Environnement et bâtiment

Dossier : ImmobilierMagazine N°643 Mars 2009Par Etienne CRÉPON (87)

Le bâti­ment se retrou­ve au coeur des enjeux du Grenelle de l’En­vi­ron­nement. En effet, pas moins de 15 engage­ments du Grenelle s’y réfèrent. Cela n’est pas éton­nant vu le poids des con­som­ma­tions énergé­tiques et des émis­sions de gaz à effet de serre que ce secteur engen­dre. Le bâti­ment représente en effet 40 % des con­som­ma­tions d’én­ergie et 25 % des émis­sions de gaz à effet de serre en France. 

De la conception à la gestion

L’enjeu réside dans une approche glob­ale inté­grant les dif­férents aspects du développe­ment durable 

Mais les enjeux énergé­tiques ne sont pas les seuls. Aujour­d’hui, on ne peut réalis­er un bâti­ment sans pren­dre en compte égale­ment l’im­pact du bâti sur son envi­ron­nement, généré par la con­struc­tion elle-même et l’oc­cu­pa­tion du bâti­ment (déchets, eaux usées…), mais aus­si l’im­pact de l’en­vi­ron­nement sur le bâti­ment, notam­ment son inser­tion dans le site, et les inci­dences sur le con­fort et la san­té des occupants. 

La démarche HQE (Haute qual­ité envi­ron­nemen­tale) porte ces valeurs. Ini­tiée au cours des années qua­tre-vingt-dix, cette approche mul­ti­critère per­met d’ap­préhen­der de manière trans­ver­sale les enjeux mul­ti­ples et com­plex­es inhérents à la con­cep­tion, à la réal­i­sa­tion et à la ges­tion d’un bâtiment. 

Aujour­d’hui, les maîtres d’ou­vrage sont de plus en plus nom­breux à s’en­gager de manière volon­taire dans la démarche HQE, mais aus­si à s’in­scrire dans une démarche de cer­ti­fi­ca­tion. Les moti­va­tions en sont multiples. 

Au-delà de la prise de con­science que con­stitue la démarche HQE, la cer­ti­fi­ca­tion per­met tout d’abord de valid­er les per­for­mances et la qual­ité tech­nique du bâti­ment par une tierce par­tie objec­tive. Elle apporte de plus un gage de qual­ité sur le man­age­ment de l’opéra­tion, dont on sait qu’il con­stitue un point clé dans la réus­site d’une opéra­tion de con­struc­tion. Enfin, elle peut con­stituer un atout com­mer­cial dans la pro­mo­tion immobilière. 


Cen­tre com­mer­cial d’Aubervilliers

Du résidentiel au tertiaire

Les référen­tiels de cer­ti­fi­ca­tion se sont beau­coup dévelop­pés ces dernières années. À l’o­rig­ine axés prin­ci­pale­ment sur le secteur des bâti­ments rési­den­tiels, ils s’é­ten­dent désor­mais égale­ment sur le champ des bâti­ments ter­ti­aires, avec toutes les spé­ci­ficités que ce secteur recou­vre (bureaux, hôtels, équipements sportifs, etc.). 

Si la prise en compte des enjeux envi­ron­nemen­taux s’est large­ment dévelop­pée par­mi les maîtres d’ou­vrage et con­cep­teurs de bâti­ments, l’en­jeu pour l’avenir réside désor­mais dans une approche plus glob­ale par l’in­té­gra­tion des dif­férents aspects du développe­ment durable. Qual­ité envi­ron­nemen­tale et lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique, mais aus­si mix­ité sociale et prise en compte des aspi­ra­tions des citoyens, réal­isme économique et repro­ductibil­ité, sont des voies d’ap­pro­fondisse­ment incon­tourn­ables pour répon­dre aux enjeux du XXIe siècle. 

Le Grenelle de l’En­vi­ron­nement mar­que une étape fon­da­men­tale dans la façon de con­cevoir nos loge­ments, nos écoles, nos bâti­ments de bureaux ou d’activité. 

Mais les engage­ments du gou­verne­ment mon­trent qu’au-delà de sa qual­ité intrin­sèque le bâti­ment, parce qu’il fait la richesse de nos villes et qu’il est le point d’an­crage de chaque citoyen, doit aujour­d’hui être aus­si appréhendé à une échelle plus large, à savoir la par­celle, le quarti­er, voire la ville. L’émer­gence actuelle du con­cept d’é­co­quartiers et, au-delà, des écoc­ités, en témoigne. Sa voca­tion est d’il­lus­tr­er con­crète­ment que le développe­ment durable doit s’ap­préhen­der du loge­ment à l’agglomération.

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