GoldenEye Smart Vision : révolutionner la qualité textile grâce à l’IA auto-supervisée
À l’heure où l’intelligence artificielle bouleverse les modèles industriels, GoldenEye Smart Vision se positionne comme un acteur pionnier dans le contrôle qualité des matières souples. Portée par son cofondateur Thomas Isnard, la start-up propose une machine intelligente capable d’inspecter les textiles à grande vitesse, de détecter des défauts de façon objective et de produire des jumeaux numériques exploitables en temps réel. Entre enjeux de souveraineté, innovation technologique et quête de performance environnementale, ce projet français ambitionne de devenir la norme de confiance dans l’industrie textile… et au-delà.

Quel est le problème que vous résolvez pour les industriels du textile ?
La gestion de la qualité et les déchets de production sont le plus gros problème de l’industrie textile : un problème qui représente jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires d’un fabricant, pour une industrie qui est la deuxième industrie la plus polluante sur terre.
Dans un secteur où la qualité et la traçabilité deviennent des priorités absolues, l’intelligence artificielle apparaît comme un levier stratégique majeur. Des défis tels que l’automatisation, la maîtrise des coûts et l’écoresponsabilité poussent les acteurs du textile à innover rapidement. Le défaut fait partie intégrante de la production, mais il est géré de manière artisanale. Encore aujourd’hui réalisé à l’œil nu, le contrôle qualité est fastidieux, subjectif et source de nombreux gaspillages.
C’est dans ce contexte que GoldenEye Smart Vision s’inscrit : en apportant une réponse technologique de rupture, l’entreprise illustre parfaitement la capacité de l’IA à transformer des processus industriels jusque-là peu digitalisés. Nous remettons l’IA dans sa fonction : pas un buzzword, mais un outil concret, à forte valeur ajoutée, qui répond à des besoins immédiats.
Comment est née l’idée de GoldenEye Smart Vision ?
L’aventure GoldenEye commence presque par hasard : nous développions des solutions d’optimisation basées sur l’intelligence artificielle dans les secteurs du Tourisme et de l’Hospitalité, quand une grande maison de luxe nous a interpellés : « Que peut faire l’IA pour le contrôle qualité des matières souples ? ». On ne connaissait pas le sujet, mais on a dit oui au rendez-vous. En découvrant l’univers du textile, on a compris l’ampleur du problème : le défaut fait partie intégrante de la production, mais il est géré de manière artisanale, fastidieuse, subjective. L’idée est alors née de créer une machine intelligente capable d’inspecter les tissus de manière automatisée et à haute vitesse, objective et fiable, avec une IA qui fonctionne sans avoir besoin d’entraînement préalable.
“Devenir le leader mondial du contrôle qualité des matières souples, voilà l’ambition affichée.”
C’est ainsi qu’est née la mission de GoldenEye Smart Vision : permettant d’inspecter les textiles en continu, à haute vitesse, et sans entraînement préalable. Devenir le leader mondial du contrôle qualité des matières souples, voilà l’ambition affichée. Aujourd’hui, GoldenEye travaille déjà avec de grands fabricants français et italiens, soutenus par des maisons de renom, le groupe LVMH et par le programme France 2030 pour l’industrialisation de Robots et Machines Intelligentes d’excellence.
Quel est le fonctionnement de votre solution et ce qui la rend unique ?
Le cœur d’innovation de GoldenEye repose sur deux piliers techniques :
- L’IA auto-supervisée : Contrairement aux algorithmes classiques, qui nécessitent un apprentissage à partir de données annotées (images de défauts), GoldenEye s’appuie sur un modèle partant du principe que tout tissu est « normal » a priori. Toute anomalie, aussi subtile soit-elle, est ainsi détectée sans pré-entraînement. Une couche de supervision est ensuite rajoutée pour adapter la solution au(x) grade(s) qualité attendu(s) par l’industriel en fonction de ses clients.
