Innovation & Assurance : un levier de performance incontournable

Dossier : Supplément : Fintech & croissanceMagazine N°785 Mai 2023
Par Didier CADIC (X00)

Face aux trans­for­ma­tions du monde de l’assurance, Gene­ra­li mise sur l’innovation pour accom­pa­gner ses clients tout au long de leur vie. Didier Cadic (X2000), res­pon­sable de l’innovation chez Gene­ra­li France, nous en dit plus sur les pistes explo­rées par l’assureur d’envergure mon­diale et les pro­jets et chan­tiers déployés en ce sens.

Quelles sont, selon vous, les transformations majeures qui impactent les assurances ?

Nous retrou­vons en pre­mier lieu toutes les évo­lu­tions liées aux défis envi­ron­ne­men­taux aux­quels nos socié­tés sont confron­tées. Au cours des der­nières années, le dérè­gle­ment cli­ma­tique a bou­le­ver­sé notre sinis­tra­li­té avec des épi­sodes de grêle, des tem­pêtes et phé­no­mènes de séche­resse de plus en plus intenses et récurrents…

Le monde de l’assurance doit se réin­ven­ter pour faire face à ces nou­veaux risques et enjeux. Aus­si, pour lut­ter contre cette dérive cli­ma­tique, les évo­lu­tions régle­men­taires nous imposent une muta­tion pro­fonde en tant qu’investisseur, assu­reur et employeur. Par exemple les règle­ments euro­péens comme la SFDR (Sus­tai­nable Finance Dis­clo­sure Regu­la­tion) et la pro­chaine CSRD (Cor­po­rate Sus­tai­na­bi­li­ty Repor­ting Direc­tive), mais aus­si la Loi Ener­gie Cli­mat en France nous poussent vers une prise en compte plus impor­tante des cri­tères extra finan­ciers, les fameux cri­tères ESG, dans nos investissements.

À ces défis envi­ron­ne­men­taux s’ajoute aus­si la trans­for­ma­tion pro­gres­sive de notre modèle de san­té. Nous allons en effet pas­ser d’un modèle de san­té cura­tif à un modèle beau­coup plus pré­ven­tif avec une démarche de trai­te­ment moins médi­ca­men­teuse et plus per­son­na­li­sée, bâtie sur une meilleure connais­sance des patients. Et de la même manière, nous pas­se­rons d’un sui­vi ponc­tuel à un sui­vi lon­gi­tu­di­nal et décen­tra­li­sé des patients, ren­du pos­sible par l’explosion de la data et l’IoT.

Dans ce cadre, comment se positionne un acteur comme Generali ?

En tant qu’assureur, inves­tis­seur, dis­tri­bu­teur et employeur, Gene­ra­li a posi­tion­né la dura­bi­li­té et la RSE au cœur de sa stra­té­gie depuis déjà plu­sieurs années. Ce posi­tion­ne­ment se tra­duit par de nom­breuses inno­va­tions. Pour contri­buer à l’accélération de la tran­si­tion vers une éco­no­mie mon­diale neutre en car­bone, nous nous sommes notam­ment enga­gés dès 2021 à réduire à zéro les émis­sions nettes des por­te­feuilles de sous­crip­tion auto et entre­prise d’ici 2050, ain­si que sur nos por­te­feuilles d’investissement.
En paral­lèle, Gene­ra­li ren­force son offre en assu­rance-vie avec des solu­tions d’investissement diver­si­fiées, durables et inno­vantes. Nous avons ain­si lan­cé le pre­mier contrat d’assurance-vie 100 % com­pa­tible avec les accords de Paris en par­te­na­riat avec la start-up Goodvest.

Nous tra­vaillons éga­le­ment sur la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­si­té, enjeu tout aus­si cri­tique que celui de la décar­bo­na­tion. Dans ce cadre, nous col­la­bo­rons avec Ice­berg Data Lab afin de mesu­rer l’impact de notre acti­vi­té d’investisseur sur la biodiversité.
Afin de maî­tri­ser notre expo­si­tion aux aléas cli­ma­tiques, nous avons, depuis plu­sieurs années, créé le Cli­mate Lab. Ce lab, regrou­pant des experts mul­ti­dis­ci­pli­naires de haut niveau, a pour mis­sion de modé­li­ser le risque cli­ma­tique, son évo­lu­tion, et déve­lop­per des outils dédiés sur toute la chaîne de valeur assu­ran­tielle, de la pros­pec­tion à l’indemnisation, en pas­sant par la sous­crip­tion et la pré­ven­tion. Cela nous per­met de mieux anti­ci­per les risques cli­ma­tiques et de mieux accom­pa­gner nos clients, aus­si bien avant, que pen­dant et après un sinistre.

Enfin, j’aimerais citer notre accé­lé­ra­teur Future4Care dédié aux start-up de l’e‑santé en par­te­na­riat avec Sano­fi, Orange et Cap­ge­mi­ni. En un an et demi, il a réus­si un véri­table tour de force en ras­sem­blant 37 start-up et 6 par­te­naires indus­triels autour d’un but com­mun : construire la san­té digi­tale de demain. Son ambi­tion est de deve­nir à moyen-terme le pou­mon de la e‑santé en Europe.

Sur le plan technologique, quelles sont les pistes que vous explorez et comment cela se traduit-il ?

