Énergétique personnelle et sociale

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°573 Mars 2002Par : André de PERETTI (36)Rédacteur : Georges Yves KERVERN (55)

Mais que fai­saient les intel­lectuels français au cours du XXe siè­cle ? Pour ceux qui rêvent par­fois de dis­pos­er en moins de 500 pages d’un panora­ma des idées, des con­cepts, des analy­ses qui peu­plaient les échanges entre philosophes, cybernéti­ciens, sys­témi­ciens, ingénieurs, ther­mo­dy­nam­i­ciens, soci­o­logues, etc., cet ouvrage con­stitue la réponse.

Com­mencé comme une mosaïque, l’ouvrage se ter­mine sur une archi­tec­ture en synthèse.

Ein­stein évo­qué dans plus de dix pages, Freud, aus­si, Laborit aus­si, Marx aus­si, et Edgar Morin, et Sartre et Wiener.

La mosaïque com­prend égale­ment la dis­cus­sion appro­fondie de con­cepts comme accoin­tance, alié­na­tion, altéra­tion, assu­jet­tisse­ment, fer­me­ture, hétérogénéité, influ­ence, oscil­la­tions. Ain­si se con­stitue un réseau de con­cepts dans un cadre théorique décrivant le jeu des inter­ac­tions entre énergie et information.

Nous pas­sons alors de la mosaïque à une archi­tec­ture de syn­thèse. L’ouvrage con­stitue réelle­ment une synthèse.

Il débouche en effet dans sa qua­trième par­tie sur trois principes :

  • le principe de con­ti­nu­ité – interaction,
  • le principe de l’économie dans la formalisation,
  • le principe de plu­ral­ité harmonique.

Le principe de con­ti­nu­ité – inter­ac­tion implique que je tende à situer mes activ­ités et mes recherch­es en con­ti­nu­ité, en ten­sion d’égalité de sol­i­dar­ité, avec la plus grande plu­ral­ité pos­si­ble de per­son­nes, et très générale­ment avec ce que l’on appelle dans notre lan­gage poli­tique “ la base ”, les gens du peu­ple, les mil­i­tants des syndicats.

Le principe de l’économie dans la for­mal­i­sa­tion prévoit qu’un nom­bre restreint de principes épisté­mologiques peut expli­quer un plus grand nom­bre de lois fon­da­men­tales de la nature.

Le principe de plu­ral­ité har­monique prévoit qu’il n’est pos­si­ble de cor­re­spon­dre à la vari­a­tion, con­tin­ue ou inat­ten­due, des besoins et des final­ités, indi­vidu­els ou col­lec­tifs, que par le développe­ment et l’invention de plu­ral­ité des formes et moyens expéri­men­taux, de com­plex­ité crois­sante, réper­toriés selon leurs con­séquences et organ­isés de façon comparative.

Vous vous deman­dez, bien sûr, quelles pour­raient bien être les appli­ca­tions de ces principes.

La réponse est aus­si dans le livre.

En effet, André de Peretti, doc­teur ès let­tres et sci­ences humaines, auteur de nom­breux ouvrages sci­en­tifiques, péd­a­gogiques et lit­téraires a exer­cé des respon­s­abil­ités mul­ti­ples comme par­lemen­taire, ingénieur, psy­choso­ci­o­logue, for­ma­teur (je l’ai eu comme pro­fesseur de français en taupe et il nous lisait mer­veilleuse­ment Ondine de Girau­doux) et con­seiller de plusieurs ministres.

On voit bien tout au long de son livre qu’il réflé­chit en per­ma­nence à la réforme de l’enseignement et de l’éducation.

C’est donc bien dans ce domaine que l’on trou­vera l’essentiel des appli­ca­tions des principes qui con­stituent la syn­thèse de son remar­quable panora­ma des idées au XXe siècle.

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