Enfermer ou Éduquer

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°595 Mai 2004Par : Jean-Marie PETITCLERC (71)Rédacteur : JR

La délin­quance juvénile a qua­si­ment dou­blé en une décen­nie et le nom­bre de mineurs mis en cause est passé de 93 000 au début des années qua­tre-vingt-dix à env­i­ron 180 000. Les délin­quants sont de plus en plus jeunes et les actes com­mis sont de plus en plus graves.

L’auteur, édu­ca­teur spé­cial­isé depuis vingt-cinq ans auprès des jeunes des quartiers sen­si­bles, affirme sans com­plai­sance que le prob­lème cen­tral dans cette escalade de la délin­quance juvénile est l’absence d’éducation. Il dénonce une vio­lence dev­enue naturelle, banale, qui est liée à l’incohérence des adultes, inca­pables d’interdire, de fix­er des lim­ites. Selon lui, notre société est face à une véri­ta­ble urgence éduca­tive. Dans un style direct et à con­tre-courant des idées reçues, l’auteur apporte un éclairage incisif sur les caus­es sociales de la vio­lence et les remèdes à envisager.

Mais au-delà de la préven­tion, l’auteur n’est pas hos­tile à toute répres­sion. Dans le cas du prob­lème cru­cial de la récidive, il prône une approche dif­férente du sys­tème judi­ci­aire français et pro­pose d’abaisser la majorité pénale à treize ans. “ D’un point de vue édu­catif, la sanc­tion doit arriv­er dès la pre­mière transgression. ”

En revanche, sa posi­tion sur les Cen­tres d’éducation fer­més (CEF) est sans équiv­oque. Il dénonce active­ment les con­séquences sociales d’une poli­tique ultra­sécu­ri­taire et ne croit pas en l’avenir de ces “ insti­tu­tions éduca­tives spé­cial­isées d’un nou­veau type ”.

Enfer­mer ou Édu­quer est un livre de référence en vue d’une réflex­ion citoyenne et de la mise en place d’une réelle poli­tique pour la jeunesse.

Poster un commentaire