Les nou­velles tech­no­lo­gies ren­forcent notre capa­ci­té d’innovation et nous ouvrent un large champ des pos­sibles. Ain­si notre nou­velle filiale Risk­Care, posi­tion­née sur le mar­ché du risque indus­triel et lan­cée en par­te­na­riat avec les groupes Apave et Magel­lan, réin­vente la manière dont les assu­reurs appré­hendent ce risque. Jusqu’ici, la branche du risque indus­triel était res­tée tra­di­tion­nelle et peu inno­vante. Grâce au poten­tiel de l’intelligence arti­fi­cielle et de la data, Risk­Care aide les assu­reurs, leurs clients et leurs inter­mé­diaires à mieux anti­ci­per et pré­ve­nir ces risques, comme par exemple les incendies.

Le recours aux nou­velles tech­no­lo­gies est aus­si par­ti­cu­liè­re­ment per­ti­nent dans le cadre de la détec­tion et de la lutte contre la fraude à l’assurance. Nous avons ain­si déve­lop­pé l’outil d’aide à la déci­sion Spi­der qui nous per­met, grâce à des modé­li­sa­tions avan­cées par graphes, d’investiguer effi­ca­ce­ment les fraudes complexes.

« Notre nouvelle filiale RiskCare, positionnée sur le marché du risque industriel, réinvente la manière dont les assureurs appréhendent le risque. »

Depuis 2018, nous avons inves­ti plus de 10 mil­lions d’euros dans une pla­te­forme data que nous éten­dons pro­gres­si­ve­ment à l’ensemble des métiers de l’assurance pour mieux exploi­ter et valo­ri­ser nos données.
Nous nous inté­res­sons éga­le­ment à la blo­ck­chain et avons inves­ti dans Iznes, la pre­mière pla­te­forme pan-euro­péenne de trai­te­ment des tran­sac­tions des orga­nismes de pla­ce­ment col­lec­tif. Elle nous per­met de pas­ser des ordres plus rapides, moins oné­reux, et avec une empreinte car­bone réduite sur une grande par­tie de notre por­te­feuille d’investissement.
Dans le domaine de la san­té, au tra­vers de notre accé­lé­ra­teur Future4Care, nous explo­rons de nom­breuses innovations.

Nous avons ain­si récem­ment signé un par­te­na­riat stra­té­gique avec la start-up Reme­dee Labs, qui pro­pose une solu­tion IoT de ges­tion de la dou­leur pour les per­sonnes souf­frant de dou­leurs chro­niques. Leur bra­ce­let sti­mu­la­teur d’endorphine asso­cié à une solu­tion digi­tale de ges­tion de la dou­leur a, d’ailleurs, obte­nu le sta­tut de Break­through Device par la FDA américaine.
Très récem­ment nous avons signé un par­te­na­riat stra­té­gique avec Rescue Zone, la pre­mière appli­ca­tion gra­tuite d’entraide com­mu­nau­taire entre plai­san­ciers qui per­met éga­le­ment une mise en rela­tion opti­mi­sée avec les ser­vices de secours en mer. Enfin nous sui­vons de près les pro­grès consi­dé­rables de l’intelligence arti­fi­cielle géné­ra­tive, impul­sés par Ope­nAI. Nous réflé­chis­sons notam­ment aux cas d’usages pos­sibles dans le domaine assu­ran­tiel avec une vigi­lance ren­for­cée quant aux dérives pos­sibles de ce type de tech­no­lo­gie sur les plans éthique, éner­gé­tique, etc.

Quels sont vos principaux défis ?

Notre voca­tion reste d’être le « life­time part­ner » de nos clients afin de les accom­pa­gner tout au long de leur vie, et non pas seule­ment en cas de sinistres. Et pour ce faire, nous devons être en mesure de nous adap­ter en per­ma­nence à l’ensemble des évo­lu­tions et pro­fondes muta­tions qui redes­sinent les contours de notre secteur.

Pour relever ces défis, le capital humain est stratégique. Quelles perspectives de carrière un acteur comme Generali peut-il proposer ?

L’attraction et la fidé­li­sa­tion des talents et des com­pé­tences sont bien évi­dem­ment un sujet clé pour anti­ci­per ces muta­tions. Gene­ra­li a de ce point de vue de nom­breux atouts. Par exemple lorsque j’ai rejoint Gene­ra­li il y a un peu plus de deux ans, je ne connais­sais rien au monde de l’assurance. J’avais eu un par­cours varié, de cher­cheur en trai­te­ment du signal, puis d’entrepreneur et direc­teur tech­nique dans les télécoms.

J’ai néan­moins eu la chance de ren­con­trer en 2020 des déci­deurs de Gene­ra­li France prêts à me faire confiance pour accé­lé­rer l’innovation. Moti­vé par ce défi, je m’attendais à décou­vrir un monde un peu fer­mé sur lui-même. J’ai au contraire été sur­pris de me retrou­ver au sein d’une socié­té très dyna­mique, ouverte sur son éco­sys­tème, au fort ADN par­te­na­rial et entre­pre­neu­rial et en quête conti­nue d’innovation. Nous tra­vaillons avec des Insur­techs, Fin­techs, des accé­lé­ra­teurs, des labos uni­ver­si­taires, des indus­triels et même des concur­rents ! Nous par­ta­geons un réel sen­ti­ment d’impact sur la socié­té, et ça c’est le meilleur moyen d’attirer et rete­nir les talents.

Et pour conclure, aujourd’hui, comment vous projetez-vous sur le marché ?

Gene­ra­li pour­suit sa crois­sance de manière ren­table et res­pon­sable afin de se posi­tion­ner comme un cham­pion de l’innovation et de la dura­bi­li­té toutes caté­go­ries confondues !

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