H2X-Ecosystems : créateur d’écosystèmes autour de l’hydrogène et de valeur ajoutée pour les territoires

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H2X-Eco­sys­tems contri­bue au déve­lop­pe­ment de l’hydrogène avec la volon­té de construire des éco­sys­tèmes et des modèles éco­no­miques à forte valeur ajou­tée au ser­vice des ter­ri­toires et de l’industrie. Sté­phane Paul, fon­da­teur de H2X-Eco­sys­tems, nous explique com­ment cela se tra­duit concrè­te­ment et nous en dit plus sur les ambi­tions de sa société.

Au cœur de votre activité, on retrouve l’hydrogène. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Lors de la créa­tion de H2X-Eco­sys­tems, mon idée de départ était de tra­vailler sur un modèle éco­no­mique capable de créer de la valeur à par­tir de l’hydrogène dans les ter­ri­toires et l’industrie.

Tout comme le modèle du MaaS pour la mobi­li­té, j’ai sou­hai­té déve­lop­per ces modèles en consi­dé­rant l’Hydrogène as a Ser­vice (HaaS). J’ai ain­si, d’abord, créer un éco­sys­tème pour une agglo­mé­ra­tion en Bre­tagne et des modèles éco­no­miques pour l’industrie autour de dif­fé­rents usages dont la mobi­li­té, la Sup­ply Chain, l’effacement éner­gé­tique… Une fois ces modèles vali­dés, nous avons lan­cé le déve­lop­pe­ment des tech­no­lo­gies. Nous avons ain­si déve­lop­pé une pile à com­bus­tible d’une puis­sance de 5 kilo­watts. Nous avons aus­si homo­lo­gué un réser­voir d’hydrogène amo­vible et connec­té à une pla­te­forme et des appli­ca­tions per­met­tant notam­ment de suivre la consom­ma­tion, garan­tir que l’hydrogène uti­li­sé est bien renou­ve­lable afin de pou­voir, entre autres, béné­fi­cier de la fis­ca­li­té carbone. 

À par­tir de ces briques tech­no­lo­giques, nous avons déve­lop­pé des pro­duits com­plé­men­taires dont un géné­ra­teur élec­trique de taille moyenne, un bug­gy, un drone uti­li­sé pour des appli­ca­tions mili­taires. En paral­lèle, nous avons déve­lop­pé avec notre par­te­naire ENEDIS le plus gros géné­ra­teur en Europe à ce jour pour l’alimentation du réseau élec­trique, ain­si que sur des solu­tions des­ti­nées à l’industrie, aux sec­teurs por­tuaire et aérien. 

Créée en 2018, la socié­té emploie aujourd’hui 35 per­sonnes avec un objec­tif de dou­ble­ment de ses effec­tifs d’ici la fin de l’année. Actuel­le­ment, nous dis­po­sons de plu­sieurs sites en France. Notre siège est basé à Bruz (sud de Rennes). 

Nous avons deux ate­liers à Redon et Brest, ain­si qu’un bureau à Bor­deaux. Et à une échelle inter­na­tio­nale, nous envi­sa­geons de nous déve­lop­per au Cana­da et en Afrique, à par­tir de l’Égypte.

D’ici 2024, nous pré­voyons d’ouvrir notre future usine d’une super­fi­cie de 7 000 m2 en Bretagne.

Concrètement, à quels niveaux intervenez-vous ? Pouvez-vous nous donner des exemples de projets ? 

Nous cou­vrons dif­fé­rents sec­teurs d’activité. Pour la pro­duc­tion de l’hydrogène, nous tra­vaillons sur la réuti­li­sa­tion de l’eau issue des sta­tions d’épuration publiques et pri­vées. Dans cette démarche, nous avons recours à de l’énergie solaire et valo­ri­sons l’oxygène obte­nu pour des appli­ca­tions dans le trai­te­ment des eaux, dans le médi­cal et l’agroalimentaire. L’hydrogène peut aus­si ali­men­ter des bâti­ments grâce à nos géné­ra­teurs. Nous pou­vons, par ailleurs, récu­pé­rer les calo­ries issues de la pile à com­bus­tible afin d’alimenter le réseau de cha­leur d’une usine ou un site de pro­duc­tion indus­trielle. Dans notre logique de modèle éco­no­mique et d’écosystèmes au ser­vice des ter­ri­toires, nous cher­chons à cap­ter et valo­ri­ser tous les co-pro­duits du monde de l’hydrogène. Notre géné­ra­teur, qui est le pre­mier pro­duit que nous avons indus­tria­li­sé, connaît un franc suc­cès à l’export. 