- Les jumeaux numériques : La machine filme le tissu à haute vitesse et transforme chaque rouleau en une copie numérique. On obtient un modèle virtuel riche en données (structure, couleur, trame, etc.), permettant de visualiser et de localiser précisément les défauts.
Techniquement, le système allie caméras haute résolution et algorithmes auto-supervisés. Nous avons résolu un véritable casse-tête d’ingénierie : gérer le flux massif de données tout en garantissant une détection fiable, quels que soient la matière (soie, coton, fibre de carbone, etc.) et le niveau d’exigence.
Quel est l’impact économique et écologique de votre solution ?
Avec GoldenEye, en automatisant et en digitalisant l’inspection, on peut gagner jusqu’à 3 points de marge grâce, on peut réduire l’empreinte carbone de 15 % et accélérer la chaîne logistique. En raccourcissant parfois le temps de traitement de plusieurs semaines, on peut augmenter ses ventes d’environ 5 % par semaine gagnée.
Vous parlez de créer une « norme de confiance ». C’est-à-dire ?
Nous voulons que notre inspection devienne une référence. Aujourd’hui, lorsqu’un défaut est constaté, on échange des papiers ou des échantillons physiques, ce qui prend du temps et manque de fiabilité. Avec GoldenEye, tout est digitalisé, les défauts sont identifiés, localisés et catégorisés. Cela facilite les arbitrages, réduit les litiges, et crée un nouveau standard de communication entre partenaires. À terme, un label « Inspecté par GoldenEye » pourrait devenir un gage de qualité universel, reconnu dans toute l’industrie textile… et au-delà.
Comment l’IA s’adapte-t-elle aux standards qualité des différentes maisons ?
Les marques ne possèdent que rarement leurs propres unités de production. Elles s’appuient sur un réseau mondial de fournisseurs. GoldenEye s’installe directement chez ces fabricants, mais offre aux donneurs d’ordre un accès en temps réel aux données d’inspection. En modulant le niveau d’exigence de l’IA, on s’adapte aux standards qualité de chaque maison. Pour un acteur du luxe, on resserre la tolérance aux défauts, pour un acteur mass market, un filtre différent s’applique.
Cette transparence bénéficie à l’ensemble de la chaîne. Les opérateurs gagnent en confort et en efficacité, les marques obtiennent une meilleure visibilité sur la qualité de leurs approvisionnements et, enfin, les consommateurs peuvent espérer, à terme, un renforcement de la traçabilité et une réduction du gaspillage.
Quels sont les autres secteurs concernés ?
Si GoldenEye Smart Vision s’est d’abord concentré sur le textile, sa technologie s’applique à tous les matériaux souples et de surface (bois, pneumatiques, composites pour l’aéronautique, etc.). Dans certains de ces domaines, l’exigence de qualité est encore plus critique, à l’image d’une pièce carbone destinée à un avion de chasse.
Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
Nous souhaitons bâtir une société Deeptech industrielle d’excellence capable de relever les défis économiques et technologiques liés à la souveraineté industrielle et à la qualité. Pour réaliser cette vision, GoldenEye a déjà investi plus de 5 millions d’euros en fonds propres dans la R&D. Aujourd’hui, l’entreprise recrute activement des talents en IA, vision par ordinateur, data science et automatisation industrielle.
Alors que l’IA s’impose comme un levier incontournable de compétitivité et de souveraineté, GoldenEye Smart Vision illustre de façon concrète son potentiel transformateur. En redéfinissant les standards de la qualité et de la traçabilité, la start-up française ouvre la voie à un nouveau paradigme industriel, où l’homme et la machine collaborent pour atteindre un niveau d’exigence inédit.
« Notre ambition est de devenir la référence mondiale dans le contrôle qualité intelligent des matières souples. Nous apportons une solution pour aujourd’hui, pas une promesse pour demain », conclut Thomas Isnard. Les perspectives sont immenses, du textile à l’aéronautique, et l’appétit des décideurs pour ce type de technologie ne cesse de croître.