temps par­tiel s’ac­croît dans les années du Tigre, pas­sant de moins de 7 % à près de 11 % du total. Nom­breux sont les emplois sai­son­niers. Le chô­mage au sens strict des­cend en fin de période à un niveau rési­duel enviable mais le nombre des tra­vailleurs indem­ni­sés ins­crits au » Live regis­ter » reste plus du double. 

Les menaces sur l’en­vi­ron­ne­ment sont un autre des effets per­vers de la crois­sance. L’Ir­lande indus­tria­li­sée et moto­ri­sée du début du troi­sième mil­lé­naire émet des gaz à effet de serre à un rythme double de celui auto­ri­sé par le pro­to­cole de Kyo­to. L’eau, cette richesse tra­di­tion­nelle de l’île verte, est mena­cée. Enfin la mul­ti­pli­ca­tion des déchets ména­gers et indus­triels attaque le pay­sage, avec la pro­li­fé­ra­tion des décharges sau­vages, l’ab­sence de moyens suf­fi­sants de recy­clage et le refus per­sis­tant des inci­né­ra­teurs par la population. 

Res­tent les effets psy­cho­lo­giques du Tigre. A‑t-il créé, comme le disent cer­tains, une » nation étran­gère à elle-même » ? La mon­tée du taux des sui­cides, sur­tout par­mi les jeunes, est un symp­tôme inquié­tant. L’al­coo­lisme et la drogue, ces » côtés sombres » de la réa­li­té irlan­daise, pour reprendre l’ex­pres­sion de la pré­si­dente McA­leese, se sont répan­dus pen­dant les années du Tigre. La vio­lence conti­nue à faire par­tie de la vie natio­nale. La » civi­li­sa­tion du pub » reste une valeur ambi­guë, modèle de convi­via­li­té mais aus­si éva­sion com­mode face au pré­sent et sur­tout à l’avenir. 

Mais ces cri­tiques res­tent très mino­ri­taires. Le miracle irlan­dais fait l’é­mer­veille­ment de l’Eu­rope, par­ti­cu­liè­re­ment des pays de l’est du conti­nent, qui viennent cher­cher en Irlande la recette d’un décol­lage éco­no­mique rapide. Pour une Irlan­daise au moins cette recette ne fait aucun doute. À l’é­té 2000 la tanaiste Mary Har­ney déclare qu’elle se sent » plus proche de Bos­ton que de Berlin « . 

La seule ques­tion que tous se posent est de savoir si et com­bien de temps le Tigre va durer. 

Le crépuscule du Tigre

En 2000 les éco­no­mistes sont una­nimes quant au prin­ci­pal obs­tacle à la pour­suite de la forte crois­sance irlan­daise : la raré­fac­tion de la main-d’œuvre dis­po­nible. Le Tigre a besoin de tou­jours davan­tage de monde. Le nombre des emplois à occu­per dans l’île verte est pas­sé durant la décen­nie de 1 183 000 à 1 670 000, soit près d’un demi-mil­lion de nou­veaux postes créés. 

Or le taux de nata­li­té dans la très catho­lique Irlande a bais­sé de plus d’un tiers entre 1980 et 1995. L’ar­ri­vée à l’âge du tra­vail des géné­ra­tions creuses de l’a­vant-Tigre va main­te­nant se mani­fes­ter. Faire tra­vailler davan­tage les femmes est dif­fi­cile car leur taux d’ac­ti­vi­té, long­temps un des plus bas de l’U­nion euro­péenne, est aujourd’­hui un des plus élevés. 

La seule solu­tion véri­table est l’ap­pel à la main-d’œuvre exté­rieure. Depuis 1997 le solde migra­toire, rede­ve­nu néga­tif dans les années 1980, est à nou­veau posi­tif. Mais le rythme est insuf­fi­sant. Des mis­sions de l’A­gence natio­nale de l’emploi FAS partent pour les grands pays de langue anglaise, Cana­da, Aus­tra­lie, Afrique du Sud. Les pays d’Eu­rope de l’Est sont éga­le­ment visés. 

Grâce à la main-d’œuvre venue d’ailleurs, les éco­no­mistes n’ex­cluent pas un taux de crois­sance de 8,5 % encore en 2001 suc­cé­dant aux 11,5 % de 2000. Mais l’é­co­no­mie du Tigre, une des plus ouvertes au monde, dépend avant tout de la demande exté­rieure. Or celle-ci va subir plu­sieurs chocs, affec­tant for­te­ment l’Irlande. 

