Omini : la biologie médicale réinventée © École polytechnique - J.Barande

Les polytechniciennes en force dans le développement durable et les métiers du vivant

Dossier : 50 ans de féminisation de l'XMagazine N°777 Septembre 2022
Par Hélène TEULON (X84)

Créa­trice d’un cabi­net de conseil dans le déve­lop­pe­ment durable, Hélène Teu­lon (X84) constate que les poly­tech­ni­ciennes sont très enga­gées dans les métiers du vivant, de l’environnement et du déve­lop­pe­ment durable, dans leurs car­rières ou dans leur pré­sence dans les groupes X.

Voi­là cin­quante ans que les femmes sont admises à l’École poly­technique : une révo­lu­tion à l’époque, une évi­dence aujourd’hui. En un demi-siècle, que de chan­ge­ments sur la place des femmes dans la socié­té, la façon dont leurs rôles et leurs rap­ports avec les hommes sont pen­sés, vécus et partagés !

Quand les femmes sont majoritaires

Créa­trice d’un cabi­net conseil dans le domaine de l’environnement, j’ai sou­vent consta­té une pré­sence fémi­nine ren­for­cée dans le domaine du déve­lop­pe­ment durable ; il m’est même quel­que­fois arri­vé d’animer en grands groupes des réunions exclu­si­ve­ment fémi­nines, fait suf­fi­sam­ment rare pour être sou­li­gné. Cela m’a conduite à me deman­der si les poly­tech­ni­ciennes s’engageaient pré­fé­ren­tiel­le­ment dans cer­tains métiers ou sec­teurs, sans cher­cher à faire d’hypothèse sur l’origine cultu­relle ou « natu­relle » d’un tel choix – c’est-à-dire sans adop­ter de point de vue uni­ver­sa­liste ou essen­tia­liste du féminisme. 

Les préférences des polytechniciennes

Il n’est cepen­dant pas si facile d’éclairer cette ques­tion, car les caté­go­ries sec­to­rielles de l’annuaire de l’AX sont trop gros­sières pour iden­ti­fier le conseil en envi­ron­ne­ment par exemple. Je me suis alors tour­née vers les groupes de l’AX. L’exploration reste à appro­fon­dir, mais les pre­miers retours confirment l’intuition ini­tiale : 25 % de poly­techniciennes dans le groupe X Déve­lop­pe­ment durable, jusqu’à 33 % dans le groupe X Food, et même 40 % dans le groupe X San­té Bio­tech, ce qui repré­sente un écart clai­re­ment signi­fi­ca­tif par rap­port à la pro­por­tion de femmes par­mi les poly­tech­ni­ciennes et poly­tech­ni­ciens actuel­le­ment en poste, esti­mée à 10 % envi­ron. Elles sont en revanche moins de 5 % dans le groupe X Auto, choi­si comme « groupe témoin ». Les poly­tech­ni­ciennes semblent donc s’impliquer plus que leurs cama­rades mas­cu­lins dans les métiers du vivant, de l’environnement et du déve­lop­pe­ment durable. Quelles qu’en soient les rai­sons, nous ne pou­vons que nous réjouir de voir un contin­gent plus four­ni rejoindre ces causes essentielles ! 

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