EULERIAN Technologies : mesurer la rentabilité des opérations publicitaires

Dossier : Dossier FFEMagazine N°722 Février 2017
Par Emmanuel BRUNET

En quoi la donnée informatique est-elle une valeur ?

Les don­nées consti­tuent un patri­moine, elles ont une valeur temps qu’il est indis­pen­sable d’intégrer. C’est un élé­ment consti­tu­tif de la connais­sance client. 

Pour un chef d’entreprise, il n’est pas utile de col­lec­ter des infor­ma­tions sans connaître pré­ci­sé­ment ses besoins stra­té­giques, sans savoir si elles sont en adé­qua­tion avec ses projets. 

Quel est votre savoir-faire ?

Notre objec­tif est de per­mettre à nos clients, Direc­teurs Mar­ke­ting, Digi­tal ou e‑Commerce, de mesu­rer la ren­ta­bi­li­té d’une opé­ra­tion publi­ci­taire sur Inter­net. Il est de confron­ter le bud­get dépen­sé au chiffre d’affaires et la marge qui sont géné­rés par les cam­pagnes de promotion. 

Comment procédez-vous ?

Eule­rian col­lecte dans une inter­face unique, toutes les don­nées CRM, de navi­ga­tion sur le site web de nos clients ou qui sont géné­rées par les inser­tions publi­ci­taires : les ouver­tures de mails, les clics… Par cette col­lecte, nous pou­vons rap­pro­cher l’activité com­mer­ciale de l’internaute, de l’activité publi­ci­taire, dis­po­ser d’une vision de la cam­pagne de pro­mo­tion en amont et de mesu­rer effi­ca­ce­ment le retour sur investissement. 

Êtes-vous susceptible de contrôler tous les canaux possibles ?

TÉMOIGNAGE

« Les solutions proposées par Eulerian Technologies nous permettent d’aller beaucoup plus loin dans l’analyse et l’utilisation de nos données. Nous pouvons désormais, grâce à la remontée de nos données CRM, bien segmenter nos différentes campagnes selon l’efficacité de chaque canal marketing et optimiser notre ROI. »
David Nedzela,
Directeur Marketing de Menlook.

Tant qu’ils sont digi­taux, tout est pos­sible. Nous sommes capables de mesu­rer tous les contacts online entre une marque et un uti­li­sa­teur ain­si que les achats en magasins. 

En revanche, nous aurions des marges d’erreur dans le trai­te­ment d’informations concer­nant la publi­ci­té offline, comme l’affichage publi­ci­taire. Les méca­nismes de contrôle sont trop aty­piques dans ce der­nier cas et non fiables. 

Nous assu­rons une fia­bi­li­té à 100 % de toutes les don­nées que nous col­lec­tons pour le compte de nos clients, c’est pour­quoi nous avons déci­dé de ne pas inté­grer les don­nées pro­ve­nant d’affichages publi­ci­taires dans nos solutions. 

Avez-vous des secteurs où vous intervenez plus facilement ?

À l’origine, Eule­rian se tour­nait vers l’e‑commerce et le retail. Mais aujourd’hui nous sommes au ser­vice de tous les types de sites d’internautes, d’annonceurs, de réseaux comme Leclerc, PMU, la FNAC, SFR, Corsair… 

Nous tra­vaillons à la fois tant pour des grands groupes réa­li­sant plu­sieurs dizaines de mil­liards de chiffre d’affaires que pour les start-ups et les entre­prises de petite taille dans le tou­risme, les télé­coms, le com­merce et la dis­tri­bu­tion, la banque et assurance. 

Par-delà l’analyse des comportements publicitaires, proposez-vous d’autres services ?

Au sein de notre pla­te­forme, nos clients sont en mesure de consti­tuer des seg­men­ta­tions de popu­la­tion et les trans­mettre en temps réel à nos par­te­naires en charge du ciblage et de la per­son­na­li­sa­tion des cam­pagnes publi­ci­taires afin d’entrer dans une logique de com­mu­ni­ca­tion one-to-one. 

NOTRE OBJECTIF EST DE PERMETTRE À NOS CLIENTS, DIRECTEURS MARKETING, DIGITAL OU E‑COMMERCE, DE MESURER LA RENTABILITÉ D’UNE OPÉRATION PUBLICITAIRE SUR INTERNET. IL EST DE CONFRONTER LE BUDGET DÉPENSÉ AU CHIFFRE D’AFFAIRES ET LA MARGE QUI SONT GÉNÉRÉS PAR LES CAMPAGNES DE PROMOTION. 

Avez-vous des nouveaux axes de développement dans vos activités ?

Nous tra­vaillons sur la manière dont nous pou­vons uti­li­ser la don­née, la séquen­cer, la qua­li­fier et l’interroger.