Le pre­mier est le choc tech­no­lo­gique. Le mar­ché des PC et plus encore des télé­phones mobiles, arri­vé à un point de satu­ra­tion, se contracte brus­que­ment, entraî­nant dans son sillage les fabri­ca­tions et les ser­vices qui lui sont liés. La » bulle Inter­net » éclate. Les valeurs tech­no­lo­giques s’ef­fondrent en Bourse, déclen­chant un recul géné­ral des places finan­cières. Les mul­ti­na­tio­nales du sec­teur des TIC annoncent des réduc­tions d’effectifs. 

Le ralen­tis­se­ment concerne d’a­bord les États-Unis, mar­quant le terme de la longue période de pros­pé­ri­té qui a carac­té­ri­sé les deux pré­si­dences Clin­ton. L’Ir­lande, d’où les mul­ti­na­tio­nales exportent sur­tout sur l’Eu­rope et le Moyen-Orient, espère d’a­bord que l’im­pact chez elle sera limité. 

Son prin­ci­pal pro­blème est alors l’in­fla­tion. Comme elle fait par­tie des douze pays s’ap­prê­tant à intro­duire chez eux l’eu­ro au 1er jan­vier 2002, ses par­te­naires euro­péens sur­veillent de près sa poli­tique des prix. Le 12 février 2001 le bud­get du ministre McCree­vy est condam­né par l’E­CO­FIN, le Conseil des ministres euro­péens des affaires éco­no­miques et finan­cières, comme pro­cy­clique et inflationniste. 

Non seule­ment le gou­ver­ne­ment mais aus­si les citoyens irlan­dais, fiers des exploits du Tigre, res­sentent cette condam­na­tion comme une injus­tice, voire un affront. Les élec­teurs irlan­dais s’en sou­vien­dront sans doute le 6 juin sui­vant, quand ils diront “non” au trai­té de Nice. 

L’inflation affecte les coûts indus­triels. Mal­gré le par­te­na­riat social les reven­di­ca­tions sala­riales resur­gissent, créant un cli­mat d’agitation sociale qu’on n’avait pas vu depuis long­temps. En décembre 2000, le “ Pro­gramme pour la pros­pé­ri­té et l’équité ” 2000- 2002 doit être ajus­té en catas­trophe, avec trois points sup­plé­men­taires d’augmentation des rému­né­ra­tions. Les hausses effec­tives sont beau­coup plus éle­vées dans les mul­ti­na­tio­nales, qui s’arrachent le per­son­nel qualifié. 

Or l’Europe de l’Est, qui sera bien­tôt dans l’Union, offre une maind’œuvre bien meilleur mar­ché. La grande peur s’installe que les inves­tis­seurs étran­gers, qui n’ont pas de patrie, désertent l’île verte. Il n’est que plus impor­tant de les rete­nir par des taux d’impôts avan­ta­geux, ce qui rai­dit l’Irlande dans son oppo­si­tion aux pro­jets d’harmonisation fis­cale dans l’Union.

À l’été 2001 Gate­way aban­donne l’Irlande avec mille cinq cents emplois sup­pri­més et Gene­ral Semi­con­duc­tors annonce la fer­me­ture d’une usine employant huit cents personnes. 

Il n’y a pas que l’industrie qui donne du sou­ci. Le 21 février 2001 la fièvre aph­teuse a fait son appa­ri­tion dans la grande île voi­sine. L’Irlande se ferme aux visi­teurs. L’épidémie sera tenue en échec mais le tou­risme, qui repré­sente 6 à 7% du PIB irlan­dais, est for­te­ment perturbé. 

Quand arrive l’été, toutes les mesures sani­taires ont été levées et un retour à la nor­male est espé­ré. Alors se pro­duit le 11 sep­tembre. Les Amé­ri­cains annulent leurs voyages. Aer Lin­gus a plus de la moi­tié de ses avions cloués au sol. Au total ce seront cinq cent mille tou­ristes de moins. 

