Œnologie et vieilles pierres

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°744 Avril 2019
Le château de Balleure, fortifié au XIVe siècle, fait actuellement l’objet d’un projet de réhabilitation. Son nouveau propriétaire, Raoul Salama, cultive un lien particulier avec l’X puisqu’il est le professeur du binet œnologie depuis plus de quinze ans.

Du Moyen Âge à la Révolution

Si le châ­teau pos­sé­dait sans doute des vignes au XVIIIe siècle, ce n’est plus le cas aujourd’hui, et ce n’est pas ce à quoi il était des­ti­né à sa fondation.

C’est en effet une voca­tion mili­taire qu’avait ce domaine, dont les pre­mières traces remontent à la fin du Xe siècle, alors que la terre de Bal­leure appar­te­nait à l’abbaye de Cluny.

Au xiiie siècle, il passe aux mains des pro­prié­taires du châ­teau voi­sin de Bran­cion, dont il ne reste que des ruines, mais que l’on peut gagner à pied par le che­min des Moines reliant l’église Saint-Mar­tin de Laives à Clu­ny (GR 76). En 1364, le duc de Bour­gogne, Phi­lippe le Har­di, le donne en fief à la famille de Sau­ve­ment en lui octroyant l’autorisation de le for­ti­fier. Le châ­teau de Bal­leure acquiert alors sa phy­sio­no­mie actuelle, épou­sant un plan dit « phi­lip­pien » car­ré à quatre tours d’angle.

Bal­leure a donc tra­ver­sé le Moyen Âge et été témoin des grandes étapes de l’histoire de la Bour­gogne, avec le déve­lop­pe­ment des monas­tères béné­dic­tins puis le rat­ta­che­ment du duché de Bour­gogne à Phi­lippe le Har­di, fils de Jean II le Bon, roi de France.

Au XVIe siècle y naquit le pre­mier his­to­rien de la région, Pierre de Saint-Julien. C’est à sa famille que l’on doit la construc­tion de la cha­pelle et du magni­fique esca­lier du châ­teau. Hor­mis ces trans­for­ma­tions et quelques amé­lio­ra­tions de confort appor­tées au XVIIIe siècle par les comtes de Natu­rel, der­niers nobles à habi­ter au châ­teau, peu de tra­vaux ont eu lieu depuis le XIVe siècle, ce qui est rare, même dans ce dépar­te­ment de Saône-et-Loire qui compte près de deux cents châteaux.

Ven­du comme bien natio­nal à la Révo­lu­tion, le châ­teau reste dans les mains de la même famille jusqu’en 2014, année de son rachat par ses pro­prié­taires actuels.

La réhabilitation du château

Les tra­vaux de réha­bi­li­ta­tion ont d’abord pri­vi­lé­gié les par­ties com­munes et les appar­te­ments loca­tifs. Ils se pour­suivent actuel­le­ment par l’aménagement du logis sei­gneu­rial et des exté­rieurs, autour des anciennes douves.

Le pota­ger et le ver­ger, en culture bio­lo­gique, sont culti­vés avec la volon­té de faire la part belle aux plantes médié­vales et anciennes (livèche, bour­rache, nigelle, consoude, aurone, aspé­rule, tomates anciennes, mertensia…).

Le châ­teau n’a pas encore livré tous ses mys­tères ; ain­si l’une des tours d’angle semble inac­ces­sible. Elle n’abrite tou­te­fois pas le tré­sor du châ­teau, car celui-ci se trouve bien évi­dem­ment dans la cave !

Le châ­teau se situe sur la com­mune d’Étrigny, à 12 km de Tour­nus (ville répu­tée pour sa den­si­té en res­tau­rants étoi­lés) et à 35 minutes des gares TGV du Creu­sot ou de Mâcon-Loché. Pos­si­bi­li­tés de séjour et res­tau­ra­tion à des condi­tions spé­ciales pour les X.

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