À par­tir des 50 mil­liards d’informations que nous trai­tons tous les mois, il est impor­tant de sor­tir des rap­ports simples, mais effi­caces, per­met­tant à nos clients de mieux pilo­ter leur acti­vi­té. La don­née doit être dis­po­nible en temps réel, pour per­mettre la réac­ti­vi­té des équipes mar­ke­ting si nécessaire. 

Impen­sable, par exemple, de perdre plu­sieurs heures le pre­mier jour des soldes ! 

Au niveau de la sécurité des données, quelle est votre politique ?

Nous sto­ckons l’ensemble des don­nées dans nos propres struc­tures d’hébergement en France, dans le nord de Paris, ain­si qu’à Phi­la­del­phie pour nos acti­vi­tés nord-amé­ri­caines, mais nous ne regrou­pons jamais les don­nées entre nos dif­fé­rents clients. C’est un prin­cipe auquel nous ne déro­geons pas. 

Les internautes doivent-ils craindre la collecte de données ?

Il y a une mécon­nais­sance totale à l’égard de la col­lecte d’informations qui génère de l’anxiété. Or, cette anxié­té est la plu­part du temps infon­dée, car les don­nées que les publi­ci­taires col­lectent ne sont pas com­prises de la part des internautes. 

L’INNOVATION DU JOUR

« Nous préparons un programme simple et transparent d’échange de données entre nos clients. Ce serait une première dans la manière où il n’existe pas encore de collaboration entre annonceurs publicitaires » confie Emmanuel Brunet.

Tout d’abord, il faut savoir que toutes les don­nées sont tota­le­ment ano­ny­mi­sées afin de garan­tir le res­pect de la confi­den­tia­li­té. De plus, elles ont une valeur temps très faible en ce sens où elles sont exploi­tables sur une durée de quelques semaines, de quelques jours. 

Fina­le­ment, il faut faire atten­tion à ne pas fan­tas­mer sur ce que veulent les régies publi­ci­taires et leurs véri­tables objec­tifs business. 

Quel regard portez-vous sur la suspicion des internautes ?

Les médias font le buzz autour de l’utilisation des don­nées. L’internaute ne s’intéresse pas réel­le­ment à la col­lecte. Ce qui est pour lui anxio­gène : c’est la pol­lu­tion publi­ci­taire ! D’où le suc­cès des « adblo­ckers » qui est colos­sal à l’échelle mon­diale avec aujourd’hui plus d’un inter­naute sur trois blo­quant la publicité. 

C’est cette publi­ci­té que les inter­nautes vont cher­cher à contrer et non la col­lecte de don­nées ! En matière d’usage des don­nées, c’est donc le consom­ma­teur qui reste le juge de paix. C’est lui qui fixe les règles, ce qu’il est prêt à accep­ter et notre éco­sys­tème s’y adapte bon gré mal gré. 

Quelles sont vos ambitions dans les années prochaines ?

Nous venons de col­lec­ter 5 mil­lions d’euros auprès des fonds d’investissements ISAI et ISATIS Capi­tal afin de déve­lop­per notre pré­sence inter­na­tio­nale, et par­ti­cu­liè­re­ment en Europe du Sud et en Amé­rique du Nord, où nous avons des filiales. 

Les canaux digi­taux se mul­ti­plient et les par­cours des consom­ma­teurs sont de plus en plus com­plexes, nous devons prendre en compte ces évo­lu­tions pour assu­rer la finesse et la pré­ci­sion des données. 

CHIFFRES CLÉS

  • 40 % du e‑commerce français utilise Eulerian
  • 50 milliards d’évènements traités par mois
  • 150 clients
  • 800 sites mesurés

De plus, je reste curieux de voir com­ment les « pro­blé­ma­tiques » data impac­te­ront le média télé­vi­sion (sup­port pri­vi­lé­gié des annon­ceurs) devant lequel les Fran­çais passent encore plus de trois heures par jour, cer­taines tech­no­lo­gies de tra­cking se déve­loppent sur ce créneau. 

Pour finir, aujourd’hui nous sommes capables de col­lec­ter les don­nées pro­ve­nant de dif­fé­rents ter­mi­naux (ordi­na­teur, tablette, télé­phone) et de les rap­pro­cher à un indi­vi­du. Celui-ci sera recon­nu, quel que soit le ter­mi­nal utilisé. 

Nous devons désor­mais inté­grer la notion de foyer. En effet, il est néces­saire de dis­tin­guer les don­nées pro­ve­nant de ter­mi­naux pré­sents au sein d’un même foyer, typi­que­ment un ordi­na­teur fixe ou une télé­vi­sion, des don­nées pro­ve­nant de ter­mi­naux per­son­nels de type télé­phone mobile.

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