Et pour­tant le Tigre résiste. La crois­sance est encore de près de 7% en 2001 et de 6% en 2002. C’est qu’un sec­teur conti­nue de se déve­lop­per for­te­ment : celui de la phar­ma­cie, qui voit croître ses ventes en par­ti­cu­lier outre-Atlan­tique, au point que l’Amérique va deve­nir le pre­mier client de l’Irlande.

Le rôle des mul­ti­na­tio­nales, phar­ma­ceu­tiques mais aus­si finan­cières, dans ce main­tien de la crois­sance irlan­daise est sou­li­gné par le fait que, si le pro­duit inté­rieur connaît cette belle avan­cée en 2002, le pro­duit natio­nal, qui exclut leurs pro­fits, ne pro­gresse que de moins de 1%. 

La remon­tée de l’euro face au dol­lar sera le der­nier coup por­té au Tigre. Les expor­ta­tions, dont plus de la moi­tié sont diri­gés hors de la zone euro, reculent. Les délo­ca­li­sa­tions reprennent. La crois­sance de l’économie irlan­daise pour 2003, en pro­duit inté­rieur comme en pro­duit natio­nal, ne sera qu’à peine plus de 2 %, infé­rieure à celle des États-Unis et de plu­sieurs pays européens. 

Mais le Tigre a accom­pli son œuvre de rat­tra­page. L’Irlande a main­te­nant rejoint les rangs des pays indus­tria­li­sés déve­lop­pés. Elle pour­rait deve­nir bien­tôt contri­bu­trice nette au bud­get de l’Union. Depuis le 1er jan­vier 2004 elle ne béné­fi­cie plus du fonds de cohésion. 

Pour­tant le rat­tra­page n’est pas ache­vé. Ain­si les besoins en infra­struc­tures res­tent-ils très impor­tants. Les éco­no­mistes estiment qu’il sub­siste en Irlande un poten­tiel de crois­sance supé­rieur à la moyenne de l’Union euro­péenne, poten­tiel qu’ils éva­luent à 4 à 5% par an jusqu’à la fin de la pré­sente décennie. 

La tech­no­lo­gie et les grands tra­vaux devraient être les élé­ments por­teurs des années à venir. L’IDA concentre son effort aujourd’hui sur les acti­vi­tés à forte valeur ajou­tée et à fort conte­nu tech­no­lo­gique, la créa­tion de centres de recherche et de déve­lop­pe­ment, les bio­tech­no­lo­gies, en par­ti­cu­lier les nano­bio­tech­no­lo­gies, mais aus­si le haut débit pour la télé­ma­tique et la troi­sième géné­ra­tion de télé­pho­nie mobile, autant de per­cées dont on espère qu’elles feront repar­tir le marché. 

Cette nou­velle approche com­mence à pro­duire ses effets. Début 2004 Google ins­talle en Irlande son prin­ci­pal centre euro­péen. Tout récem­ment Intel a annon­cé un nou­veau pro­jet d’un mil­liard et demi d’euros d’usine de pro­duc­tion de “nano­puces” à Dublin. 

En même temps les auto­ri­tés cherchent les moyens de consa­crer plus d’argent aux inves­tis­se­ments de base sans creu­ser le défi­cit public, un dilemme que l’ingéniosité des finan­ciers et l’appel au par­te­na­riat public­pri­vé devraient per­mettre de surmonter. 

L’économie irlan­daise, du fait de son grand degré d’ouverture, est une des pre­mières à pro­fi­ter du redé­mar­rage de la conjonc­ture inter­na­tio­nale. Du coup cer­tains parlent déjà d’un réveil du Tigre. Mais cela est une autre histoire.

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Antoine Bru­net-Bélandrépondre
15 janvier 2017 à 15 h 38 min

texte apo­cryphe
Je n’ai pas lu votre texte en entier, car il com­mence sur une erreur. Il est tota­le­ment faux de pré­tendre que la popu­la­tion irlan­daise était de plus de 8 mil­lions en 1800. Elle a atteint ces som­mets seule­ment aux envi­rons de 1840 suites à l’é­mi­gra­tion mas­sive des Anglais afin de les assi­mi­ler. Vous devriez peut-être véri­fier vos sources avant de publier un article sur Inter­net qui est acces­sible à tous. J’es­père que vos sources sont meilleures pour la suite du texte si vous faites erreur sur un sujet aus­si banal que la démographie.

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