En paral­lèle, nous tra­vaillons aus­si sur la ques­tion de l’effacement éner­gé­tique pour rendre les sites indus­triels et stra­té­giques auto­nomes, et ain­si réduire la fac­ture éner­gé­tique. C’est notam­ment le cas sur des mis­sions mili­taires. Pour répondre aux enjeux cri­tiques et spé­ci­fiques de ce sec­teur, nous avons déve­lop­pé le drone Her­mione qui contient une pile à com­bus­tible et un réser­voir amo­vible. Nous pro­po­sons aus­si des élec­tro­ly­seurs de petite taille qui fonc­tionnent avec de l’énergie solaire et de l’eau issue de l’humidité de l’air afin de pro­duire de l’hydrogène. Aujourd’hui, notre drone est uti­li­sé comme mule éner­gé­tique pour les fan­tas­sins ; source d’énergie pour les chars, les réseaux de télé­com­mu­ni­ca­tions ; mais aus­si comme pla­te­forme éner­gé­tique mobile qui peut accueillir des drones électriques volants. En effet, Her­mione est un drone de 500kgs qui peut trans­por­ter de l’énergie, faire de la recon­nais­sance et être uti­li­sé pour de nom­breuses autres applications.

Au Qué­bec, tou­jours sur la ques­tion de l’effacement, nous accom­pa­gnons les entre­prises dans leur décar­bo­na­tion, tout en don­nant la pos­si­bi­li­té aux opé­ra­teurs natio­naux d’exporter leur élec­tri­ci­té. Nous nous ins­cri­vons ain­si dans une logique « glo­cale » : pro­duire de l’hydrogène loca­le­ment et avoir un impact glo­bal en per­met­tant aux opé­ra­teurs natio­naux de faire des éco­no­mies d’énergie afin d’être en mesure, notam­ment, d’exporter et de créer de la valeur pour leur pays. 

Vous contribuez à la transition énergétique et environnementale, mais également à la structuration et au développement de la filière hydrogène. Comment cela se traduit-il ? 

Au-delà du déve­lop­pe­ment de nos propres pro­duits, notre ambi­tion est aus­si d’apporter notre contri­bu­tion en pré­pa­rant l’avenir. Nous sommes ain­si impli­qués dans des pro­jets de R&D de très haut niveau avec le CNRS et l’École de Chi­mie de Rennes pour déve­lop­per des élec­trodes impri­mées en 3D avec pour idée de pou­voir ensuite trai­ter les effluents, les eaux pol­luées, et même l’urée dans le domaine agroalimentaire. 

Ces ini­tia­tives qui par­ti­cipent concrè­te­ment à la struc­tu­ra­tion de la filière hydro­gène, per­mettent éga­le­ment d’apporter des solu­tions à d’autres pro­blé­ma­tiques comme la pollution.

Avec l’Afnor, nous avons créé la spé­ci­fi­ca­tion AFNOR M58-007(pré-norme), éco­sys­tème sym­bio­tique à base d’hydrogène renou­ve­lable et bas-car­bone pour les ter­ri­toires et l’industrie, pour struc­tu­rer les éco­sys­tèmes et s’assurer que la valeur créée reste bien sur les ter­ri­toires en termes d’emploi, de dyna­misme… Depuis le mois de mars der­nier, elle a voca­tion à deve­nir une norme ISO afin d’être déployée à l’échelle internationale. 

Sur ce marché, comment vous projetez-vous et quelles sont vos ambitions ?

Notre ambi­tion est de deve­nir une belle ETI en capi­ta­li­sant sur une logique indus­trielle et en pro­po­sant une offre et des pro­duits qui per­mettent de répondre aux enjeux actuels et à venir. Au-delà, il s’agit aus­si d’être en mesure de répondre à une demande crois­sante et à être en capa­ci­té de déployer des pro­jets à grande échelle pour accom­pa­gner nos clients. Notre future usine s’inscrit tota­le­ment dans cette logique de créa­tion de valeur sur les ter­ri­toires à une plus grande échelle. 

Quelles pistes de réflexion pourriez-vous partager avec nos lecteurs ?

Récem­ment, la Chine a sup­pri­mé les sub­ven­tions aux véhi­cules élec­triques, pour les repor­ter sur les véhi­cules hydro­gène. Le pays a déjà une impor­tante avance sur le véhi­cule élec­trique et réflé­chit aujourd’hui au déve­lop­pe­ment de véhi­cules dotés de pile à com­bus­tible et d’un réser­voir au lieu d’une bat­te­rie. C’est, par ailleurs, une alter­na­tive qui per­met­tra non seule­ment d’alléger les véhi­cules, mais aus­si de per­mettre sa recharge en quelques minutes. Les modèles éco­no­miques doivent, en effet, être repen­sés en gar­dant à l’esprit que l’hydrogène n’est pas oppo­sé à la mobi­li­té élec­trique, mais qu’au contraire l’hydrogène peut en démul­ti­plier l’efficience.

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