Cybersécurité

Du Bureau des Légendes au bureau

Dossier : CybersécuritéMagazine N°753 Mars 2020
Par Olivier MELLINA-GOTTARDO (96)

Aux lecteurs qui s’imagineraient encore que la cyber­sécu­rité est l’affaire de spé­cial­istes ou de mil­i­taires, ce dossier espère faire partager la con­vic­tion que la cyber­sécu­rité doit devenir l’affaire de tous, dans tous les secteurs de la vie économique et citoyenne.

La cyber­crim­i­nal­ité existe parce que l’innovation numérique a trans­for­mé notre envi­ron­nement : nos entre­pris­es et nos biens per­son­nels n’ont pas atten­du le numérique pour être la cible de crim­inels cher­chant à se livr­er à de l’espionnage, du sab­o­tage, des actes de vol, de destruc­tion ou de manip­u­la­tion de l’information, etc. Mais le numérique offre sim­ple­ment un moyen de plus de s’y livr­er et les capac­ités d’attaque sont à la portée d’ingénieurs pas for­cé­ment spé­cial­isés, for­més par exem­ple dans nos écoles, ce qui appelle des ques­tions d’éthique dans nos for­ma­tions ini­tiales et nos métiers.

Ce dossier, sans aucune pré­ten­tion d’exhaustivité, met des coups de pro­jecteur çà et là sur des domaines économiques où le risque cyber s’illustre : l’industrie et les usines, notam­ment quand elles se dig­i­talisent et se dotent de cap­teurs con­nec­tés indus­triels et des réseaux qui les sous-ten­dent ; la san­té face au dilemme d’un fort besoin d’e‑santé, mais aus­si de pro­tec­tion absolue des don­nées (avec l’exemple du Ser­vice de san­té des armées qui tra­vaille sur les ter­rains dou­ble­ment sen­si­bles des don­nées de défense et de san­té) ; voire l’aérien où on ne peut pas com­plète­ment écarter le risque cyber dans le détourne­ment d’aéronefs.

Plus générale­ment, toute entre­prise pos­sé­dant aujourd’hui un sys­tème d’information acces­si­ble notam­ment à dis­tance est exposée de fait à un risque sup­plé­men­taire (cyber) d’espionnage ou de vol de don­nées (bases de don­nées clients, etc.). Enfin, plus proche de notre quo­ti­di­en, ce sont des objets devenus aus­si courants que des maisons avec alarme con­nec­tée, des voitures, et pas for­cé­ment encore autonomes, qui por­tent un risque cyber.

Com­ment le monde économique s’organise-il ? Si les très grandes entre­pris­es se dotent déjà de moyens de sur­veil­lance cyber comme les SOC (cen­tres opéra­tionnels de sécu­rité) et suiv­ent les direc­tives et recom­man­da­tions de l’ANSSI (Agence nationale de la sécu­rité des sys­tèmes d’information), le paysage de la cyber­sécu­rité de demain reste à écrire, avec notam­ment des ques­tions sur le rôle que l’intelligence arti­fi­cielle pour­ra jouer dans les moyens de défense acces­si­bles à toutes les entreprises.

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Commentaire

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CAHEN Olivi­errépondre
19 mars 2020 à 14 h 09 min

Bon­jour et mer­ci pour ce dossier sur la cybersécurité.
Mais je pense qu’un sujet impor­tant n’a pas été abor­dé. En effet, il me sem­ble que beau­coup de travaux pilotés par ordi­na­teur pour­raient être faits avec des ordi­na­teurs non con­nec­tés à l’In­ter­net. Et pour tous les autres travaux néces­si­tant des échanges de don­nées entre ordi­na­teurs en temps réel, on pour­rait, s’ils sont partagés entre des ordi­na­teurs situés dans des locaux voisins, met­tre des câbles au lieu de les reli­er par Inter­net. Dans les autres cas, on pour­rait sou­vent faire faire les travaux par des ordi­na­teurs non con­necter, et fil­tr­er mieux les échanges entre l’or­di­na­teur non con­nec­té et l’or­di­na­teur connecté.
Cor­diale­ment, Olivi­er Cahen (X49)

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