Défendre l'eau à l'heure de l'urgence écologique

La défense de l’eau pour mission

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°760 Décembre 2020
Par Patrick BLETHON

Saur ambi­tionne de mettre l’ensemble de ses exper­tises – auprès des col­lec­ti­vi­tés, des consom­ma­teurs et des indus­triels – au ser­vice d’un objec­tif de long-terme : défendre l’eau à l’heure de l’urgence éco­lo­gique. Ren­contre avec Patrick Ble­thon, CEO du groupe Saur.

Qu’entendez-vous par « défendre l’eau » ?

Le grand défi du XXIe siècle est indé­nia­ble­ment l’adaptation de notre mode de vie et de déve­lop­pe­ment aux enjeux éco­lo­giques. Com­ment construire des socié­tés de crois­sance fon­dées non plus sur un modèle de pré­da­tion mais sur une éco­no­mie qui intègre la fra­gi­li­té de la res­source : voi­là l’urgence du présent.

Chez Saur, cela fait près d’un siècle que nous tra­vaillons cette res­source excep­tion­nelle qu’est l’eau.

“Ce service de l’eau réinventé, nous voulons en faire un modèle pour les années à venir dans nos géographies d’expansion.”

Dans un contexte où les pres­sions qui pèsent sur elle s’intensifient – je pense évi­dem­ment aux pol­lu­tions, aux séche­resses, à la répar­ti­tion de la res­source, aux enjeux sani­taires… – un groupe comme le nôtre a le devoir de s’engager pour pro­té­ger l’eau, à la fois dans ses acti­vi­tés, et au-delà, en embar­quant ses par­ties pre­nantes dans une dyna­mique col­lec­tive de défense de l’eau.

Qu’est-ce que cela implique du point de vue de votre stratégie ?

De s’inscrire dans une redé­fi­ni­tion claire du busi­ness modèle de l’eau. Y‑a-t-il encore un sens à rému­né­rer les délé­ga­taires au m3 consom­mé et non à la per­for­mance, ce qui serait évi­dem­ment plus ver­tueux ? La stra­té­gie que nous déployons aujourd’hui nous y pré­pare par nos choix volon­ta­ristes en termes de per­for­mances tech­niques, orga­ni­sa­tion­nelles et de rela­tion client.

Ce ser­vice de l’eau réin­ven­té, nous vou­lons en faire un modèle pour les années à venir dans nos géo­gra­phies d’expansion, comme au Moyen-Orient et en Amé­rique latine, et bien sûr en Europe, où l’enjeu de la conso­li­da­tion d’une auto­no­mie stra­té­gique via la réin­dus­tria­li­sa­tion du conti­nent implique qu’un groupe comme Saur fasse mon­ter en puis­sance ses exper­tises en matière de trai­te­ment des eaux indus­trielles. Notre res­pon­sa­bi­li­té d’acteur de l’eau, en 2020, c’est d’assurer le ser­vice essen­tiel qui nous est confié, quelles que soient les cir­cons­tances, mais aus­si de par­ti­ci­per à la recréa­tion de bas­sins indus­triels sans réim­por­ta­tion des pollutions.

Selon vous, la crise de la Covid-19 a donc renforcé la conviction stratégique que vous portez au sein du groupe ?

Évi­dem­ment ! En pre­mier lieu, parce que cette crise a été une nou­velle occa­sion pour les col­la­bo­ra­teurs de Saur de mon­trer que la seule bous­sole de leur enga­ge­ment est l’intérêt géné­ral. Tra­vailler dans les ser­vices de l’eau, c’est tra­vailler à l’intérêt col­lec­tif. Et on a bien vu ces der­niers mois com­bien les enjeux de qua­li­té de l’eau étaient cru­ciaux sur le plan sani­taire ! Pour le dire clai­re­ment : être à la hau­teur de sa res­pon­sa­bi­li­té d’entreprise de l’eau dans la période de crise que nous tra­ver­sons, c’est néces­sai­re­ment s’engager à la défendre.

Comment comptez-vous y parvenir ?

En capi­ta­li­sant sur notre his­toire, nos valeurs et nos savoir-faire. Le groupe Saur est riche des com­pé­tences que nous avons acquises sur le ter­rain, au plus près des enjeux de l’eau, et cela se res­sent dans l’engagement de nos col­la­bo­ra­teurs. Quant à nos exper­tises, elles sont en constante évo­lu­tion pour suivre les besoins de la socié­té : nous visons l’innovation de pointe plus que la masse critique.

D’ailleurs, le mar­ché ne s’intéresse plus à la taille mais au pro­jet d’entreprise, à sa cohé­rence et à son ambi­tion. C’est tout le sens, par exemple, des acqui­si­tions récentes du groupe – Uni­dro, Econ­vert, Nij­huis – pour construire une véri­table pla­te­forme euro­péenne en matière de trai­te­ment des eaux indus­trielles. Chaque déci­sion que nous pre­nons vise à conso­li­der notre posi­tion de réfé­rence des enjeux et des usages de l’eau pour être en mesure de la défendre au mieux.

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