Entre le Louvre et la Sorbonne
Moins d’activité professionnelle, des enfants qui ont grandi permettent d’acquérir un peu plus de temps libre, qu’on peut désormais consacrer avec son épouse à accroître les connaissances ou les envies culturelles.
Encore faut-il que le conférencier soit habile, plein de son sujet certes, mais sachant en dessiner les grandes lignes sans entrer dans des détails fastidieux, tout en suivant des horizons autres sans doute que ceux traités dans les magazines habituels. L’aspect » actualité politique » est strictement banni. Il y a bien d’autres occasions de s’en sentir » saturé « . L’image de » Polytechnique « , l’attrait du cadre de la Maison des X, les liens que l’on peut créer par certaines filières permettent d’obtenir l’adhésion bénévole de remarquables personnalités, acceptant de faire connaître une partie de tout leur savoir à des auditeurs intéressés et intéressants. Les charmantes et intelligentes épouses de nos camarades paraissent également fort contentes d’échapper au récit des merveilles professionnelles dont elles ont été abreuvées pendant la vie active de leur mari. D’où une grande variété de sujets… et de conférenciers. Parmi ceux-ci, ces dernières années, nous avons eu trois membres de l’Institut, un de l’Académie française, d’autres très grands dirigeants (ou anciens dirigeants) d’organismes ou d’entreprises, un fort important père dominicain, un non moins important pasteur protestant, avec une mention toute spéciale pour la Sorbonne qui nous a permis l’accès auprès de quelques-uns de ses merveilleux professeurs, notamment ceux du cours de Civilisation française. Le président Pierre Jars (46) s’occupe tout particulièrement de la recherche et du choix des conférenciers.
La conférence-dîner
Comme nos camarades du Groupe X‑Histoire et Archéologie, nous avons adopté la formule de la conférence-dîner. Tous les participants à la conférence (qui débute à 18h30) partagent avec le conférencier, à l’issue de celle-ci, un apéritif » léger » servi debout, ce qui facilite des contacts individuels. Ceux qui ont choisi de rester pour le dîner optionnel passent alors dans un salon de taille plus restreinte, pendant que nos autres camarades nous quittent préférant ne pas rentrer tard chez eux. Nous organisons en moyenne 5 à 6 conférences pendant l’année scolaire. Pour donner quelques exemples de conférences ayant obtenu un succès tout particulier, on notera la variété volontaire des sujets :
- » L’énergie, pistes pour l’avenir » par M. Boiteux, ancien président d’EDF
- » Une famille dans l’impressionnisme » par J.-M. Rouart, de l’Académie, dont l’ancêtre (X1853…) fut le mécène des impressionnistes
- » Pascal, un génie multiple » par le professeur Mesnard, de l’Institut
- » Boucher, peintre du roi Louis XV » par Madame Joulie, du musée du Louvre
- » La Finance et le Risque » par A. Lévy-Lang (56), ancien président de Paribas.
- Et puisqu’en France tout finit par une chanson, ou par un mot d’esprit, on citera la toute dernière conférence sur » Morny, le vice-empereur » par le professeur Carmona, où ce demi-frère de Napoléon III disait en parlant de lui : » Je suis fils de Reine, petit-fils d’évêque, et j’appelle mon demi-frère » Sire « , et tout cela est… naturel ! » L’évêque ainsi cité était le jeune » abbé de Périgord « , qui devint plus tard évêque d’Autun… et prince de Talleyrand.